Algérie - 02- Origines

MOSTAGANEM....La ville de Tigditt


MOSTAGANEM....La ville de Tigditt

La ville de Tigditt

Tigditt, c'est la Zaouia Allaouia, la tariqa Aissaouia, c'est les Gnaouas, c'est Sidi Hamou Cheikh, c'est la Medersa, c'est aussi l'école Jean-Maire, qui a formé les premiers lettrés algériens de la ville, c'est aussi l'école des Tapis qui a formé les premières Mostaganémoises, qui se sont attelées à une époque difficile, à apprendre malgré elles afin d'affronter une situation difficile sous le joug Français avec dignité.

Tigditt, c'est les filles de bonnes familles, qui savaient broder, coudre à la machine, préparaient leurs trousseaux de mariage, aidaient au ménage, savaient se tenir, savaient élever leurs frères et soeurs et leurs enfants, sortaient accompagnées de leur mères.

Tigditt, c’est le port de Haik (Kessa) qui faisait la fierté des Mostaganémoises, c'est aussi l'habitat traditionnel de nos ainés. Tigditt c'est aussi la haouma, le voisinage, le respect envers les plus âgés, c'est l'entraide, c'est les traditions, c'était l'éducation et la cohabitation. Tigditt c'était aussi ce petit peuple d'antan, qui connaissait le sens de l'hospitalité de l'honneur et des convenances.

Tigditt c'est Souika El fougania et tahtania, deux endroits d'où sont nés tous les mythes, ou le contraste populaire s'est toujours conjugué aux moeurs et aux traditions, où éternellement s'est faite et s'est défaite la trame de la vie des Mostaganémois.

Tigditt, c'est les saints Sidi Maâzouz, Sidi Boumheouel, Sidi Allel M'Hamed, Sidi Yakoub, Sidi Maâmar, Sidi Bensenouci, c'est Lala Khadouma, Sidi M'hamed El Medjoub, Sidi Keddai Essouala et tous les autres, et dont nous avons fait reste le phare qui ne cessera jamais d'éclairer la ville de Mostaganem et ses habitants.

Typonime "Tidjditt" c'est les fêtes de Sidi Mohamed, de l'Aid El sghir, de l'Aid El-adha, des Waâdates, c'est les soirées de guesra, c'est la sahra lors des Dbihets El Kebche et des Tbitates, d'où ces merveilleuse soirées de chaâbi qui duraient jusqu'au petit matin.

Tigditt, c'est El Maksar, El Carrière, El Meterba, Moulin Biguor, c'est aussi Kaddous El Meddah, Bordj Ettork, un vestige du passé qui a été construit au XV siècle; celui-ci la surplombe, avec une vue sur la baie d'Arzew, appelé Fort de l'est, il domine toute la cité imperturable, depuis plus de VI siècles et plus.

Tigditt c'est aussi le quartier de Tobana du turc "Top Aneh", "batterie de canons". Le nom de Tobana vient du rempart semi-circulaire surmontant l'Ain Sefra, et faisant face à Tigditt, à cet endroit même il y avait une artillerie qui était installée pour la défense de la ville.

Mostaganem, c'est aussi Bordj El Mehel mitoyen à Tobana, que l'on appelait "Fort des Cigognes" à partir de 1848, pour rappel, cette grande bâtisse a été construite par Youessf Ibn Tachfine au XI siècle, il tire son nom de la confédération arabe, qui a gouverné la ville bien avant l'entrée des Turcs.

Tigditt, la véritable « Casbah » de Mosta, autrefois appelé le Caire, El Kahira, tombe en ruine.

Qui se souvient de Tigditt ? Tout le monde à Mostaganem, presque personne dans le reste du pays. La véritable « Casbah » de Mosta, autrefois appelé le Caire, El Kahira, tombe en ruine. Autant pour l’architecture que pour la mémoire et les hommes.

Touché de front par le temps, le cœur de la ville est négligé au profit du centre, nouveau centre-ville et des nouvelles périphéries. A s’y promener, on se retrouve à s’interroger pourquoi ce quartier ne bénéficie pas de l’attention et de l’argent de l’Etat et depuis si longtemps.

Pour sa défense, le cœur de Mosta, avec son histoire, sa situation, son balcon sur la mer et ses souvenirs, à quoi dire. C’est le berceau de nombreuses figures internationales de Mostaganem et de l’Ouest algérien.

C’est aussi le lieu de résidence de 04 zaouias de poids et de renommée mondiale. C’est en même temps, l’adresse de Dar El Askri, la fameuse, du cimetière le plus ancien de la ville, de l’abattoir le plus vieux.

Pour le palmarès des hommes, c’est de là que sont venus des enfants de la ville, aujourd’hui cadres de cette nation. On citera, entre mille autres, Nacer Mehal, l’actuel ministre de la communication. Et c’est de ce lieu qu’émergea le plus jeune député de la nation, dans les années 70, sous l’Etat de Boumediene, le député Hamou H’bib.

Le palmarès est grand mais les «retombées» sont rares. Tigditt sombre et disparaît en douceur. «La seule fois où on se souvint de ce quartier, c’était à l’époque de l’inauguration du complexe sportif, du temps de Benbella. C’est vous dire à quelles années cela remonte», dira un habitant de Mosta.

Le cœur de la ville se meurt pendant que l’on s’occupe du reste de son corps et des dépenses de vitrine et de bilans. Le promeneur peut y faire le constat par lui-même.

Par : M.B, Le carrefour d'Algérie.


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