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Mostaganem
Des sites non ouverts à la baignade, mais... noirs d'estivants ! C'est là un phénomène qui n'est point nouveau. Les plages, criques et autres recoins balnéaires non ouverts à la baignade attirent de plus en plus d'estivants qui font fi de l'assistance et de la surveillance des agents de la Protection civile. Naguère, quand le mois sacré du Ramadhan ne s'invitait pas en plein été, le chapelet de plages ouvertes à la baignade à travers la façade maritime de la wilaya accueillait allègrement la dizaine de millions d'estivants, selon les statistiques des services de la Protection civile. Des statistiques qui ne reflètent aucunement la réalité dès lors qu'elles occultent l'affluence en dehors des sites surveillés. Des individus préférant s'installer en dehors des zones "prescrites". Une foule innombrable d'estivants, se baignant ou juste aimant humer la fraîcheur et la brise marine, trouve grand plaisir à fréquenter les innombrables criques, petites plages à l'accès difficile ou inconnues du grand public, sinon les hameaux balnéaires non autorisés à la baignade, mais nettement plus calmes et discrets.Seulement, malheureusement, derrière cette fuite à l'écart des grandes foules surviennent chaque été des drames. Ainsi depuis l'avènement de la saison estivale courante, et jusqu'à récemment, les services de la Protection civile ont largement dépassé la dizaine de victimes de noyades dont 14 corps ont été repêchés dans ces zones non autorisées à la baignade. En dépit de la relative amélioration constatée durant les dernières années, l'offre en matière de structures d'hébergement peine à atteindre les 20 000 lits à Mostaganem. La quasi-totalité du parc hôtelier étant concentrée au chef-lieu de la wilaya et dans la station balnéaire des Sablettes. Pour pallier un tel déficit, les structures de la jeunesse et des sports, de l'éducation nationale et même d'autres secteurs sont généralement réquisitionnés. Outre les sept centres de vacances et de loisirs, habituellement ouverts par les entreprises économiques au profit de leurs employés, leurs enfants ou leurs familles, des écoles primaires des communes maritimes sont réservées aux estivants organisés en groupes.Les demandes concernant ces établissements, dépassant la centaine, émanent surtout d'associations et d'organisations des wilayas du Sud, auxquelles la priorité est accordée, mais également de l'Ouest, du Centre et même de l'Est. La conjoncture se prêtant amplement, par conséquent, autant le déficit infrastructurel a été mis à profit par "l'initiative" privée. Plus que jamais, le long de la façade maritime, le logement social semble finir par être détourné de sa vocation. Alors que par le passé, cela se limitait uniquement aux plages et stations balnéaires où l'on pouvait partager à titre payant son toit avec des hôtes, le phénomène de la sous-location des logements sociaux aux vacanciers se propage aux centres urbains proches de la mer. Selon des sources au fait de la question, au bas mot, plus d'une centaine de logements sociaux locatifs sont ainsi occupés à titre sous-locatif par des familles originaires notamment de Tiaret, Saïda, Béchar, Ouargla, Chlef, ainsi que des wilayas limitrophes. Les tarifs de la sous-location, à casquer cash en un seul versement et avant l'installation, varient entre 6 000 et 7 000 DA par jour, selon l'état et le nombre de pièces ou leur situation par rapport à la plage. Ne manquant point de malice et de débrouillardise pour amortir les charges, à leur tour, les nouveaux occupants, une fois entrés en possession des clés, proposent à d'autres proches ou des amis de venir séjourner avec eux. Des dizaines de rabatteurs n'ont pas tardé à investir le créneau hautement lucratif. Selon l'aveu même d'un courtier intermédiaire, il aurait, à lui seul, négocié la location de dizaines de logements au profit d'estivants de différentes régions. L'opération en question débute à partir du printemps, de sorte qu'au mois de juillet, tous les logements ont déjà trouvé preneur. La demande dépassant l'offre dans des centres urbains, à l'initiative des courtiers, les estivants s'orientent vers les différents douars situés à proximité des plages.M. O. T.NomAdresse email




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