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"MYGALE", DU THEÂTRE REGIONAL DE TIZI OUZOU, PRESENTEE À BATNA



Le Mois du théâtre, organisé par le Théâtre régional de Batna tout au long du Ramadhan, touche bientôt à sa fin. Plusieurs coopératives, associations et théâtres se sont produits à Batna durant cet événement, et le public, présent timidement au départ, ne rate plus aucun spectacle. Et il était au rendez-vous, mardi, pour la représentation de Mygale.Mardi dernier, le Théâtre régional de Batna a accueilli celui de Tizi Ouzou pour la représentation de la pièce Mygale, sa dernière production, et ce, dans le cadre du Mois du théâtre, qui touche bientôt à sa fin.Ecrite par Malek Hadar et mise en scène par Mohamed Yabdri ?qui a également signé la scénographie?, la pièce, d'une durée de 50 minutes, confronte (et oppose) le bien et le mal, utilisant pour cela les symboles. Mygale met en scène un poète troubadour africain, muni d'un goumbri (instrument utilisé dans la musique diwane et gnawa), qui se pose une question existentielle : "Chkoun hna '" (qui sommes-nous '). L'homme, du nom de Sadek, traîne une conscience qui n'est pas tranquille, une histoire personnelle tourmentée. Cet individu affirme que la pire des altérations qui ronge la société n'est autre que celle "de ne plus savoir qui nous sommes", d'où on vient et où va-t-on. Sadek parle en connaissance de cause ; il le dit par expérience. Il a échappé à l'oubli, l'amnésie qui tisse sa toile telle une mygale. Mais qui va croire un homme mal en point, qui nage à contre-courant, qui ne hurle pas avec les loups et qui ne suit pas le troupeau ' Probablement personne, à part Tayeb. Ce dernier veut bien écouter son récit. Mais les parasites sont nombreux, les tentations à foison, et la conscience, de nos jours, n'est pas facile à déceler chez les gens, notamment, Kaci ou Gaci, qui veille jalousement à ce que la probité et la bonté ne se rencontrent jamais. Pendant un moment, ce personnage fait bien son boulot ! Mais le mensonge ne peut devenir vérité. La pièce est construite autour de beaux dialogues mais également d'une belle tirade, celle de Sadek qui se sacrifie pour sauver un homme... l'humanité toute entière, de l'emprise de la toile d'araignée. Le propos de la pièce attire l'attention sur le fait que dans un monde où règnent l'ignorance et la méconnaissance de l'autre, les conséquences sur l'individu peuvent être désastreuses. Ce serait la fin de l'humanité, la fin du règne des hommes, de la bonne conscience et, tout naturellement, le début de la barbarie, de l'inhumain, puisque rien ne se donne tout se vend, "de l'eau contre le sang", comme l'affirme un des personnages de la pièce. En outre, le troubadour servait, en quelque sorte, de lien entre les différentes scènes de la pièce. Il gagnerait à être mieux mis en valeur, car son jeu, aussi bien du goumbri que du oud et des karkabous (crotales), a été très apprécié par le public. Toutefois, trop de symboles tuent les symboles ! Et le public, peu averti, peut lâcher prise et ne plus suivre les péripéties de la pièce. Une distribution d'une fiche technique ou d'un petit synopsis avant le début de la représentation peut être grandement bénéfique pour une meilleure lecture de la pièce.R. H.NomAdresse email




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