Algérie

Nous croyons à la décentralisation et non au fédéralisme



Après la déclaration, mardi, de l'autonomie de la région de l'Est, les craintes concernant une sécession du pays ou une guerre civile sont perceptibles. Le CNT fait le point.-Vous avez nié toute menace de sécession du pays malgré les craintes exprimées par le CNT. La région de l'Est vient pourtant de déclarer son autonomie?
Le peuple libyen bénéficie pour la première fois de la liberté d'expression. Une minorité peut librement exprimer sa position. Le groupe qui s'est soulevé à Benghazi et a proclamé l'autonomie de la Cyrénaïque est minoritaire et ne représente pas toute la région de l'Est. Nous déplorons que cette décision ait été prise sans le moindre dialogue avec les autorités. Mais le peuple s'est exprimé. Des manifestations condamnant la séparation de la région ont eu lieu un peu partout en Libye.
-Des experts internationaux voient dans l'option fédérale un bon compromis. Qu'en pensez-vous '
Nous voulons que le peuple libyen puisse décider pour lui-même. Nous avons mis en place une feuille de route et tâchons de l'appliquer. Dans environ quatre mois, nous disposerons d'une Constitution et le peuple décidera à travers les urnes de ce qui est bon pour lui. Nous respecterons son choix. Mais il n'est pas raisonnable qu'une minorité impose son choix au peuple. Cependant, nous ne pensons pas que le fédéralisme convienne au peuple libyen et croyons plus à la décentralisation. Il s'agit d'opter pour des gouvernorats administratifs qui disposeront chacun d'une part d'autonomie administrative et d'un budget qui leur est propre. Ce système conviendrait plus aux Libyens. Mais je répète, c'est au peuple de décider.
-L'idée d'un Etat fédéral n'est donc pas à écarter?
L'idée n'est pas populaire. En témoignent les manifestations qui lui sont hostiles, et cela même au niveau de la région de l'Est. Le fédéralisme est pour beaucoup de Libyens synonyme de sécession. Il a d'ailleurs pour but de rassembler des parties divisées et non de diviser un pays. Durant la lutte contre le régime d'El Gueddafi, la région de l'Est aurait pu déclarer son autonomie quand elle était la seule à être libérée, mais elle a opté pour la lutte avec la région de l'Ouest jusqu'à la chute du régime. Les Libyens manifestaient alors pour un seul pays et une seule capitale.
-Le spectre de la guerre civile plane-t-il plus sur la Libye, si l'Est décide de prendre les armes pour défendre son autonomie, d'autant que le Président a déclaré ne pas écarter l'utilisation de la force '
Le Président entendait par-là la force de la loi qui ne permet pas de ne pas prendre en considération la volonté du peuple. Nous n'utiliserons pas les armes. Beaucoup de victimes sont déjà tombées. Nous ne voulons plus de conflits.
-Le CNT parle d'un complot. Les séparatistes seraient aidés par des pays étrangers ?
Parmi ces séparatistes, certains se sont sentis délaissés par le gouvernement actuel et dénoncent la centralisation. Mais d'autres sont des loyalistes à l'ancien régime. Nous disposons d'informations concernant un soutien étranger matériel de la part de pays qui ne souhaitent pas voir les révolutions arabes aboutir. Je m'abstiendrai de les nommer.
-Beaucoup vous rejettent la même accusation et remettent en question votre légitimité, vous qui avez été directement soutenu par des pays tiers?
Le soutien étranger dont nous avons bénéficié répondait aux demandes du peuple libyen, de la Ligue arabe et d'un consensus international et avait pour but de protéger un peuple et le libérer des Gueddafi. Ceci s'est fait en toute légalité et n'avait pas pour but de diviser le pays.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)