Netanyahu opte pour la LOI du talion

Les forces de sécurité israéliennes ont détruit dans la partie est de la ville sainte, la maison d'un Palestinien, présumé auteur d'un attentat perpétré en octobre dernier. A Sor Baher, un village situé au sud d'Al Qods, elles ont, lors d'une incursion, blessé 19 Palestiniens et arrêté 3 autres. Selon le Croissant-Rouge palestinien, des dizaines de personnes ont été asphyxiées par des tirs de bombes lacrymogène lors de cette « descente policière » punitive. Comme pour mettre de l'huile sur le feu, des extrémistes juifs ont intensifié leur campagne pour obtenir le droit de prier autour de l'esplanade des Mosquées et ruiner les chances d'un retour au calme. En continuité de la politique du gouvernement, le maire a donné le feu vert à la construction de 78 nouveaux logements dans deux quartiers résidentiels de l'est de la ville. Netanyahu, qui semble tout faire pour transformer le conflit israélo-palestinien d'essence coloniale en guerre de religions, accuse Mahmoud Abbas d'inciter à la violence, de ne pas contrôler le Hamas et le Djihad islamique et surtout de ne pas pouvoir influencer les extrémistes de ces deux mouvements. De l'avis des experts, la plupart des derniers attentats sont « des actes isolés, spontanés » et surtout « mal organisés et non pas pensés par une structure quelconque », Netanyahu use de sa « rhétorique » pour « parasiter » l'offensive diplomatique des Palestiniens qui commence à porter ses fruits (reconnaissance en série par les parlements de pays européens de l'Etat palestinien). « C'est pour couper court à la campagne d'internationalisation de la question palestinienne menée par l'Autorité qu'Israël lance ces attaques claires » contre Abbas et l'Autorité qui « n'ont aucun intérêt à encourager la violence », estime Stéphanie Latte Abdallah, chercheuse au CNRS, précisant que de « plus en plus de Palestiniens sont convaincus que le processus diplomatique entamé à Oslo en 1993 est mort ». D'où, disent-ils, la multiplication des opérations de résistance et la décision du gouvernement israélien d'armer ses colons. L'Occident, qui reconnaît « parlementairement » l'Etat de Palestine, dénonce certes la colonisation israélienne, mais refuse de prendre une sanction quelconque contre son enfant gâté du Moyen- Orient. Les Américains déclarent aux Palestiniens que les Israéliens n'ont aucune intention de modifier le statu quo de la ville sainte et encore moins de la « judaïser ». Une déclaration qui ne semble pas convaincre beaucoup de Palestiniens. Hamas, le Djihad islamique et le Front populaire estiment que la bataille pour sauver Al-Aqsa et Al Qods a commencé. Cette bataille inclut beaucoup de méthodes, y compris la lutte armée, disent-ils. La troisième intifada aura-t-elle lieu '