Algérie

Nouveau livre témoignage sur une guerre perdue d'avance



Nouveau livre témoignage sur une guerre perdue d'avance
Un nouvel ouvrage sur la guerre de libération, édité par l'Harmattan, vient s'ajouter aux nombreux témoignages d'appelés du contingent français réprouvant le combat contre un peuple qui luttait pour son indépendance. «J'ai mal à l'Algérie de mes vingt ans. Carnets d'un appelé, 1960-1961» (253 pages) est la compilation des notes, des impressions écrites au jour le jour pendant 14 mois par un jeune homme de 22 ans, Marcel Yanelli, militant communiste «tourmenté» par la guerre qui était à son épilogue avec les négociations entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) et le gouvernement français.L'auteur place ses témoignages dans le cadre du travail de mémoire de cette guerre «que l'on a longtemps appelée hypocritement «opérations de maintien de l'ordre»».«Je pense que les choses doivent venir en leur temps, celui du mûrissement par exemple... Ou encore celui du sentiment aigu de la précarité du temps, surtout pour les gens de mon âge qui ont vécu cette période... Celui, également, du travail de mémoire, d'histoire de réparation que la France n'a pas voulu effectuer...», explique-t-il. Car, pour lui, il est impossible, du côté des Français, d'oublier ses soldats «morts pour rien en Algérie».«Pour rien, car cette guerre était perdue d'avance, car on ne peut rien faire quand tout un peuple est debout! Comment ignorer ces centaines de milliers d'Algériens et Algériennes morts pour que leur pays devienne indépendant», s'est-il demandé. Loin de constituer un lot de révélations sur le déroulement de cette «sale guerre», l'ouvrage de Marcel Yanelli tente de montrer qu'en parallèle à cette guerre, une autre guerre secrète était menée par les militants communistes envoyés à dessein combattre en Algérie.«Je n'y suis pas allé pour faire la guerre, mais pour gagner mes compatriotes à la conscience que cette guerre n'avait rien à voir avec les intérêts de la France», explique-t-il, ajoutant que «le moment était venu pour moi, comme pour d'autres jeunes communistes ou chrétiens, non de refuser de partir, mais de me retrouver avec les gars du contingent ou les appelés ou pour faire mon travail de militant de la paix en Algérie». Affecté en opérationnel (dans un commando de chasse), Marcel Yanelli, né en 1938 dans une famille de 8 enfants, de parents émigrés italiens, ne reste pas cependant coupé de ce qui se passe autour de cette guerre. En suivant le procès des membres du «réseau Jeanson» et prenant connaissance de l'appel des 121, il écrit que «ces deux choses soulignent le drame d'un peuple tiraillé par le devoir, par l'esprit de justice. Le caractère de cette guerre est mis à jour». Ce qui le met dans un questionnement existentialiste: «Les milieux littéraires agissent. N'est-ce pas le moment pour accentuer notre mouvement' Et moi' Que faire' Rester ici'» Il relate les atrocités et les crimes des soldats (les viols, la torture et les vols), qu'il dénigre mais ne peut rien faire. «J'exprime ma rancoeur, mon indignation. Ils ne me comprennent pas, justifient la torture (...)», relève-t-il.Marcel Yanelli revient dans son ouvrage sur la loi de 2005 qui soulignait «le rôle positif de la présence française dans les colonies». «Et double honte ou colère quand une majorité de députés de l'Assemblée nationale ose voter en 2005, une loi insistant sur «le rôle positif de la présence française dans les colonies», une loi qui impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu'au génocide, sur l'esclavage, sur le racisme hérité de ce passé», s'indigne-t-il.


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