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Mohamed Frimehdi. Acteur et metteur en scène : «Dans le feuilleton Yemma, j'incarne un commissaire de police, intègre et humain...»



-Vous étiez en tournage, ici à Alger, pour la suite du feuilleton Yemma (II)...Oui, nous y étions en tournage pour la série Yemma II, une production de Ameur Bahloul (Gosto Events and Production) passant sur Djazaïria One. Cela dépend des décors. Par rapport à mon rôle, mon personnage, je tourne, sous la direction du réalisateur Madih Belaid (Khawa I et II, Yemma I et II), dans deux décors importants. Les locaux du commissariat où j'exerce et l'appartement où je réside et vis.
-Pour cette saison II de Yemma ? réalisée par Madih Belaid -, votre rôle de «flic», de commissaire de police diffère-t-il de Yemma I '
Dans Yemma II, le rôle, le personnage que j'incarne a évolué depuis. On voit ce commissaire de police chez lui, parmi sa famille, sa fille... Par contre, dans la saison I de Yemma, il était cantonné uniquement dans son bureau, dans sa mission officielle.
-Votre rôle est toujours celui de flic pas du tout pourri mais juste...
Dans Yemma II, on a voulu sortir des clichés à propos de la profession de commissaire de police. Un regard humain porté sur le commissaire Hamza que je campe. Par opposition à celui autoritaire. Mais il est animé d'une rigueur. Il très compétent, ingénieux et en même temps, il est humain. On constate que ce commissaire, lors de ses enquêtes et investigations, n'utilise pas cette rectitude, cette force, mais il fait beaucoup plus usage de sa perspicacité. Son flair, son instinct de limier. Et il est là, présent. Il gère mais toujours avec cette sensibilité d'un être humain.
-Vous figurez parmi un beau casting croisant anciens et jeunes comédiens...
Oui, cette année, dans Yemma II, parmi les premiers rôles, il y a nos amis Samir El Hakim, Mohamed Reghis, Marwa Bouchoucha, Malika Belbey, Sid Ahmed Agoumi, Laâmri Kaouane, Mounia Befeghoul, Amine Mimouni, Mabrouk Ferroudji... De nombreux acteurs de cinéma ont rejoint l'équipe de Yemma II.
-Pourquoi...
Parce que le scénario de Yemma II est plus élaboré par rapport au premier feuilleton. Où figurent plusieurs intrigues allant en parallèle. Ce qui va produire que du plaisir chez le téléspectateur.
-Les thèmes traités sont récurrents, argent sale, corruption, trafic, milieu carcéral...
Bien sûr, les thèmes portant sur le milieu carcéral, le trafic de drogue...Et surtout le conflit opposant les membres de la famille autour de l'héritage.
-Avez-vous été sollicité pour d'autres séries télévisées...
Oui, j'ai été approché pour des projets de feuilleton. Mais comme j'ai un rôle très important, je ne voulais pas me disperser sur deux productions. Où je pouvais les perdre toutes les deux. Donc, j'ai préféré focaliser sur Yemma II avec force. Rester sur un seul personnage et mieux le «travailler» convenablement.
-Frimehdi, vous êtes aussi metteur en scène, un projet en gestation...
Oui, j'ai un projet de pièce théâtrale. Je l'ai déposé récemment au niveau du Théâtre régional de Mascara. Le nouveau directeur du théâtre est «emballé», et il m'a appelé à cet effet. Je lui ai proposé un texte de Mohamed Bourahla, un auteur très connu ayant beaucoup travaillé avec les théâtres régionaux, comme ceux de Batna, Annaba, Mascara... C'est un joli texte que j'ai beaucoup aimé. Il possède deux lectures. L'histoire tourne autour d'un théâtre. Un conflit opposant deux comédiennes.
L'une est chevronnée ayant une grande expertise et l'autre est jeune, voulant tenter de nouvelles expériences et opérer des changements. Donc, c'est un conflit de générations. Ce texte, en fait, parle du changement, un nouveau souffle, un coup de jeune... Et puis la résistance au changement... Dans notre société prévaut une certaine mentalité privilégiant «l'immobilisme». Et cela est un problème. Il faut bien opérer une mue, une mutation, aller de l'avant, quoi. Dès la fin du tournage de Yemma II, nous allons nous atteler à monter la pièce sur les planches de la ville de Mascara.
-Entre deux séquences de tournage de Yemma II, vous avez trouvé le temps pour venir assister à la réouverture du Théâtre national algérien, après une année d'absence forcée par la crise sanitaire et le confinement de la Covid-19, et le retour du Festival national du théâtre professionnel, après une trêve de deux ans d'absence...
Rouvrir le théâtre est absolument une bonne nouvelle et le retour du FNTP aussi. A travers le Festival national du théâtre professionnel, on sent et constate que les gens commencent à respirer. Les spectacles proposés, ce sont d'anciennes pièces théâtrales montées, datant de deux ans. Il y a même des représentations dont la thématique est dépassée et obsolète. C'est-à-dire, on travaillait dans des circonstances politiques données, et maintenant, vous sentez qu'il y a un décalage, c'est révolu.
Dépassé par les événements. Sinon, le fait de renouer avec les spectacles sur scène et voir le retour du public enthousiaste dans les théâtres, après cette longue absence, c'est réconfortant et encourageant. Les comédiens respirent mieux aussi bien que leur public. J'espère que cela va continuer, en ouvrant les théâtres régionaux à l'échelle nationale. Et que les productions théâtrales reprendront. Parce que les comédiens, les techniciens, les metteurs en scène ne peuvent pas vivre sans le théâtre, leur planche de salut.

Entretien réalisé par K. Smaïl
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