Algérie - A la une

Nous sommes tous responsables !



Nous sommes tous responsables !
N ous baignons ces derniers mois dans une insoutenable ambiance. Une atmosphère délétère qui a lourdement impacté notre moral plus que jamais en berne. Nous nous interrogeons chaque jour que Dieu fait sur ce qui adviendra au pays. Comme si nous étions convaincus que notre compte est bon et que, faute d'une délivrance providentielle, nous serions définitivement foutus.
C'est la triste réalité de l'Algérie où les ondes négatives se diffusent à la vitesse du vent, à vous rendre la vie? invivable. Il n' y a quasiment plus de place aux bonnes nouvelles, aux bonnes augures. On dirait que nous sommes sous l'emprise d'un déterminisme psychologique qui ligote nos mouvements et plombe nos actions.
Partis politiques, mouvements associatifs, syndicats, collectifs et regroupements professionnels voire même des clubs de foot, montent au créneau. Tout ce beau monde gronde dans ce qui prend l'allure d'un délirium national. C'est un peu dingue de découvrir que nos destins collectifs ne tiennent finalement qu'à un baril de pétrole et ses dollars.
Mine de rien, nous découvrons nos insoupçonnables vulnérabilités ; nous, qui prétendons être le nombril du monde. Il serait superfétatoire de souligner ici la responsabilité pleine et entière de notre gouvernance prise en flagrant délit de manque d'anticipation et de clairvoyance.
Mais ceci ne dois pas excuser nos lâchetés, et notre auto enrôlement dans un système qui, à force de le dénoncer, a fini par nous attirer et nous happer. Nous sommes tous responsables quelque part de ce déclin moral et de cette démission au nom de l'assassine formule «takhtini rassi».Chacun de nous à son niveau à alimenté ce mal être national.
Le régime à bon dos pour nous disculper de notre responsabilité historique a légué à nos enfants autre chose que la haine, la rancune, la ranc?ur qui polluent dangereusement l'environnement sonore.
Nous avons produit de la violence sous toutes ses formes et en quantités industrielles. Elle est observable et vivable. C'est le produit le plus partagé et, hélas, même exportable. Nous refusons de reconnaître que nous faisons fausse route, au risque de froisser nos egos hypertrophiés. Ce «nif» que nous autres algériens brandissons devant les étrangers pour leur signifier que nous sommes un peuple qui ne rompt pas, qui ne recule devant rien?
Une fierté mal placée qui nous pousse aujourd'hui à nous poser des questions existentielles quand nous nous ne remettons pas tout simplement à la volonté divine. Nous sommes d'indécrottables donneurs de leçons. Nous pensons être les parangons de la morale, les représentants de Dieu sur terre. Les islamistes redoublent de diableries pour nous convaincre qu'ils sont la solution à nos déboires dans leurs infinis errements. Le pouvoir, lui, pense qu'après lui c'est le déluge.
Faudrait donc le supporter jusqu'à ce que mort s'ensuive. Les autres qui évoluent dans la galaxie éclatée des démocrates, des progressistes et des anciens agents du pouvoir auto exfiltrés vers l'opposition, produisent de la bonne littérature politique pour s'assurer une existence médiatique.
Mais, loin de ces poussées d'adrénaline publiques qui boostent nos egos, nous ressentons tous, notre incommensurable fragilité. «La hawla wala qouata Lana».
Nous n'avons strictement aucun moyen ni aucune force de changer quoi que ce soit à notre funeste destin qui nous échappe. Nous ne devons pas être fiers de ce que nous sommes. Nous ne sommes pas dignes de ceux qui se sont sacrifiés pour nous. Eux ont libéré le pays quand nous, sommes incapables de libérer nos énergies créatrices pour en faire un carburant démocratique. Attendons donc patiemment, peut être que la bénédiction va faire un tour chez nous un jour à défaut de prendre nos responsabilités.


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