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Moments de vérité
L'APN abritera aujourd'hui le gouvernement au completL'exercice paraît ordinaire, mais la conjoncture actuelle lui donne un cachet urgent, voire primordial.
Un rendez-vous redoutable. Les regards seront braqués ce matin sur l'Assemblée nationale populaire. L'APN abritera aujourd'hui le gouvernement au complet. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, exposera le plan d'action de son gouvernement devant les députés. Un moment attendu avec impatience par la classe politique et médiatique. Les Algériens ne sont pas en reste. Le citoyen lambda est également intéressé par ce que dira Ouyahia lors de son grand oral. Les travailleurs, les retraités comme les politiques, les experts et les médias vont scruter la moindre déclaration du Premier ministre.
Certes, l'exercice paraît ordinaire, mais la conjoncture actuelle marquée par l'épuisement du Fonds de régulation des recettes et le recul des réserves de changes, donne un cachet urgent voire important à l'exercice oratoire de Ahmed Ouyahia. Les incertitudes planent d'ores et déjà sur l'avenir du pays et même à court terme.
Les Algériens redoutent la crise des années 90, marquée par les licenciements et la fermeture des entreprises. De quoi sera fait demain' s'interrogent les uns et les autres. Loin s'en faut. Le retour de Ouyahia à la gestion des affaires de l'Etat vise justement à trouver une issue à la crise. Connu pour être l'homme des situations difficiles, Ahmed Ouyahia, qui a habitué les Algériens à son discours de franchise interpellera la conscience collective des Algériens sur la situation de leur pays pour rétablir la notion de travail et l'obligation de relever le défi.
Le test d'aujourd'hui est loin d'être une épreuve impossible pour le Premier ministre, qui jouit du soutien de la majorité parlementaire, de celui de la Centrale syndicale et du patronat. Il se présentera devant les députés très bien épaulé par une majorité parlementaire large et homogène.
Le Premier ministre, qui va donner un aperçu de la situation économique et sociale du pays, ne sera pas gêné comme le prétendent certains partis de l'opposition. L'homme qui a eu à gérer des situations plus critiques par le passé sera devant un exercice qu'il maîtrise parfaitement. Ayant une large connaissance des dossiers économiques et avec son expérience dans la gestion des affaires du pays, Ahmed Ouyahia se présentera en position de force pour présenter sa feuille de route et étaler ses arguments. Ce dernier, qui a bien préparé les esprits à ce rendez-vous va développer un discours réaliste tout en assurant les Algériens sur les capacités et les engagements de l'Etat à préserver la paix sociale. «J'adresse aux Algériens un message d'espoir et de sérénité politique reposant sur des bases réalistes que nous aurons l'occasion d'expliquer ultérieurement», avait indiqué Ahmed Ouyahia dans une déclaration à la presse au lendemain de sa réunion avec les chefs des partis de la majorité parlementaire consacrée à l'examen des grands axes du plan d'action du gouvernement.
A travers son message, le Premier ministre tente de convaincre le front social sur le bien-fondé de «la politique éclairée tracée par le chef de l'Etat» qui a permis de «trouver une sortie de l'impasse financière qu'a connue le pays et partant, poursuivre le processus de développement et préserver la politique sociale, la justice sociale et la solidarité nationale». Vu les réactions critiques des experts et des partis de l'opposition à la mise en oeuvre du financement non conventionnel, le gouvernement n'a pas gardé le silence.
Bien au contraire, il multiplie les déclarations pour éclairer l'opinion publique sur sa politique et ses objectifs. Ahmed Ouyahia soutient que le plan d'action de son gouvernement est «très riche» et son objectif est de «parachever la mise en oeuvre du programme du président Bouteflika, plébiscité par le peuple en 2014.» Un programme dont il a salué les étapes franchies sur la voie de «sa concrétisation durant les trois dernières années et demie à travers le nouveau modèle de croissance (...) et l'orientation donnée «en juin dernier par le président de la République pour promouvoir le financement conventionnel (...).». Devant le recul des réserves de changes et l'épuisement du Fonds de régulation des recettes (FRR) et l'interdiction du recours à l'endettement extérieur, le gouvernement se retrouve avec peu de moyens pour sortir de la crise. C'est pourquoi il a opté en faveur d'une démarche réaliste qui consiste à expliquer aux Algériens la réalité des choses. «Dans la situation actuelle, l'année 2017 sera clôturée avec des difficultés réelles, alors que l'année 2018 s'annonce plus complexe encore», insiste le gouvernement, évoquant «une situation extrêmement tendue au niveau du budget de l'Etat», souligne le document du plan d'action.



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