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«Nos héros ne meurent jamais»



«Nos héros ne meurent jamais»
C'est une immense perte. Une véritable encyclopédie du football, au vu de ses innombrables références, l'ancien sélectionneur national Smaïn Khabatou s'en va à l'âge de 94 ans, lui qui est né le 28 septembre 1920 à Mizrana, près de Tigzirt (Tizi Ouzou).Le football algérien révèle ainsi et rappelle à la fois à travers son album ouvert aujourd'hui, ses traces laissées sur son terrain. Maintenait qu'il est allé se reposer dans sa dernière demeure, ce sont les témoignages cachés jusque-là qui viennent dire combien, ammi Smaïn était l'une des grandes figures du sport. Il n'était certes, pas le seul à avoir contribué à apporter sa pierre pour l'édification de notre équipe nationale de football, mais il a fait partie du groupe. Ils sont nombreux et chacun d'eux garde une pièce en or qui aveugle ceux qui les oublient pour la mettre ou la faire mettre en lumière par leurs amis ou membres de leurs familles... Le jour où son destin arrivera à terme. A 94 ans, il aurait aimé que cette génération actuelle l'évoque et évoque à la fois nos héros, ces grands de ce football, les artisans de ce sport qui n'ont jamais été un cadeau tombé du ciel. En 1963, aami Khabatou venait de remplacer Kader Firoud qui «disputera deux matchs face à la sélection égyptienne où elle fera deux matchs nuls, un et deux buts partout respectivement. En tout, la sélection dispute onze matchs en plus de la Tunisie, de la Yougoslavie et de la Hongrie. Lors d'une interview qu'il avait accordée à notre journal en 2010, il disait «l'équipe nationale algérienne ne fera son chemin qu'avec les locaux, ce sont eux qui résisteront et qui feront l'histoire de notre football...» et d'ajouter «lors des éliminatoires de la coupe du monde que le sélectionneur ne doit pas rester scotcher sur son banc, il doit bouger et alerter ses joueurs... Ces mêmes joueurs ne seront qu'excités. Un sélectionneur est avant tout un père, en homme averti, il doit veiller sur le travail de ses enfants et les corriger si cela est nécessaire...» Aujourd'hui, la leçon n'est toujours pas apprise ou corrigée. Il quitte ce monde en silence, alors qu'il aurait aimé être écouté par les chaînes de télé, dire ou raconter sa tranche de vie, sa tranche d'histoire avant qu'il ne soit trop tard. Il n'était pas le seul à le souhaiter. La liste est longue, très longue, il y a ceux qui sont partis en silence et d'autres oubliés ou presque, mais qui continuent de se battre pour que leur travail soit reconnu ou connu de tous. Les joueurs internationaux en retraite connaissent cette richesse mais que peuvent-ils faire si ce n'est les évoquer lors de discussions amicales. L'école devrait y faire référence, enseigner l'histoire de ces messieurs qui ont milité durant la guerre de libération pour imposer ce sport. En 1957, en pleine guerre d'Algérie, ces pro-indépendantistes du Front de libération nationale, en plus du sport, avaient bataillé pour que l'indépendance de l'Algérie figure à l'ordre du jour dans le programme de l'Organisation des Nations unies, c'est à cette même année, que fut née l'équipe nationale de football. «Il faut que cette génération sache que ce sont des hommes comme aami Smaïn qui ont fait face à l'autorité française qui s'est déchaînée auprès de la FIFA, pour obtenir l'interdiction d'admettre l'équipe du FLN dans son répertoire.» Malgré cette interdiction de jouer, l'équipe du FLN signe une tournée mondiale d'environ quatre-vingts rencontres, notamment en Europe, Asie et en Afrique. Le nombre de matchs disputés par cette équipe varie, selon les sources, et selon l'ouvrage de Michel Naït-Challal concernant cette équipe, «elle aurait disputé 83 rencontres et selon le journal ??Le football africain'', elle aurait disputé 58 matchs.» Et c'est sous le contrôle de Smaïn Khabatou que l'Algérie remporte le match contre la RFA par deux buts à zéro grâce aux buts d'Ahmed Oudjani (RC Lens) et Mahi Khennane (Stade rennais), ainsi qu'à Abderrahmane Boubekeur qui avait arrêté un penalty. Ce n'est pas fini puisque toujours sous la houlette de Khabatou, «les guerriers du désert joueront une nouvelle fois, une série de deux matchs face à l'équipe d'Egypte où elle concède respectivement une défaite par un but à zéro et un nul, deux buts partout, elle disputera aussi un match face à la Bulgarie, et un autre face à l'Union soviétique, l'histoire de notre foot ne se raconte pas sur une page» ou 30 pages, mais plutôt dans des centaines de pages où les références se bousculent sans se contredire encore moins sans être enterrées.




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