Algérie - Revue de Presse


Il est toujours difficile de fêter la journée des travailleurs dans un pays où le chômage sévit autant qu?une mode vestimentaire ou une façon de se coiffer. Il y a d?ailleurs aujourd?hui matière à avoir honte pour quelqu?un de fêter son travail en Algérie alors qu?une grande majorité y exerce la fonction difficile de chômeur, de la même manière qu?organiser la fête du beefsteak dans un pays pauvre ou végétarien est pour le moins incongru, indécent ou déplacé. Mais bref, la question, comme un satellite autour de la Terre, tourne encore et toujours. Pourquoi n?arrive-t-on pas à créer des emplois en Algérie, où tout reste à faire, tout est à construire et où l?argent coule comme un fleuve de pétrole ? Parce que justement, il coule comme un fleuve, des bases étrangères du Sud aux ports du Nord. L?Algérie est liée, pieds et poings, poches et caisses, à l?investissement étranger. Si celui-ci n?est pas là, pour des raisons sécuritaires, ou parce que les commissions exigées par les barons de la joint-venture sont énormes ? entre 20 et 30% ? ou simplement encore parce que les obstacles bureaucratiques sont à l?image d?un planton grincheux, impoli et ma rasé, et le chômage monte. L?émeute suit généralement et on casse, souvent d?ailleurs, les symboles du chômage, c?est-à-dire les bureaux de main-d??uvre et les vitrines étrangères. La boucle se boucle, il y a encore moins de travail. A moins que, organisation machiavélique du new deal version algérienne, on pousse à l?émeute, on pousse à tout casser pour devoir tout reconstruire, avec la main-d??uvre locale, donc on crée de l?emploi sur place en permettant bien sûr à des opérateurs d?amasser des fortunes au passage. Il y a quelque temps, le gouvernement, entre deux déjeuners, annonçait avoir créé 400 000 emplois. Où sont-ils ? Peut-être dans la reconstruction des villages détruits par les émeutes du chômage.



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