Algérie - Revue de Presse

Mon cousin sémite, voulez-vous parier Chirac (ou De Villepin) et Le Pen ?



Mon cousin sémite, voulez-vous parier Chirac (ou De Villepin) et Le Pen ? «Si j’ai raison, les Français diront que je suis Juif et les Allemands que je suis Allemand; si j’ai tort, les Français diront que je suis Allemand et les Allemands que je suis Juif.» (Albert Einstein) Le «one-man-show» de Sarkozy qui invite les étran-gers qui n’aiment pas la France à la quitter, relève d’un folklore électoraliste malsain mais rappelle une réalité amère: l’existence, dans la société française, d’un indéfectible fonds substantiel de xénophobie que viennent courtiser, à la veille de chaque suffrage universel, les postulants à l’Elysée. Giscard avait, de son temps, déploré «l’invasion» de la France et Chirac s’était plaint des «odeurs». Mais, pour Sarkozy, descendant d’une famille contrainte à l’exil d’un pays de l’Est, ce «solo» xénophobe, exécuté dans une gêne trahie, comporte un zèle douteux de nationalisme illégitime et traîne un relent pathétique d’une intégration renégate d’un immigré qui referme la porte derrière lui pour être le dernier. La xénophobie est le terreau propice aux dérives racistes et antisémites qui ne sont pas un épiphénomène circonscrit en France et de tels discours, même conjoncturels, desservent l’éthique, quand elle existe, de la gouvernance et déconsidèrent ceux qui s’y prêtent et ni l’ambition légitime, ni le réalisme politique ne sauraient dédouaner des propos porteurs d’incitation à la haine des autres, faute d’arguments loyaux de compétition électorale, même si la chevalerie est étrangère aux moeurs politiques.Sarkozy se distingue, dans cette campagne prématurée, par une frénésie agaçante même pour son propre camp; l’homme semble souffrir (n’y voyez pas là, je vous prie, une quelconque déformation professionnelle de ma part) d’un état d’agitation dû, peut-être, à une jouissance précoce d’un fantasme élyséen nourri par des sondages et des pronostics que l’électeur du suffrage universel ignore souvent, le jour «J», seul derrière son rideau. Le rappel à l’ordre, avisé, du président Chirac, qui a attendu quarante ans, une fois dans un gouvernement, même si la valeur n’attend point le nombre des années, pour loger à l’Elysée, paraît opportun: «les ambitions sont légitimes mais elles ont leurs heures». Premier dommage collatéral et non des moindres: en voulant trop s’approcher rapidement du soleil, Sarkozy perd une aile importante: sa compagne, dont le charme aurait pu constituer un atout de renfort pour l’image du «produit», dont la juvénilité apparente est peu rassurante pour la hauteur de la fonction briguée, le plaque, probablement excédée par une ambition démesurée qui laisse peu de place aux autres. Sarkozy part ainsi boiteux, ne disposant pas d’une fidèle Yvonne, Claude, Anémone, Danielle ou Bernadette, précieuses associées d’un destin présidentiel, même si, me chuchote-t-on, sa compagne serait revenue à de meilleurs et salutaires sentiments. Sarkozy est le président actuel de l’UMP gaulliste; il existe une conviction très partagée dans la France profonde selon laquelle le Général De Gaulle n’aurait pas, de son vivant, «béni cette intronisation». De Gaulle, à la naissance de la Communauté Européenne, avait lancé une solennelle mise en garde à ses partenaires exprimant une vision qui ne laisse place à aucune équivoque sur sa «préférence nationale»: «L’Europe se fera parce que Dante est italien, Goethe allemand et Molière français; l’Europe ne saurait être le fait de quelque apatride!» Le Pen n’a-t-il pas eu, comme colistier au scrutin européen de juin 1999, un Charles De Gaulle, héritier du Général! Une autre vérité gaullienne que beaucoup de Français préfèrent en détourner le souvenir. Bien avant Franco en Espagne, le Général De Gaulle, fils de la noblesse française, caressait le dessein de la Restauration de la monarchie en France; mais cette ambition royaliste fut desservie par la personnalité fantasque de l’héritier pressenti, le Comte de Paris et quelques circonstances défavorables. Dans l’optique du Général, la restauration de la royauté préserverait le pouvoir suprême en France des «apatrides». Cette option abandonnée ou remise, De Gaulle se résolut à sacraliser le suffrage universel pour l’élection présidentielle, pour la protéger des «lobbys» et autres «complexes militaro-industriels» si efficaces de l’autre côté de l’Atlantique et compter sur le fonds xénophobe et antisémite historique de la France profonde pour «descendre» d’éventuels postulants «apatrides». Le candidat Lionel Jospin exprime une éloquente illustration de cette réalité électorale. Jospin («Youspin»), à la probité reconnue même par ses adversaires, s’essaya après un séjour honorable à Matignon, à briguer l’Elysée, probablement «chauffé» par de malheureux sondages. Face à Chirac et Le Pen, l’ex-trotskyste fut littéralement «crématorisé» à tel point que le brillant politicien renonça, jeune, à toute vie publique. Dans cette joute, Le Pen, favori «mathématique», escomptait une victoire légitime au second tour, n’était le montage et l’extraordinaire mobilisation d’une coalition contre-nature Gauche-Droite-Verts-Rouges... pour lui barrer la route au profit de Chirac, habile «roi» vainqueur dans un échiquier où tous jouèrent pour lui contre un «fou» porteur d’un péril fantôme, brandi par une sphère médiatique efficace. La xénophobie acquise de Sarkozy irrite les immigrés, dont nombreux «francisés» comme lui ou binationaux, qui constituent un «pool» de voix utile et non négligeable. Thuram, vainqueur moral avec les «bleus» de la finale de la Coupe du Monde en Allemagne, choqué par le «Karcher» des banlieues, sombra dans une crise «identitaire» aiguë qui le fit entreprendre, de son DOM-TOM natal, un pèlerinage africain de Soweto, «banlieue» martyre de l’Apartheid en Afrique du Sud à l’Ile de Gorée, au Sénégal, port d’embarquement séculaire des négriers vers l’Amérique et Zidane, symbole «bleu», s’exile en Espagne, peut-être pour enterrer son passé, souvent rappelé en France, de banlieusard. Chirac, peu avant le scrutin de son second mandat et bien après le déluge qui emporta le mythique quartier d’Alger, fit un pèlerinage à Bab El-Oued pour se recueillir et recueillir un dividende électoral quantifiable. Le Cabinet actuel de De Villepin comprend trois «Algériens» dont l’un a récemment déclaré que Chirac a été élu grâce au «mouchoir» des voix immigrées et il est à craindre que ce «mouchoir» ne soit celui, blanc, des émigrés qui inviterait le toréador Sarkozy à quitter l’arène. Les Algériens, qui ont partagé les camps de concentration, le Vel’d’Hiv, Papon qui a envoyé les «siens» de Sarkozy aux «bûchers» de Dachau, Buckenwold, Sobibor, Golditz... et, promu par De Gaulle, les «bougnoules» jetés dans les profondeurs de la Seine, perçoivent l’attitude de Sarkozy comme une félonie. L’Holocauste a continué après le 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata... étouffé par les cris des liesses populaires des Français de Métropole libérés, pour la plupart, par les Indigènes des colonies. Aussi longtemps qu’un pape, comme Jean Paul II, évoquait le «peuple déïcide» ou Benoît XVI, miné par ses déterminismes de jeune hitlérien, stigmatisera, en Allemagne, la» violence» d’une religion de sémites, l’Islam (alors que Le Grand Rabbinat d’Allemagne, averti et prévoyant, intronise pour la première fois depuis la chute du nazisme trois rabbins lors du voyage du pape à Ratisbonne), ou qu’un homme d’Etat comme Berlusconi à Berlin, les «civilisations inférieures», nous resterons, les «Tiens» et les «Miens», candidats réunis à un destin» maurisque» éternellement partagé, depuis la «Reconquista»: la déportation, embarqués dans des trains «sans fenêtres», de Drancy vers l’Est, ou à bord de paquebots-charters aux hublots aveugles de Marseille vers le Sud. De Gaulle, D’Estaing, De Villepin... Le Pen, ce De, comme les articles Le, La..., n’est pas une simple préposition, tel que le prétend la grammaire, indiquant l’origine, mais précédant des noms propres, un attribut noble, un poinçon d’orfèvre signant la «traçabilité» du sang français et la pureté de la souche.Monsieur Sarkozy, ne vous trompez pas d’amis et ne soyez pas le souriceau de la fable; contre vous, le suffrage universel élira Chirac, De Villepin ou Le Pen. Le choix du camp chiraquien entre De Villepin et l’actuel président se trouverait conditionné par l’évolution de l’état de santé de ce dernier après son accident vasculaire «mineur» et Chirac, certainement rassuré à présent sur le sujet, est en train, peut-être, à la manière habile de son prédécesseur Mitterrand, de faire «languir» les Français sur sa décision finale de se représenter, franchement suggérée par Bernadette. Le suffrage universel de la «France profonde» n’est pas assez «mûr» pour une «femme-président» et la candidature d’Alliot-Marie avancée par les chiraquiens n’est là que pour neutraliser, à charme égal, l’image favorable de la socialiste Ségolène Royal et couper l’herbe sous les pieds de Sarkozy en se rendant à Washington rencontrer son homologue américain et rappeler que la France reste un allié de l’Amérique à laquelle le candidat Sarkozy promet une réelle «allégeance» militaire. Le «front de refus» franco-allemand à l’expédition moyen-orientale de l’armée US est déjà disloqué avec la chute, programmée, du Chancelier Schröder (qui veut terminer sa carrière à Gazprom, le géant pétrolier russe, en compagnie probable de Poutine qui ne veut pas briguer un troisième mandat par une révision de la Constitution, mais rester dans les hautes sphères du pouvoir à la tête d’un secteur stratégique!) au profit de Merckel (venant de l’Est comme Sarkozy et certainement «échaudée» par l’idéologisme) qui commence son mandat par un «pèlerinage» à Washington. Depuis, les soldats allemands sont partout et même à une frontière israélienne. Un contingent français est aussi envoyé sur place par Alliot-Marie, même si le Chef d’état-major général se retire de l’armée en rappelant, ultime «baroud d’honneur» d’un militaire entraîné dans le douloureux choix entre «le devoir et l’honneur», que les militaires français n’ont pas pour mission de désarmer le Hezbollah, alors que les F16 israéliens «titillent» les positions françaises par des «piqués blancs» et que Chirac, dans un indélicat geste de séduction des Américains, initié par un réalisme politique tardif, fait l’affront au Liban francophone d’oublier son président prosyrien au Sommet de Roumanie. Mais Ronald Rumsfeld, en recevant Alliot-Marie, muflerie de bison d’un Oil-businessman texan, déclare, en substance, aux journalistes: «J’apprécie le ministre mais je ne soutiens pas le candidat!» La planète est devenue un immense ranch «Southforke» de Dallas avec beaucoup de «Jr» et pas de «Bobby» et si les chiraquiens, qui n’ont certainement pas «patte toute blanche» dans la défaite du camp Bush au Congrès et le départ de Rumsfeld, n’ont pas «la baraka» des Américains et Sarkozy celle de la France profonde et des «immigrés», alors Le Pen peut se frotter les mains! Dr Elhadj Abdelhamid
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