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Nous, heureux parents d'un bébé-éprouvette



Nous, heureux parents d'un bébé-éprouvette
Ne pas concevoir son enfant «naturellement» demeure un tabou, et les couples vivent très mal cet état.Cependant les avancées médicales permettent aujourd'hui de donner de l'espoir aux couples stériles et les faire revivre, à travers la fécondation in vitro (Fiv), une technique de la procréation médicalement assistée (PMA). Depuis la naissance, le 25 juillet 1978, de Louise Brown, premier bébé éprouvette, la Fiv est désormais considérée comme un progrès important pour tous les couples stériles qui désirent devenir parents. El Watan Week-end a rencontré trois mamans de bébés éprouvette qui racontent le long chemin parcouru pour enfin pouvoir donner la vie.«Il faut y croire»Karim 32 ans et Nadia 29 ans. Après une stérilité de 4 ans, aujourd'hui ils sont parents d'une fille de 14 mois. Elle est née par la Fiv après deux tentatives IMSI (fécondation in vitro avec micro-injection). Nadia raconte : «Une année après mon mariage, les pressions de la belle-famille commencent. Pour la belle-mère, il était insensé qu'elle ne soit pas encore grand-mère. Je veux voir mes petits-enfants avant de mourir, ne cessait-elle de répéter. J'ai fini par développer un complexe par rapport à ma situation. C'est à partir de là que nous avons décidé de consulter. Verdict : les analyses et les radios confirment que Karim a un problème. Un choc pour toute la famille.Culpabilité, désespoir. Pour notre couple, l'horizon commençait à s'assombrir. Nos tentatives de traitement chez des spécialistes sont restées sans résultats jusqu'à ce que l'un d'eux me parle de la fécondation in vitro. Dernière chance à saisir en dépit des prix exorbitants. Un peu réticente au début par méconnaissance de cet acte. Mais une seule chose me poussait à le faire, l'envie d'être maman. On a décidé alors d'entrer dans le monde de la procréation médicalement assistée. Pour moi, c'était la grande aventure. Les choses ont commencé par un long traitement suivi d'une première tentative. Sans résultat. A trois semaines de grossesse, je perds l'embryon. Déception et déprime. Puis vient la volonté de reprendre mes soins et de retenter le coup. Sans grande conviction, j'ai accepté les consignes du médecin, sans un grand espoir. Surprise ! Je suis enceinte. Ma fille Sabrina a aujourd'hui 14 mois et je suis la maman la plus heureuse au monde.» «Après la Fiv, j'ai eu un autre enfant naturellement !» Mounir 39 ans et Sonia 35 ans. Mariés depuis six ans, ils viennent d'Oran pour leur traitement. Aujourd'hui, ils sont parents d'un garçon de 3 ans grâce à la Fiv.«L'envie d'être maman est précoce chez moi. Je commençais à m'inquiéter avant même que nous bouclions une année de mariage. Et j'ai d'ailleurs bien fait de m'inquiéter si tôt. Mounir a de sérieux soucis de fertilité. Après le diagnostic, notre médecin nous a immédiatement orientés vers un centre de procréation médicalement assistée. Pour lui, il y a plus de chances d'avoir un bébé par un moyen naturel.Sans savoir ce qu'est une fécondation in vitro ou encore la procréation médicalement assistée, nous avons décidé de nous aventurer. La démarche est entamée sans qu'aucun membre de notre famille ne soit au courant. Notre société a un regard plein de préjugés envers les enfants nés de la Fiv. Cela reste tabou. Le traitement était long et fatiguant, mais cela méritait toutes les souffrances. Quand on pense à l'envie d'être maman ou papa, tout devient facile et acceptable. Après deux tentatives échouées, la troisième a donné ses fruits. Surprise : aujourd'hui, je suis encore enceinte sans aucun autre traitement ou technique.»«Ne vous privez pas du bonheur d'enfant»Rachid 38 ans et Fatima 32 ans. Marié depuis 10 ans, ils commencent les soins deux ans après le mariage. «J'ai commencé à me soigner lorsque j'avais 23 ans. Pendant deux longues années, je ne me consacrais qu'à mes soins qui n'ont finalement rien donné. Par le biais d'un ami à mon mari, qui lui aussi a eu recours à cette technique, nous avons décidé de changer de médecin et de tenter la Fiv, car selon lui, notre couple avait peu de chances d'avoir un enfant dans des conditions normales, sans l'intervention de la science. J'avais beaucoup d'espoir dans la mesure où j'étais encore jeune. Et ça a marché à la première tentative, un succès rare. La chose la plus dure dans cette épreuve, c'était la pression extérieure. Car notre entourage n'était pas au courant de notre recours à la fécondation in vitro. Les femmes qui veulent opter pour cette méthode ne doivent faire attention qu'à elles et ne doivent pas se priver de ce bonheur. Mon bonheur à moi est venu au monde, il s'appelle Mohamed.»


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