« Nous sommes loin du pic de 2012 »

Le directeur général des forêts (DGF), Mohamed- Seghir Naouel, affirme, dans cet entretien, que la situation des feux de forêt est actuellement maîtrisable. Au total, 22.000 ha ont été ravagés par le feu, mais la moyenne actuelle est loin du pic enregistré durant la même période de 2012 où 52.000 ha sont partis en fumée, fera-t-il savoir.Quel est le bilan global des incendies enregistrés jusque-là 'On peut dire qu'on enregistre une situation ordinaire comparée à la moyenne de la dernière décennie où le pic a été atteint en 2012. Depuis le début de l'été, 22.000 ha ont été ravagés par le feu dont le tiers est constitué de forêts et le reste de broussailles ou de végétation qui reprend l'année qui suit. Tous les moyens restent mobilisés même si, aujourd'hui, la situation s'est atténuée étant donné qu'il fait frais. Par rapport à ce qui se passe dans le bassin méditerranéen et à ce qu'on a l'habitude d'enregistrer, nous sommes dans une situation normale jusqu'à maintenant. A titre de comparaison, en 2012, durant la même période, 52.000 ha d'espaces forestiers ont été détruits par le feu. Les moyens de la Direction générale des forêts et de la Protection civile restent mobilisés sur le terrain jusqu'au 31 octobre.Faut-il plus de moyens pour parer à ce genre de situation 'Concernant les moyens humains, nous avons mobilisé, un peu partout dans les chantiers, des agents forestiers en plus de la Protection civile qui a affecté plus de 12.000 hommes. Entre agents et ouvriers, nous disposons, en tant que direction des forêts, de près de 30.000 hommes. En plus de 500 brigades de premières interventions, nous avons mobilisé des camions ravitailleurs, des points d'eau en forêts et un réseau de communication. A l'avenir, il faudrait plus de moyens pour faire face à ce genre de situation. En ce qui concerne, notamment, l'intervention rapide aérienne, la Protection civile s'y prépare probablement pour la prochaine campagne en procédant à des formations depuis plus d'une année au profit du personnel navigant. Le pilotage d'un hélicoptère devant intervenir sur un incendie nécessite une formation assez spéciale. Au niveau de la DGF, nous allons acquérir des moyens supplémentaires d'intervention, des camions qui sont fabriqués par la SNVI dans le cadre d'un contrat de gré à gré. Le but étant de renforcer davantage le parc roulant d'intervention. Beaucoup d'agents forestiers ont reçu dans les casernes de la Protection civile des formations dans le domaine de l'intervention. Nous avons également une autre convention avec la Gendarmerie nationale pour des formations dans le domaine des investigations pour comprendre les origines des incendies. Pour les deux années à venir, on va mettre en ?uvre un programme important d'infrastructures de défense contre les incendies. C'est-à-dire améliorer les conditions d'accès au niveau des massifs en vue de faciliter les interventions et la prévention.Les incendies sont-ils d'origine criminelle 'En Algérie, nous n'avons jamais enregistré des actes de pyromanie. Ce n'est pas intentionnel. C'est souvent par imprudence et négligence dans la majorité des cas. C'est la raison pour laquelle nous avons mis le paquet sur la sensibilisation des populations. Il faut reconnaître que le pic de 2012, qui a fait peur aux gens, a servi de leçon pour une meilleure prévention contre ces incendies ravageurs.Quelles sont les wilayas les plus touchées 'Les wilayas les plus touchées sont Sidi Bel Abbès et Oran à l'ouest du pays en plus d'Aïn Defla, Médéa, Béjaïa, Tizi Ouzou, Tipasa et Blida. Actuellement, on enregistre une accalmie. Par exemple, aujourd'hui, (samedi, ndlr), nous sommes à moins de 20 incendies au niveau national. En 2012, nous étions à plus de 100 foyers par jour. La situation, pour le moment, est maîtrisable.