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Mostaganem
Connue pour la splendeur de ses plages sur un littoral de 124 km, Mostaganem est l'une des destinations préférées des Algériens en été. Sidi Mejdoub est la plage la plus «familiale» du littoral mostaganémois.Cette plage, au riche passé historique et culturel, est, aujourd'hui, en plein réaménagement après un abandon de plusieurs années suite à une catastrophe géologique causée par l'urbanisation massive qui n'a pas respecté les normes et la nature du sol dunaire de cette région.Cette plage doit son nom à Mejdoub, un poète du XVIe siècle, qui composait des adages, particulièrement sur les femmes, considéré comme un saint dans la région.Le mausolée de Sidi Mejdoub se dresse majestueusement sur une colline face à la mer. A ses pieds, on trouve la plage à laquelle on accède par un petit chemin étroit et sinueux, parsemé de cabanons. En regardant d'en bas, on aperçoit le mausolée de Sidi Mejdoub tel un phare qui veille sur toute la région maritime.Cette plage qui est le prolongement du quartier Tigditt, est accessible à pied. Autrefois, elle était le lieu de rencontre des familles des quartiers arabes de Tigditt, Souiqa, El Hana, Kadous el Meddah et El Arsa. La Salamandre, la Crique ou encore les Sablettes étaient des plages pour les colons. Quelques années après sa mort, Sidi Mejdoub fut au centre de plusieurs pratiques sociétales. Hormis les «ziyarate», il a longtemps été le saint protecteur des mariés (hommes) que les cortèges nuptiaux accompagnaient le soir au mausolée, faire une prière à et avoir la bénédiction du «m'qadem» avant d'aller s'offrir un banquet entre copains.Evidemment, cette pratique a disparu et pas seulement pour des raisons de «rationalité» religieuse, mais surtout pour l'inaccessibilité de cette petite plage que l'extension est de la ville de Mostaganem (Kherrouba) a complètement ruinée. «A l'époque coloniale, les femmes allaient soit à Sidi Belkacem, soit à Sidi Mejdoub chaque semaine. Elles s'y rencontraient entre femmes et faisaient la fête avec les meddahate.» D'ailleurs, il y avait une journée particulière durant toute l'année que l'on appelait «El Mdhella» où des centaines de femmes venaient, chargées de pâtisseries et de boissons, et y passaient toute la journée à danser et à discuter.«La tradition a également disparu durant l'époque Boumediène et, fort heureusement, a repris il y trois ou quatre ans de cela», nous confie M. Benchehida. Pour l'anecdote, on dit que les femmes, à l'époque, lors de leur passage sur cette plage, cueillaient une herbe qui ressemble au trèfle à quatre feuilles et la fourraient dans une date dénoyautée avant de la manger. Selon le mythe, cela leur apportait le bonheur et beaucoup d'argent.En fait, il s'agit d'une tradition typiquement écossaise et on ignore comment elle s'est retrouvée par ici? mais les mythes et légendes nourrissent l'imaginaire et il faut les sauvegarder en même temps que ces travaux de réfection, aussi tardifs soient-ils. Cette année, la plage Sidi Mejdoub a été rouverte aux estivants et le site retrouve, petit à petit, son air d'autrefois. Cet endroit magnifique renoue avec ses habitués et accueille de nouvelles personnes qui viennent découvrir la splendeur et la force que dégage ce lieu, véritable mémorial de la ville.
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