Algérie

NABNI Algérie rêvée : Quelles langues parleront les Algériens en 2030? Version Complète





Cette deuxième rencontre-débat accompagne le lancement d’une nouvelle activité du collectif NABNI : Algérie Rêvée. Nabni souhaite, à travers ce projet, recréer un espace pour parler du futur de notre pays, montrer qu’il est possible d’imaginer des futurs à la fois désirables et crédibles. Notre récit national est aujourd’hui en panne. Nous devons le régénérer, en donnant à nouveau envie de rêver ensemble d’avenir. C’est l’objectif du chantier « Algérie rêvée » qui comporte plusieurs activités : un sondage, des rencontres-débats, des projets créatifs…il sera clôturé par la publication d’un texte qui résume l’essentiel des idées débattues. Le lancement du sondage (le 5 juillet à 00h01), est accompagné par deux rencontres-débats : La première rencontre, organisée la soirée du 04 juillet, a traité de la problématique de « Algérie rêvée : comment renouveler le récit national ?» ; et la seconde, organisée la soirée du 12 juillet, propose de débattre de « la question des langues en Algérie ». La deuxième rencontre-débat « Algérie rêvée : quelles langues parleront les Algériens en 2030 ?» se propose de traiter de la situation linguistique de l’Algérie d’aujourd’hui et de tenter une projection prospective, à la lumière des expériences réussies dans le monde. L’identité de la nation Algérienne a souvent été abordée par les chercheurs à travers le prisme des « dualités », « antagonismes »…Les langues parlées en Algérie : L’arabe populaire, le Tamazight avec ses variantes, l’arabe classique (scolaire) et le français…se sont retrouvés souvent l’otage de « batailles » idéologiques – souvent le fait des élites en quête de positions sociales, économiques…chacune essayant de monnayer son capital symboliquesouvent loin des réalités sociales. Après une longue période d’évolution « harmonieuse » (stable, tout au moins) des langues parlées en Algérie (arabe algérien ou Maghrébin (Abdou Elimame), Tamazight (s), et arabe scolaire), l’entreprise coloniale a conduit un véritable projet de déculturation. A la veille de 1954, seuls 13,7% d’Algériens savaient lire et écrire ; et parmi cette petite minorité 55% le savaient en français, 25% en arabe et 20 % dans les deux langues (Guy Pervillé). 2 Après l’indépendance, la lutte idéologique s’est approprié vigoureusement le débat sur les langues qui ne sont plus perçues comme des moyens de communication mais comme des critères d’appartenance idéologique : Arabisant-Arabophone, Francisant-francophone, berbérisant-berbérophone…chacune de ces « identités » étant sublimée par les protagonistes… Ces luttes idéologiques qui, rappelons-le, nient toutes les données historiques, sociologiques, anthropologiques et linguistiques de la société réelle ; ont abouti à un véritable malaise linguistique. Ce malaise linguistique pose un double problème aux Algériens : il nous empêche de découvrir notre riche patrimoine (notre récit national) produit par des acteurs vivant leurs langues (arabes populaires, Tamazights ainsi qu’un arabe classique maîtrisé par de nombreuses catégories sociales et interagissant avec les langues populaires). Et il limite nos possibilités de nous projeter dans le futur. La faible maitrise linguistique (supposée) des jeunes algériens sortants du système éducatif limitent leurs évolutions intellectuelles, sociales et économiques. D’autant plus qu’à côté de cet héritage linguistique, les jeunes Algériens aspirent à être des citoyens du monde de 2030 et se posent légitimement la question de la place de l'anglais, du chinois et des autres langues qui permettent d'exister en Afrique et ailleurs… Notre rencontre-débat propose de répondre aux trois questions suivantes : • Quelle est la réalité des pratiques linguistiques en Algérie ? et quelles en sont les conséquences ? • A côté de cet héritage linguistique, quelles places devront occuper l’Anglais, le chinois et les autres langues qui peuvent enrichir le potentiel linguistique des Algériens et leur permettre une meilleure insertion dans le monde de 2030 ? • Quelle politique linguistique devrions-nous adopter en tenant compte des réalités sociolinguistiques en Algérie et des expériences réussies dans le monde ?
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