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Musée d'Hippone : amnésie collective L'institution muséale d'Annaba ne draine pas les foules



Musée d'Hippone : amnésie collective                                    L'institution muséale d'Annaba ne draine pas les foules
Le musée d'Hippone, comme on se plaît à l'appeler, situé à la pénétrante Est de la ville d'Annaba, sur un promontoire dominant les ruines de l'antique cité où officia Saint Augustin, n'emballe pas beaucoup de monde et ne draine pas les foules. Pourtant cet édifice dédié à la mémoire de la ville et à l'Histoire du pays renferme des trésors inestimables ; des mosaïques, des statuettes, des pièces archéologiques et des outils datant de l'époque romaine y sont exposés et racontent à ceux qui savent bien voir, la vie et la culture de leurs ancêtres en ces temps reculés chargés d'histoire. Ces objets d'art qui vous renvoient au grand musée à ciel ouvert que représente le site archéologique de l'antique Hippone qui s'étale en contrebas et qui, par ses ruines qui se dressent encore défiant le temps et les hommes, vous transporte à cette époque et donne libre cours à votre imagination pour entrevoir les voies romaines, imaginer les chars tirés par les chevaux ou encore ces artisans qui construisent un viaduc ou des thermes. Mais tout cela ne prend vie que par la présence des visiteurs et l'intérêt qu'ils portent à l'Histoire. Or, de visiteurs, il n'y en a point, c'est vide et c'est triste et le musée périclite et se meurt, isolé et oublié. Les gens sont frappés d'amnésie et c'est à peine si l'on daigne jeter un coup d''il en empruntant la route longeant l'édifice.«Le musée d'Annaba ' Il y en a un ' Je ne sais pas ! C'est la première fois que j'en entends parler», nous répond un jeune rencontré en ville. Et ce jeune homme n'est pas le seul dans son cas, beaucoup nous répondront qu'ils n'ont pas connaissance de l'existence du musée en question. D'autres nous affirmeront qu'ils le connaissent mais qu'ils ne l'ont pas encore visité. «Je n'ai pas eu le temps et pour moi ce n'est pas une priorité, j'irai peut-être le visiter un de ces jours», nous a déclaré un autre.Cette amnésie, cette désaffection et cette ignorance affichées trouvent leur explication dans le fait que durant leurs cursus scolaire, ces jeunes n'ont pas été initiés à ces visites culturelles et n'ont pas été guidés pour éveiller leur curiosité, former leur goût et aller à la découverte de l'ancien et de l'antique pour en apprécier les réalisations et les 'uvres. La petite grille qui ferme le passage menant au musée s'ouvre rarement pour laisser passer des touristes étrangers, venus d'Europe, d'Asie ou d'Amérique pour admirer l'antique Hippone et découvrir les trésors exposés au musée. C'est rare de voir cette grille s'ouvrir, à telle enseigne qu'elle grince, et le gardien, tout sourire, vous fait comprendre que pourtant il la graisse souvent. Parfois, ce sont des étudiants en archéologie qui arrivent en nombre, juste pour réaliser leurs travaux de recherche ou de documentation, une visite intéressée sans plus, et qui, une fois les travaux terminés, repartent sans jamais y revenir. Le musée pendant ce temps est là, attendant toujours des visiteurs qui ne viennent pas. Un musée qui rappelle à tous l'amnésie qui frappe la plupart des gens.


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