Algérie - Mosquée Sidi Abdellah Ben Djafar de Tafessera (Beni Senous, W. Tlemcen)


Mosquée Sidi Abdellah Ben Djafar


Localisation:
En sortant de Tlemcen par la route de Mansourah, prendre la direction de Sebdou puis, quelques kilomètres plus loin, celle de Maghnia. Après la forêt de chênes-lièges et le débouché sur la vallée de la Tafna où se trouvent les villages berbères des Beni Snous, le premier village sur gauche est Tafessera, Tafessera, Tlemcen, Algérie

Date du Monument:
Fin Ve-début VIe siècle H (XIIe siècle J.-C.) ou fin VIIe-début VIIIe siècle H (XIVe siècle J.-C.) et fin IXe siècle H (XVe siècle J.-C.) pour la date la plus récente

Période / Dynastie:
Abdalwadide

Description:
La mosquée de Tafessera porte le nom de Sidi Abdellah Ben Djafar. La tradition orale veut que les mosquées des Beni Snous aient été fondées sur ordre d'Abdellah Ben Djafar, neveu du calife Ali et compagnon de Okba Ben Nafi. On accède à la mosquée par une cour dont la partie gauche sert de mossalla (lieu de prière occasionnel) avec son mihrab creusé dans le mur d'enceinte et, au fond, les latrines, qui étaient alimentées en eau courante par un petit canal venant de la source située juste derrière le mur d'enceinte.

Le plan de la mosquée est carré, il est divisé en trois balatat (nefs) perpendiculaires au mur de la qibla et en trois travées. Les piliers à base carrée sont reliés entre eux par des arcs outrepassés. Des doubles-pentes en tuiles canal, sur des nappes de rondins en thuya, couvrent les balatat. La coupole au-devant du mihrab est couverte par une toiture en tuiles canal à quatre pentes. Le minaret évoque ceux des mosquées de la période abdalwadide par ses proportions, mais non par son décor, qui se résume à quelques saillies en briques enduites à la chaux, comme, du reste, le minaret tout entier.

L'arc outrepassé du mihrab repose sur deux colonnes surmontées de chapiteaux en tronc de pyramide. L'ensemble est en maçonnerie recouverte d'un mortier de chaux. Cet arc du mihrab est surmonté d'un bandeau en arc lobé légèrement saillant. Un autre bandeau en arc, non lobé, encadre le précédent. Sur ce dernier repose une bande horizontale, en saillie de la même épaisseur que les deux arcs, perpendiculaire à deux bandes verticales formant ainsi l'encadrement de la face du mihrab. Dans cet encadrement, les écoinçons, les bandes des arcs et les bandeaux verticaux et horizontaux étaient dépourvus de tout décor. Dans le mur qui fait face au mihrab se trouvent deux niches qui étaient partiellement décorées de motifs dont l'origine reste mal définie. Initialement, l'arc de la niche de droite était dépourvu de ces lobes en relief ; l'angle droit en haut de l'encadrement ne portait pas de décor.


La mosquée, précédée d'une cour, est carrée, divisée en trois nefs perpendiculaires au mur de la qibla et trois travées. La couverture est une double-pente en tuiles. Les piliers à base carrée sont reliés entre eux par des arcs outrep assés. La coupole est couverte par une toiture en tuiles à quatre pentes. Le minaret est construit en briques enduites à la chaux. L'arc outrepassé du mihrab repose sur deux colonnes à chapiteaux, l'ensemble étant en maçonnerie recouverte d'un mortier de chaux.

Mode de datation:
A. Bel, en comparant les minarets des Beni Snous à ceux, d'une part, de la Tlemcen abdalwadide et de la Fès mérinide, et à ceux, d'autre part, de la période almohade ou ottomane du Maghreb central, donne comme date la plus reculée la fin du Ve-débutVIe / XIIe ou la fin du VIIe-début VIIIe/XIVe ; et la fin du IXe/XVe comme date la plus récente.

Bibliographie sélective:
Bel, A., “Les Beni Snoûs et leurs mosquées”, Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques, 1920, pp. 479-521.

Citation de cette page web:
Ali Lafer "Mosquée Sidi Abdellah Ben Djafar" dans Discover Islamic Art. Museum With No Frontiers, 2018. 2018. http://www.discoverislamicart.org/database_item.php?id=monument;ISL;dz;Mon01;35;fr

Ali Lafer

Architecte diplômé de l'École nationale d'architecture et des beaux-arts d'Alger, stagiaire du Centre international pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) à Rome, Ali Lafer a été architecte en chef des Monuments au ministère de la Culture pendant son service civil. Directeur de l'Atelier Casbah chargé des études d'aménagement de la médina d'Alger, il a également enseigné au cours de Tunis pour la formation d'architectes du patrimoine maghrébin. Membre fondateur de l'association “Les amis du Tassili”, il est aussi chercheur dans les domaines de la numérisation de la documentation graphique et du relevé photogrammétrique.

Édition: Margot Cortez

N° de travail MWNF : AL 44








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