Algerie - Chouhadas et Moudjahidines

NESSIRA ou NESIRA Noureddine dit Nounou


Témoignages transmis par Youssef Zerarka, de même que son portrait et la photo d’une plaque commémorative, le 16 juin 2019.
Né le 5 Juillet 1931, enlevé « après la grève des 8 jours en même temps que ses compagnons de lutte, Djilali Mezidi, Said Lalaoui dit  »Sâou », Ahmed Ismaïl (ou Smail) dit  »Tchounek » et Abdelkader Keddouche (ou Kadouche). » Selon l’armée, aurait été abattu lors d’une « tentative d’évasion » le 17 février 1957, rue Marey.
« Le 17 février 1957, lors d’un transfert de nuit (…) vers un autre lieu de torture (certainement la villa de la « Grotte » à Belcourt), il tenta de s’échapper en sautant de la jeep qui le transportait. La réaction des parachutistes, pris de court par son geste, fut prompte et « efficace » puisqu’il fut criblé de balles d’une rafale de fusil-mitrailleur à hauteur du Café Boukhalfa, rue Marey. D’ailleurs, l’un des rares comptes rendus de la presse coloniale de l’époque, qui évoquera l’événement, qualifia Nessira Noureddine, d’ « authentique tueur », en racontant qu’il a été lui-même tué, dans la nuit de lundi à mardi (17 février 1957), à 1h 30, allée des mûriers, par une patrouille du 1er REP, au moment où, il tentait de « fausser compagnie aux paras », alors qu’ils le conduisait « à l’endroit où étaient cachées des armes ».
Mais, selon les témoignages de moudjahidines, cela s’est passé autrement. « Ils ont dû le faire sortir, pour la corvée de bois, et il leur a échappé de la villa Alvado Joseph (centre de tortures de triste réputation), et serait descendu quatre à quatre les escaliers menant vers l’allée des mûriers. ils ont dû le rejoindre à la rue Marey (actuelle Larbi Tebessi), a sauté de la jeep en plein jour… au-dessus de la placette chemin Fontaine bleue (actuelle Zekal). Il fut tué dans les escaliers descendants du chemin Fontaine bleue vers la rue Jules Sivry, Belcourt (source : Si Zoubir Boualem Rouchai). Sa mère, Baya Sahnoun, sœur du chahid Othmane Sahnoun, aura connu elle aussi les tortures à la Villa Sésini et le camp d’internement de Béni Messous pendant deux ans. A noter que le quartier de Belcourt a donné de nombreux martyrs à la Révolution, notamment Mustapha Meguenni, le plus jeune martyr de la rue Darwin, Djelloul Djelloudi (assassiné par l’OAS), Labsi Ali et Mustapha Serir. Une rue de ce quartier a été baptisée au nom de Nessira Nounou (ex-Boulevard Auguste Comte) ainsi que la polyclinique qui y a été construite. »
Djamel Belbey »

Principales sources utilisées :
SLNA : « Fiches de renseignement » du Service des Liaisons Nord-Africaines : « Personnes arrêtées, demandes de recherche transmises au commandement militaire », ANOM, 91/ 4 I 62.
Liste SLNA : mention sur une liste de rappels adressée à l’armée par le SLNA en octobre 1957, la fiche de renseignement correspondant n’étant pas archivée). ANOM, 91/ 4 I 62
CV : Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Courrégé, Les disparus, le cahier vert, Lausanne, La Cité, 1959.
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