Monuments et sites historiques à Ouled Djellal (Biskra)

Ouled Djellal, située dans la wilaya d’Ouled Djellal (anciennement rattachée à la wilaya de Biskra avant 2019), est une région riche en histoire, marquée par des vestiges allant de l’époque romaine à la période coloniale, en passant par des influences locales et islamiques. Voici une liste des principaux monuments et sites historiques connus, basée sur les informations disponibles :

1. Vestiges romains près de l’oued Djedi
Description : À environ 8 km au sud d’Ouled Djellal, sur la rive gauche de l’oued Djedi, des traces de campements romains subsistent. Ces vestiges font partie du limes, la frontière défensive romaine qui marquait la limite entre le monde romain et les territoires barbares au sud. Ces sites incluent des ruines de fortifications ou de postes avancés.
Importance : Ils témoignent de l’extension méridionale de l’Empire romain dans cette région stratégique, située entre les monts du Zab et le désert.
État actuel : Les vestiges sont probablement en mauvais état, comme beaucoup de sites similaires dans le sud algérien, mais ils restent un point d’intérêt archéologique.
2. Bordj colonial (Fortin français)
Description : Construit en 1853 par les forces coloniales françaises, ce bordj (petit fort) a été édifié sur les bases d’une ancienne structure romaine près de l’oued Djedi. Il servait à sécuriser la région après les révoltes locales, comme celle des Zaatchas en 1849.
Localisation : Situé sur un mamelon dominant la source de l’oued Djedi, à proximité de la ville d’Ouled Djellal.
Importance : Ce fort reflète la superposition des occupations historiques dans la région et son rôle stratégique comme porte du désert.
État actuel : Aucune information récente ne précise son état, mais il est probable qu’il soit partiellement en ruines ou abandonné.
3. Maison d’Achour Ziane (Musée du Chahid)
Description : La maison de Achour Ziane, un héros de la guerre d’indépendance algérienne né en 1919 à Ouled Djellal et tombé au champ d’honneur le 7 novembre 1956, a été transformée en musée. Située dans le quartier historique de Rahba (l’ancienne ville), elle conserve des objets et souvenirs liés à sa lutte contre le colonialisme français.
Importance : Ce lieu honore la mémoire d’un chahid local et illustre le rôle d’Ouled Djellal dans la résistance nationale.
État actuel : Utilisée comme musée, elle est probablement entretenue par les autorités locales.
4. Ancienne ville (Dashra ou Dachra)
Description : Le vieux quartier d’Ouled Djellal, connu sous le nom de Dashra, conserve des traces de l’architecture traditionnelle en briques de terre séchée (toub). Ce secteur inclut des ruelles historiques et une mosquée ancienne dans le quartier d’Ar-Rahba.
Importance : Il reflète le passé précolonial et colonial de la ville, ainsi que le mode de vie des tribus locales comme les Ouled Djellal et les Ouled Zekri.
État actuel : Toujours habité, bien que certaines parties puissent être dégradées avec le temps.
5. Sites archéologiques capsiens
Description : Près de Doucen (à 20 km d’Ouled Djellal) et autour de Berrout (près de Chaïba, à une vingtaine de km au nord-ouest), des découvertes archéologiques ont révélé des grattoirs, des lames et des silex taillés datant de l’époque capsienne (environ 10 000 à 6 000 av. J.-C.), une culture préhistorique nord-africaine.
Importance : Ces sites témoignent d’une occupation humaine très ancienne dans la région, bien avant les Romains.
État actuel : Ces découvertes sont surtout d’intérêt scientifique et ne constituent pas des monuments visitables au sens classique.
Contexte culturel et historique :
Ouled Djellal, surnommée "ville du palmier et de l’agnelle" (bled ennekhla wa errekhla), était une halte pour les pèlerins maghrébins en route vers La Mecque au XVIIe siècle, comme l’a décrit le voyageur El Ayachi. Cette position de carrefour entre le nord et le sud a enrichi son patrimoine.
La région est associée à des tribus comme les Ouled Rahma, Ouled Sassi, et Ouled Harkat, qui forment la confédération des Ouled Zekri, descendant des Ouled Naïl. Ces groupes ont laissé des empreintes culturelles et historiques dans le paysage local.
Remarques :
Comparée à des villes voisines comme Sidi Khaled (à 5 km), qui abrite le mausolée de Sidi Khaled Ben Sinan et le tombeau de Hiziya, Ouled Djellal possède moins de monuments religieux ou touristiques majeurs. Son patrimoine est davantage lié à son passé militaire et tribal.
Les informations sur l’état actuel de ces sites sont limitées. Pour des détails précis (comme l’accès ou la conservation), une consultation des archives locales ou une visite seraient nécessaires.