Algérie - A la une

Moutons, l'offre dépasse la demande. Et pourtant...




«Bouzelouf». Le président de l'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Mohamed Alioui, a déclaré, samedi dernier, que le cheptel algérien compte «plus de 28 millions de têtes ovines». C'est-à-dire plus de 28 millions de moutons qui seront proposés aux consommateurs algériens pour la fête de l'Aïd El Adha. Quelques jours auparavant, plus exactement le 6 août dernier, le ministère de l'Industrie a estimé, dans un communiqué, à «plus de 4 millions d'animaux qui doivent être sacrifiés durant l'Aïd El-Adha de cette année». Il dit bien animaux. Ce qui implique, les ovins (28 millions de têtes), les caprins (5 millions de têtes) et les bovins (2 millions de têtes). Selon les us et coutumes et quelquefois selon les moyens, les Algériens sacrifient soit le mouton, la chèvre ou le veau. C'est juste une parenthèse car l'important pour nous est dans les chiffres qu'avancent l'Unpa et le ministère de l'Industrie. Aucune autre source n'est venue contester ces chiffres. Donc et jusqu'à preuve du contraire, ce sont des données fiables. D'autant que Alioui s'est même réjoui du fait que «l'Algérie est le seul pays maghrébin qui n'importe pas de moutons». De plus, le ministère de l'Agriculture a confirmé, le 5 août dernier, ces chiffres du cheptel. Ce qui permet de dire qu'actuellement, le marché offre plus de 28 millions de moutons à la vente. La demande est estimée à 4 millions de moutons (sans déduire les chèvres et les veaux). C'est à n'y rien comprendre. L'offre est sept fois supérieure à la demande alors que tout le monde dénonce les prix excessifs du mouton proposé à la vente. Y compris ceux qui invoquent la loi de l'offre et de la demande. Il n'y a plus de règle qui tienne. Les maquignons défient toutes les théories et même les certitudes des sciences économiques. D'ailleurs, Alioui est lui aussi «perdu». Il rappelle qu' «une telle abondance de cheptel ovin n'explique pas la flambée (des prix) des viandes locales. Encore moins le recours aux importations de viande». Peut-on croire un seul instant que ces «données fiables» aient pu échapper aux services du commerce extérieur pour laisser les importations se poursuivre' Que ce soit du Soudan pour sa proximité, comme le suggère Alioui, ou du Brésil qui sait «farcir» la viande, il faut arrêter d'importer un produit qui est disponible en quantités industrielles. Ensuite, il faut continuer à être sérieux et organiser la filière. Il est impensable que des maquignons puissent «tenir la dragée haute» à des universitaires en gestion et en informatique. Il est impensable que l'on ne puisse pas mettre au point le processus de traçabilité du bétail. Faut-il dire «pouvoir» ou «vouloir»'


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