Algérie - 08- La guerre de libération

Mostaganem....les caves de la Mort


Mostaganem....les caves de la Mort


Hadjadj, de Jeanson ou les caves de la Mort
Comment oublier une telle époque, et comment oublier les horreurs, les tortures, l’exploitation et l’arbitraire de ceux qui étaient venus spolier l’algérien de sa terre faisant de lui un esclave ? Les survivants de la localité de Hadjdj « Ex Bosquet » se souviennent surement cinquante ans après, de ces pieds noirs qui ont été des maîtres dans une région où l’on devait suer pour gagner sa maigre pitance.


La misère régnait dans le milieu populaire et la paysannerie et la répression coloniale était le seul langage que connaissait le colon pied noir, qui se la coulait douce, car dans cette région l’argent coulait à flots, comme le vin, les vendanges battaient le plein. Les pieds noirs menaient la belle vie, avec à la clef les bals, les réjouissances, et autres festivités à longueur d’année, alors que l’autochtone souffrait de la faim et des exactions sous toutes leurs formes et tout cela sous leur ère et en particulier sous le joug implacable de De Jeanson. Aujourd’hui, malgré les années passées, les souvenirs reviennent et les quelques survivants et rescapés des caves de la mort de De Jeanson se souviennent comme si cela s’était passé hier. Les tortures perpétrées par De Jeanson étaient psychologiques et surtout physiques. Coups, étranglements, électricité, ongles arrachés, yeux crevés, brûlures, étaient le lot de ceux qui passaient par les caves et dont certains n’ayant pas pu y échappés du fait qu’ils seront exécutés par une balle dans la forêt de Sidi Lakhdar « Ex Lapasset ». Edmé De Jeanson, a été coupable de crimes contre l'humanité en torturant des paysans et des jeunes de 16 et 17 ans raflés n’importe où, pour être torturés dans ses caves qu’il avait conçu spécialement pour son propre plaisir, l’on rapporte que des milliers de victimes sont passées par sa ferme située à plus de 7 km de la localité de Hadjadj sur la route de la plage.

De Jeanson a commis autant de crimes, qui n'ont rien à envier aux nazis
Morts, disparus, sont sur la conscience de ce colon sanguinaire et raciste voir un être immonde et qui avait pour complices d’autres pieds noirs tels que les Marquier, les Demergue et autres, qui porteront à jamais, les traces indélébiles du sang de leurs victimes sur leurs mains. Abrutis par une idéologie Raciste Edmé De Jeanson avait occupé les fonctions de Maire et était parmi les colons les plus influents de Bosquet, car le nom d’Edmé De Jeanson le fait de le prononcer faisait froid dans le dos en plus c’était lui qui possédait l’un des plus grands domaines de la région. Sa ferme était des plus gigantesques, elle comportait, outre les cuves à vin avec d’autres dépendances aux multiples activités, y compris une volière très variée de par la diversité d’oiseaux qu’il y avait sans oublier les singes et autres espèces et cette ferme ressemblait à un zoo privé, qui attirait les visiteurs de marque. Ce grand admirateur de la nature et de la faune sauvage, nous rappelle curieusement les nazis, et avait à son service des ouvriers agricoles qu’il maltraitait et exploitait insidieusement. A lui seul il a commis autant de crimes, voire plus de cruautés inadmissibles et qu'ils n'ont rien à envier aux nazis. Des milliers d'Algériens de cette région ont connu la famine pendant la période Française; pendant que lui et les autres colons s'offraient la belle vie grâce aux terres qu’ils avaient usurpées aux paysans de la région, dont leur seul plus grand crime était cette terre, qu’ils aimaient plus que tout. De Jeanson et les pieds noirs de la région avaient cette volonté d'extermination systématique de tous ceux qui s’opposaient à eux et ont été à l’origine de l'une des plus grandes bassesses de l'histoire. Qui pourrait oublier ce qui s’est passé dans les caves de ce criminel et de la barbarie inhumaine employée durant des années condamnable à toutes les époques; C'est triste de fermer les yeux sur des massacres connus de tous. Edme De Jeanson durant la période où il sera maire de Bosquet « 1953 à 1959 » persécutera la population de Hadjadj étendant son influence de criminel à toute la région qui s’étendait à partir de Mostaganem, et ce jusqu’à Sidi Ali, Sidi Lakhdar Et Khadra.

El Commandar Ou le règne de la terreur
Les autorités françaises de la région, lui obéissaient au doigt et à l’œil et lorsque l’on tombait entre ses mains il pouvait faire de vous ce qu’il voulait, il avait le pouvoir de vie ou de mort, même ses compatriotes pieds noirs le craignaient. Sous son règne cette région connaitra des heures sombres et les pires crimes seront commis, dont les assassinats, les exécutions systématiques de nombreux innocents dont la majorité était des paysans. Selon certains survivants, De Jeanson que l’on appelait « El Commandar », ne cessait de répéter aux ouvriers et aux paysans qui avaient une peur bleue de lui qu’il était lui aussi un Chrif d’un ton ironique, mais pris au jeu il voulait se faire passer pour un héritier de la noblesse Française. Cette façon d’agir chez le pied noir, était une caractéristique bien connue chez lui. Installé dans cette région dès les années 1920, De Jeanson est élu premier adjoint au maire, poste qu’il conserve plus de 30 ans c’est-à-dire jusqu’en 1953, date qui la consacrera en tant que maire de Bosquet. Tout sentiment de clémence et de pitié lui était étranger, et il n’était sensible qu’à l’intensité des sévices de toutes sortes dont il excellait, celle qui faisait vibrer les nerfs les plus éloignés, qui enserrait dans son réseau toutes les régions du corps, qui se perpétuait, enfin, régulière et égale, avec une sensation d’éternité comme celle qui dût accabler les damnés précipités dans les flammes sans fin. Suspects et innocents étaient soumis aux mêmes interrogatoires, aux mêmes sévices. Pour ceux qui échappaient par miracle à cet abominable personnage étaient dans un état absolument catastrophique et impressionnant ! Couverts de plaies, traces rouges aux poignets, ongles boursouflés, brûlures électriques et avait cet aspect repoussant d’où l’allure de zombie de par l’impression qu’ils donnaient, à savoir qu’ils avaient des troubles auditifs et urinaient du sang avec des plaies rectales qui n’ont ni le siège, ni l’aspect de fissures spontanées. Des sévices affreux furent pratiqués sur eux par les sbires du « Commandar ». Les affreuses tortures pratiquées par ce criminel ont laissé des séquelles et d’amères souvenirs. Il fut l’un des plus virulents proscripteurs des méthodes employées par l’armée contre les « pauvres petits paysans ». Qui avaient eu, le tort de trop aimer leur terre et leur pays ! Aucune voix, alors ne s’était élevée à l’époque pour demander à ce criminel des comptes, bien au contraire, leur silence ne fut, en fait qu’une vile approbation. De Jeanson manifestera plus de hargne et plus de haine à l’adresse des habitants de la zone rurale qu’il maltraitait dans l’impunité totale et la plus outrageante en exerçant son titre et sa position pour exploiter, torturer, tuer et assassiner sans qu’il ne soit outre mesure inquiété par les autorités françaises de l’époque. Sous son ère les paysans, à qui l’on avait usurpé les terres deviendront des citoyens assujettis voir des esclaves qui cédèrent à la répression et à la misère ce qui les poussèrent à travailler pour une misérable somme juste de quoi survivre.
Se remémorer ce sanguinaire, pour les survivants c’est se plonger dans un abime sans fin comme ils aiment à le dire et qui risque de les engloutir même aujourd’hui.
« Il y a des hontes à côté desquelles mourir n’est rien », nous dira l’un d’eux qui a voulu garder l’anonymat de par ce qu’il avait subi et par pudeur, dans les caves de De Jeanson. Cette époque rappelle ce qu’avait dit Martin Luther King, sur l’oppression : « Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants : c’est l’indifférence des bons ».



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