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Nous n'avons pas fait le choix des armes



Nous n'avons pas fait le choix des armes
Dans toute guerre, il y a un cessez-le-feu ou, alors, une reddition. Un cessez-le-feu entre forces équivalentes, car la continuité serait désastreuse pour les camps en confrontation. Peut-il y avoir un cessez-le-feu dans le champ économique ' Impossible de parvenir à un cessez-le-feu entre entreprises ' Encore faudrait-il accepter de déclarer zone de guerre là où les firmes internationales coulent les entreprises publiques et locales nationales des pays en développement'. Ces dernières sont entendues en position de faiblesse, bien après que la décision de les généraliser au monde entier. N'y a-t-il pas une contradiction flagrante entre les objectifs poursuivis par le démantèlement des barrières tarifaires et le fait que les pays industriels optent pour que les échanges commerciaux favorisent le développement dans le contexte où ce démantèlement aggrave les vulnérabilités de l'industrie déjà embryonnaire des pays en développement ' Il sait également que le retard sur les pays développés ne se rattrape pas aussi facilement que le soutiennent ceux qui pensent qu'il suffit d'un programme de mise à niveau pour se placer à égalité de chances et de niveau de performance des pays développés. Zone de libre-échange comme champ de bataille et concurrence menée comme une guerre économique, une guerre qui n'intègre pas de cessez-le-feu, menée jusqu'à la ruine de l'un des adversaires, une ruine génératrice de massification de chômage. Le choix des armes est fait, en plus par les pays développés. Ce sont eux qui imposent le désarmement de leurs futures victimes. Comme dans une guerre qui s'annonce, ils imposent l'abaissement et même la suppression des barrières de défense douanière pour qu'ils ne rencontrent pas une sérieuse résistance. Dans ces conditions, aussi bien les vainqueurs que les vaincus sont connus d'avance. Les vainqueurs sont fatalement les exportateurs des pays développés ainsi que les importateurs des pays en développement, des importateurs privés bien entendu, depuis la fin des monopoles exercés par le secteur public, puisque dans toutes les économies libérales, cela est du ressort du secteur privé.Les pays en développement savent pourtant ce qui les attend, tandis que les pays développés savent très bien à quel risque certain ils exposent leurs partenaires du Sud. Quel pays en développement ne sait pas qu'il risque de fermer ses propres entreprises qu'il a eu du mal à mettre en place ' On dit que l'Afrique a besoin de développement durable pour préserver les intérêts des générations futures. Mais, on joue sur les mots. Il faudrait d'abord que les conditions de développement soient réunies pour qu'on puisse penser à son caractère " durable ".


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