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Mouzaïa
Fort nombreux en pareille période à l'occasion du début de la campagne de transformation de la tomate industrielle, les saisonniers de la région de Mouzaïa, formés surtout de jeunes étudiants et lycéens, sans oublier quelques diplômés au chômage, ne se bousculent plus au portillon de la conserverie du groupe Amour pour décrocher un job durant la saison estivale.D'habitude, durant la campagne de la tomate industrielle, s'étalant de la mi-juillet à la fin du mois d'août, l'usine, implantée à la sortie ouest de la ville de Mouzaïa, accueillait pas moins de 200 saisonniers répartis sur quatre équipes, fonctionnant 24/24 à travers les différentes chaînes de production.Aujourd'hui, leur nombre a beaucoup baissé et ils ne se comptent plus que sur les doigts d'une seule main. Mais le peu d'engouement pour le travail de saison a déjà été constaté depuis quelques années au niveau de la conserverie. «Aujourd'hui, les jeunes préfèrent gagner de l'argent sans faire trop d'efforts», atteste le chef de la production, et un autre employé de répliquer : «La politique initiée par le gouvernement à travers l'Ansej et autres dispositifs d'emploi a permis à de nombreux jeunes de s'installer à leur propre compte. Résultat : les petits métiers sont en voie de disparition».Pour le PDG du groupe Amour, les jeunes d'aujourd'hui refusent carrément un rythme de travail éreintant et soutenu. «Nous avons du mal à retenir le minimum de saisonniers que nous embauchons», assure-t-il. Et de constater : «Après une semaine de travail, ils quittent leur poste, ne pouvant supporter la charge de travail pourtant équilibrée dans le temps».Face à la raréfaction de la main-d'?uvre et à la difficulté de recruter des saisonniers, le groupe Amour était dans l'obligation d'automatiser ses équipements. Si dans un passé récent un semi-remorque en vrac nécessitait une vingtaine d'ouvriers pour décharger la marchandise, aujourd'hui un seul travailleur muni d'une lance à eau suffit pour éjecter la cargaison dans le bassin et en peu de temps.La main-d'?uvre manque aussi chez les agriculteursMême chez les agriculteurs, les saisonniers ont été peu nombreux à investir les champs de la tomate industrielle, où le travail ne manque pourtant pas. «Les jeunes d'aujourd'hui cherchent les petits boulots de moindre effort», explique un agriculteur, et de poursuivre : «Pourtant, ils sont rémunérés à 1000 DA la journée.» L'abondance record de la production cette année dépassant toutes les prévisions n'est pas fortuite puisqu'elle intervient à la suite de la mise en place de mécanismes visant à encourager les agriculteurs à faire proliférer le créneau de la tomate industrielle. «La décision du gouvernement d'accorder une subvention de 4 DA au kilogramme de tomate industrielle récolté, sachant que la vente aux transformateurs est fixée à 12 DA/kg, est un signe positif pour la préservation de la filière», reconnaît le patron du groupe Amour.En outre, en investissant dans une ligne ultra moderne entièrement automatisée, la production est passée chez le groupe Amour de 500 tonnes/j à 1500 t/j, depuis le soutien de l'Etat aux agriculteurs et au rendement prolifique de la production. «Nous-mêmes nous encourageons les fellahs pour ne pas abandonner la filière», assure notre interlocuteur.Cependant, de l'avis de nombreux agriculteurs spécialisés dans la culture de la tomate industrielle, les résultats auraient pu être encore meilleurs avec une adhésion massive des agriculteurs au programme du gouvernement si les pouvoirs publics avaient fait preuve de communication et de campagnes de sensibilisation sur la subvention incitative. Importatrice en puissance, l'Algérie pourrait, grâce à ce bond qualitatif et quantitatif, devenir exportatrice de concentré de tomates. «Les résultats satisfaisants enregistrés cette année grâce à la subvention financière de l'Etat auprès des agriculteurs peuvent déboucher pour le pays sur une autosuffisance en matière de double concentré de tomate», estime le premier responsable de la conserverie. Dans le climat actuel de pessimisme qui caractérise l'économie nationale après l'effondrement des prix du baril de pétrole, la nouvelle ne peut être que rassurante, ne serait-ce que dans le secteur de la tomate industrielle.







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