MOTS POUR MAUX

Longtemps qualifiée pompeusement de « Perle de la Méditerranée », par ses fils amoureux de leur ville natale, et même ses enfants adoptifs venus d'un peu partout de l'Algérie et qui s'y sentent chez eux, aujourd'hui, hélas il est bien loin ce temps d'antan au vu du constat amer fait par l'ensemble des défenseurs, quand Mostaganem fut chantée par ses Maîtres du ?'chaâbi''. Actuellement, l'état d'exaspération de la population locale est à son comble, au point où la grogne commence à se faire sentir surtout parmi les usagers de ces routes balafrées et lézardées chaque jour que le bon Dieu fait. Les habitants de Mostaganem ont l'impression en ce moment que ces travaux n'en finiront plus, car dès qu'un petit chantier est tant bien que mal ?'achevé'' à la va vite, qu'un nouveau voit le jour non loin du premier. À l'image de celui situé au niveau du rond-point de Beymouth où la route est barrée pour travaux. Bricolage, rafistolages, colmatage, sont souvent les mots qui reviennent sur les bouches, il est loin le temps où Mostaganem, vu la qualité du savoir-faire de ses artisans, fut choisie comme wilaya pilote en métiers du bâtiment quand il s'agissait en 2007 de mettre en place, une expérience assistée par des experts français à savoir le SPL (système productif local). Il s'agissait en fait d'un mode organisationnel efficace et réussi pour les petites et moyennes entreprises. Hélas, aujourd'hui elle est surnommée « la capitale du bricolage » à cause de cette mauvaise image qui lui colle à la ?'peau''. La ville n'est pas totalement moderne au sens contemporain du mot, car il n'y se trouve aucun ?'building'' digne de ce nom, ni de grands édifices publics ou privés qui puissent attirer l'?il des visiteurs. Elle est en somme banale ou plus exactement elle a été ?'banalisée'' par les nombreuses ?uvres de « destructions » programmées de son Histoire, à l'exemple du vieux Mostaganem, tels les quartiers de Derb, Topanna, Tigditt etc. Et maintenant, la population se demande bien si «Mestghalim» est redevenue un ?'douar'', certes plus grand que les autres alentours de la wilaya. Que cela choque ou nom le lecteur, c'est désormais une réalité bien admise.