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"Notre participation a été un succès"


Recourant à la logique froide des chiffres, le premier secrétaire du FFS a assuré que son parti a fait mieux que lors des élections locales de 2017, alors qu'il a présenté moins de listes.Malgré le peu de sièges remportés par son parti, y compris dans son fief kabyle, sur l'ensemble de ceux mis en jeu à travers le pays lors des élections locales du 27 novembre dernier, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, refuse de parler d'échec et s'est même dit satisfait des résultats réalisés.
"Nous pouvons dire aujourd'hui, sans surenchère aucune, que notre participation a été un succès à plus d'un titre. Elle a atteint ses objectifs dans une large mesure et réalisé de nombreux acquis", a-t-il soutenu, lors d'une conférence de presse animée, hier au siège du parti à Alger, conjointement avec Hakim Belahcel, membre de l'instance présidentielle du plus vieux parti d'opposition.
Comme acquis, l'ancien président de l'APW de Tizi Ouzou a énuméré de nombreuses personnes, assurant que son parti a "imposé son discours", "défendu le principe d'une pluralité d'idées et de thèses face aux tenants de l'unilatéralisme", "montré le rôle de l'encadrement et de l'organisation sociétale dans la création d'un rapport de force pacifique qui ouvre également la voie à un changement pacifique", "coupé la voie à ceux qui essaient d'isoler les régions du pays les unes des autres et d'exploiter cela dans des stratagèmes visant à saper l'harmonie nationale"...
En somme, le FFS a réalisé, aux yeux de M. Aouchiche, une "victoire politique et stratégique", mais aussi "numérique". "Tous ces acquis politiques et stratégiques ont été renforcés, sans aucun doute, par des gains numériques, à savoir les chiffres que le parti a obtenus lors de ces élections, malgré tous les abus et obstacles auxquels nous sommes encore confrontés lors du processus électoral", a-t-il dit.
Recourant à la logique froide des chiffres, le premier secrétaire du FFS a assuré que son parti a fait mieux que lors des élections locales de 2017, alors qu'il a présenté moins de listes. "Le FFS a décroché la majorité absolue dans 47 APC, la majorité relative dans 65 autres, en plus d'être en tête en nombre de sièges dans 2 APW. Quant au nombre d'élus, il a atteint un total de 938 élus locaux.
En comparant ces chiffres à ceux des élections précédentes, on peut dire qu'on a réalisé une augmentation significative, malgré la diminution de près de la moitié du nombre de listes présentées aux élections du 27 novembre par rapport à la même date du scrutin précédent", a-t-il détaillé, non sans se féliciter du fait que 80% des listes présentées par son parti se sont imposées lors du scrutin du 27 novembre dernier.
Il a, toutefois, reconnu qu'il y a un recul en matière de nombre de sièges aux APW de Tizi Ouzou et de Béjaïa qu'il a expliqué par la profusion de listes, mais aussi par le fort taux d'abstention.
Sans verser dans la lamentation, les responsables du plus vieux parti d'opposition ont indirectement expliqué le peu d'engouement aux élections locales du 27 novembre par le contexte général du pays.
"Ce n'est un secret pour personne que les récentes élections locales se sont déroulées dans un climat politique sensible et complexe, caractérisé par l'ambiguïté et la poursuite de la crise politique multiforme et l'élargissement du fossé de confiance entre le peuple et l'autorité, et la croissance terrifiante du phénomène de l'abstention politique qui a pris une nouvelle forme qui menace explicitement la cohésion sociale, l'unité nationale et la souveraineté du pays", a analysé M. Aouchiche.
Pire, celui-ci a déploré des "tentatives de fraude avant et durant les opérations de vote" non sans tirer sur "un appareil administratif impartial" et "une loi électorale qui a compliqué la participation politique plutôt qu'elle ne l'a facilitée". Pour M. Aouchiche, "l'argent sale a été présent lors des élections du 27 novembre et même influencé les résultats dans certaines localités".
"Avant, on avait affaire au bourrage des urnes, et maintenant, on a le bourrage des PV", s'est exclamé M. Belahcel, citant deux wilayas, Alger et Oum El-Bouaghi, où le nombre de voix recueillies par les partis dépasse celui des suffrages exprimés. "Nous avons déposé des recours et fait une demande officielle pour avoir des PV détaillés", a-t-il assuré.
Mais plutôt que de trop se focaliser sur les résultats lors des élections, l'urgence pour le Front des forces socialistes est au solutionnement de la crise multiforme dans laquelle se débat le pays. "Pour le FFS, les élections ne constituent pas une solution à la crise politique dans laquelle se débat le pays, mais il considère qu'il s'agit d'une étape pour mobiliser les énergies nationales, afin de poursuivre le combat pour établir un Etat de droit.
C'est un moyen pour mettre un pied dans les institutions pour les mettre au service des citoyens. Avec lui, la lutte continue pour le droit d'acquérir des droits, tous les droits", a soutenu M. Aouchiche qui a la conviction bien chevillée que "la seule solution à la crise que traverse notre pays est un dialogue national global qui rassemble toutes les forces vives du pays et qui débouche sur une feuille de route claire vers la construction de la deuxième République".
Commentant les man?uvres que mène actuellement Rabat, le premier secrétaire du FFS a réitéré sa dénonciation de "l'attitude hostile (des Marocains) envers l'Algérie" et sa tentative de "donner un espace d'appui à l'entité sioniste pour se positionner au Maghreb" tout en disant tenir à la construction d'un Maghreb des peuples. "Il faut que la raison finisse par se prévaloir et le FFS est plus que jamais attaché à la souveraineté, à l'unité et à la sécurité nationales", a-t-il asséné.

Arab C.
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