Algérie - Mohamed Rouane


Mohamed Rouane
Mohamed Rouane (Instrumentiste)
« La mandole, mon amie, mon âme sœur... »
Mohamed Rouane est cet ancien guitariste de la formation flamenco-gypsy Mediterraneo, ayant fait défection pour une carrière solo. Devenu instrumentiste au talent avenu et avéré, il est l’homme à la mandole d’une blancheur cristalline. Mohamed Rouane édite son deuxième opus instrumental. 1, 2, 3... Soleil !

Vous venez de sortir un deuxième album intitulé Rayon de soleil. Et justement, c’est un opus chaleureusement gorgé de musique ensoleillée...

Cette musique est déjà un rayon de soleil pour moi. Et puis, c’est mon monde d’évasion. Je suis tellement sincère avec cet instrument(la mandole) que je voudrais partager cette chaleur musicale avec les gens. Je souhaite qu’elle ait de la baraka. Et ce sera ma fierté.

Votre instrument de prédilection est la mandole par rapport à la guitare sèche de votre ancienne formation Mediterraneo...

Comme je suis une personne un peu timide et réservée, je m’exprime à travers cet instrument qu’est la mandole. C’est mon ami et mon âme sœur. Il exprime ce que je ressens humainement parlant.

La tablature de la mandole demeure un travail laborieux...

Il n’y pas de secret. Je travaille beaucoup sur la mandole. Je répète énormément. J’effectue de la gymnastique et autres exercices des doigts pour cela. C’est vrai qu’il faut œuvrer dur dans la musique. Mais il faut être sincère quand on joue de la musique. Je ne triche pas. Peut-être c’est pour cela que les gens sentent, sans prétention, ma musique. Il s’agit d’âme, d’état d’âme, d’humeur, de cordes... Des fois, si l’on écoute bien, c’est un jeu très tactile avec la mandole. Ce n’est pas sorcier...Et comme dit El Hadj M’hamed El Anka : « Cet art est une mer, et nous, nous n’avons pris qu’une goutte, une larme... »

Justement dans votre nouvel album figure un titre El Anka. Un hommage...

C’est un morceau dédié à El Hadj M’hamed El Anka. Bien que je sois d’une autre génération, j’ai toujours été impressionné par sa manière de jouer, par sa voix, par son toucher unique sur la mandole. J’ai toujours senti qu’El Hadj M’hamed El Anka voulait faire beaucoup de choses de son vivant. Il jouait merveilleusement bien. Ainsi, j’ai voulu lui rendre un modeste hommage à ma façon. Peut- être qu’il sent cela dans l’Au-delà.

El Hadj M’hamed El Anka est votre père et grand-père spirituel...

Exactement ! El Anka est impressionnant. Un maître et une légende du chaâbi.

Il y a aussi un autre hommage à Matoub Lounès avec une nouvelle version tarab-takssim-arabi de Kenza

A travers Kenza, j’ai voulu rendre hommage à Matoub Lounès dont la chanson m’a plu. C’est aussi un hommage à Khaled, Tahar Djaout ayant taquiné la muse Kenza. Et puis, c’est une chanson très appréciée des gens. Et je me suis dit pourquoi ce formidable morceau ne devrait-il pas être interprété au Liban, en Egypte en taqssim samaâi.

Le titre Rihet El Bled est un esperanto algérianisant...

Sur ce morceau sur un rythme de Talata Zahwa M’raha, je me suis fait plaisir. Et comme je suis un fan et bon public de chaâbi, je me suis permis cette agréable incartade...

Votre musique est homéopathique, en fait, un anti-stress, une médecine douce dans un monde brutal du tout « technoïde »... Elle pourrait être remboursée par la sécurité sociale...

(Rires).Pour vous répondre. J’empreinte la réplique de H’ssen Takfarinas : « J’écoute la musique de Mohamed Rouane quand je suis énervé (pour se rasséréner).... » J’essaie, à ma manière, d’être utile à la société à travers cette musique adoucissant le mœurs, comme on dit.

Khaled ne tarit pas d’éloges à votre endroit. Une belle caution artistique...

Khaled, pour moi, c’est une découverte. C’est une personne agréable et généreuse. Pour vous dire, une fois à la radio, nous étions en direct, je l’ai qualifié de « m’rabet ». Il a eu la larme à l’œil. Cela l’a vraiment touché. Et j’ai découvert qu’il était sensible sous le vernis de raïman. Quand il m’a invité à me produire avec lui à la Coupole l’an dernier, c’était mon rêve d’adolescent, il y a vingt, qui s’est réalisé.

Après la parenthèse au sein du groupe flamenco-gypsy Mediterraneo, on découvre que l’instrumentiste Mohamed Rouane s’est affranchi et libéré dans une carrière solo...

Eh bien, le premier titre de ce nouvel album s’appelle Un homme libre. Et un autre morceau intitulé souvenir pour montrer que la personne n’est pas ingrate. Sans prétention, j’étais le fondateur de cette formation. J’ai essayé de regrouper mes frères membres du groupe. Selma, Samia et Farouk. On a passé de très bons moments ensemble. Cependant, on n’avait pas les mêmes goûts et tendances musicales. J’étais plutôt franchement épris de musique chaâbi. J’avais caressé le souhait d’intégrer la mandole, le banjo, le bendir, les violons. Mais bon, il faut respecter l’avis d’autrui. Sincèrement, j’avais fait des pieds et les mains pour garder unie cette formation et éviter le split.

Si vous donniez un concert, inviteriez-vous Selma, Samia, FarouK sur scène ?

Avec un grand plaisir. C’est mon vœu. Moi, je voudrais donner un vrai concert avec Selma, Samia et Farouk. Un grand concert de Mediterraneo pour notre public. Il ne faut pas oublier que certains de nos fans se sont connus, aimés et mariés sur la musique de Mediterraneo. Mediterraneo, c’était une très belle et magnifique expérience. Et la vie continue !



MOHAMED ROUANE
Un artiste hors du commun
Le mandole du rêve

Époustouflantes, l’ambiance et la féerie que peuvent libérer les cordes d’un mandole. Un visa pour le monde et le temps. C’est ce à quoi ont eu droit les spectateurs du concert de Mohamed Rouane à la salle Ibn-Zeydoun, mardi dernier, pour l’interprétation en live de son nouvel album de Casbah Jazz, Rêve.

Rêve est le premier morceau de cet album, il met en lice, après une introduction devenue populaire ces derniers temps grâce à la radio El Bahdja, les percussions de la batterie de Nazim Ziad, qui se posent sur la mélodie du mandole tel un voile transparent qui laisse transpirer la mystérieuse beauté d’une mariée. Subtilement et respectivement, Rouane fait côtoyer la modernité et la tradition, faisant valser son mandole blanc entre un rythme sahraoui jazzy et un flamenco châabi inspiré d’un certain El-Hadj Mohamed El-Anka. Sa musique offre un magnifique paysage aux différents styles algériens et d’ailleurs, une ère nouvelle pour des airs anciens. Les compositions de Rouane nous invitent à voyager, pieds nus et yeux fermés, sur les terres musicales paisibles de l’Algérie profonde. Jeune Algérois atypique et sympathique, père de famille, nous retrouverons Rouane le lendemain dans son accoutrement sahraoui pour l’écouter parler de son monde et de son Rêve.

* Hier, vous avez donné votre second concert depuis la sortie récente de votre dernier album. Satisfait ?
Pleinement. Et je tiens, avant tout, à remercier les organisateurs de la salle Ibn- Zeydoun qui m’ont offert cette opportunité et mon ami Nazim Ziad, le jeune batteur prodige qui m’accompagne sur scène et le public venu nombreux. D’ailleurs, j’ai remarqué que pas mal de spectateurs étaient déjà présents à mon premier concert, ça prouve qu’ils ont aimé. Musicalement je me suis surpris avec mon batteur et mes jeunes invités, les guitaristes de flamenco, nous sommes partis sur des improvisations incroyables sans toutefois perdre la cohésion, une bonne performance.
*Mohamed Rouane n’est pas un inconnu, les mélomanes de la chanson méditerranéenne sont déjà habitués à vos compositions…
Exact. J’ai déjà fait un bon bout de chemin musical avec le groupe Méditérranéo. Pendant plus de huit ans, on a produit deux albums très réussis et j’ai acquis une grande expérience, mais nous nous sommes séparés il y a 3 ans, et ,depuis, je me suis lancé dans mon projet en solo. Difficile au début de se faire un nouvel environnement et d’imposer un nouveau style ; Dieu merci, tout va pour le mieux.
*Le nouveau style, c’est ce que vous appelez Casbah Jazz ?
Oui. D’abord Casbah pour donner le timbre algérien à ma musique, car je considère que notre Casbah est la plus belle et la plus symbolique du métissage culturel qui a traversé notre pays, et Jazz pour la rendre libre, une idée qui m’est venue lors du festival de jazz de Constantine de 2003, lorsque j’ai demandé au grand jazzman Fabricio du groupe Acamoun de m’inculquer 2 ou 3 gammes de jazz, il m’a répondu que je faisais déjà du jazz avec mon mandole et que j’avais déjà son esprit dans ma musique.
*Justement, toute votre musique repose sur cet instrument. Pourquoi l’avoir choisi ?
Le mandole est un instrument magique pour moi, la première fois que j’en ai joué il m’a semblait que je le faisais depuis 20 ans. Aux première notes il m’ensorcela, j’avais l’impression qu’il me répondait et, depuis, il m’a plus jamais quitté. Maintenant j’ai l’ambition de le faire découvrir au monde arabe et occidental car malgré son ancienneté — crée par les Perses en 1322 — il est ignoré du monde et nous sommes le seul peuple à l’avoir gardé dans nos compositions musicales.
*Le votre est particulier, il est de couleur blanche !
J’ai toujours voulu avoir un mandole de cette couleur, j’ai veillé personnellement à sa fabrication avec un ami dans une petite boutique près de la place des Martyrs. Le blanc c’est pour symboliser la paix, et la musique que je crée se veut un hymne à la paix de l’esprit



Y a-t-il quelqu'un qui pourra me renseigner sur les caractéristiques du mandole de Mohamed Rouane, ou bien me mettre en contact avec lui pour mieux connaitre son instrument que je trouve formidable? Ou bien pourrai-je connaitre le nom de son luthier ? SVP je voudrai une aide sérieuse, Répondez-moi sur ce site si vous êtes vraiment pour le vrai art.
Samai - Comptabilité - Montréal, Canada

25/04/2014 - 190968

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