Algérie - Revue de Presse

L?ONOU durcit le ton Après les multiples dérapages commis par des étudiants affiliés aux nombreuses organisations, tant au niveau du rectorat dont le siège sera totalement fermé durant plus d?une semaine qu?à celui des résidences universitaires, l?heure semble être à la fermeté. En effet, consécutivement aux saccages dûment constatés au niveau de la nouvelle cité de Kharrouba et faisant suite aux altercations entre étudiants et forces de l?ordre, suite à l?obstruction de la RN 11, le directeur de la cité a pris l?initiative de passer à l?offensive et de déposer plainte auprès de la gendarmerie. C?est ainsi que les étudiants qui se sont rendus responsables de destruction de biens publics accompagnée de vols avec effraction seront nommément rendus responsables de leurs actes. Les dégradations et vols sont évalués à 150 millions de centimes. La plainte qui concerne pas moins de huit étudiants devrait se traduire par une rapide prise en charge du dossier par un juge d?instruction et une aussi rapide présentation devant le tribunal. Alors que, jusque-là, l?administration des ?uvres universitaires se contentait de simples rappels à l?ordre et d?une invite à la négociation, il semble que les multiples manifestations et autres dépassements à l?intérieur de plusieurs villes universitaires aient sonné la fin de la récréation pour les organisations estudiantines. Habituées à un laxisme patent de la part des responsables, certaines associations semblaient bénéficier d?une totale immunité. Ce qui encouragera leurs adhérents à plus d?audace, voire à plus de violence, non seulement vis-à-vis de l?administration mais aussi à l?égard du corps enseignant dont des membres seront injuriés et parfois traînés dans la boue sans qu?une quelconque autorité daigne intervenir. Il a fallu qu?un recteur - celui de l?université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbès - se fasse séquestrer à l?intérieur de son bureau pour que la machine administrative et judiciaire soit actionnée. la rigueur des lois Les étudiants qui ne se souvenaient même plus de l?existence des conseils de discipline - qui étaient devenus sans doute le meilleur moyen de noyer les responsabilités et de diluer les infractions par de vaseuses décisions que personne ne songera d?ailleurs à appliquer - devront désormais affronter les tribunaux et se préparer à subir, à l?instar de tous les citoyens, la rigueur des lois. L e recours systématique à la justice devrait déplacer les lieux d?affrontements sans rien changer à la nature des conflits ni modifier en profondeur le rapport de force. Car, depuis plus d?une décennie, l?activisme politique aidant, les universités ont été transformées en lieux d?affrontements idéologiques. Si bien que, désormais, la plus insignifiante formation politique peut se targuer de posséder sa propre organisation estudiantine. Le partage de la rente que constitue le colossal budget des ?uvres universitaires ne peut laisser indifférent les prédateurs. Et ce n?est point un hasard si chaque organisation estudiantine possède à l?intérieur des enceintes universitaires parfois d?imposants moyens d?impression et de duplication, assurant des revenus consistants à leurs propriétaires. Sans compter les interférences auprès des résidences universitaires pour aider un proche à obtenir un marché. Les directeurs récalcitrants ou réfractaires à ce genre d?offres, auront toutes les peines du monde à asseoir un semblant de sérénité. Les grèves et les menaces de mise à fin de fonction sont devenues une véritable épée de Damoclès que l?on brandit à chaque occasion. La politique de fermeté qui semble de mise à l?ONOU tiendra-t-elle la route comme semblent l?appréhender gestionnaires et travailleurs blasés par les années de laxisme. Les étudiants de Kharrouba II qui se sont rendus coupables de vols et de prédations sont, dans leur majorité, de nouveaux inscrits. L?état précaire dans lequel se trouve leur cité après deux mois d?ouverture les a plongés dans une terrible spirale entretenue par plus malins qu?eux. Même une condamnation symbolique ne pourra leur faire oublier leur statut de lampistes. Car les vrais responsables de ce drame sont ailleurs. Ils se cachent derrière les multiples malfaçons qui caractérisent leur toute nouvelle résidence, l?absence de restaurant et de foyer, l?inexistence de moyens de chauffage et l?éloignement.
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