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Moh Djillou
Il s'appelait Mohand Sadallah mais ses amis préféraient l'appeler Moh Cherif Kheddam. Cette appellation amicale, l'artiste la tenait de son amour pour le grand Cherif Kheddam. Discret dans sa vie d'artiste mais paradoxalement très connu en privé, Moh Sadallah préférait vivre son amour pour le verbe et la guitare sous un autre pseudonyme qu'il s'est choisi lui-même, Moh Djillou.Artiste qui a côtoyé plusieurs générations de chanteurs, Moh Sadallah est né à Agouni Oufekous, un certain 10 octobre 1962. amoureux de la guitare dès son jeune âge, Djillou ou Moh Cherif Kheddam, pour les intimes, usait de douces notes musicales pour faire passer la pilule de la pauvreté à ses copains et camarades d'école. C'était la fin des années 1960/1970. Les jeunes étaient, presque, tous pauvres. Mais, devant Moh Djillou, la pauvreté comme la misère était désarmée. Il avait toujours et spontanément la parole qu'il fallait pour faire rire.C'est justement à l'école, que Djillou découvrira le don de faire rire. Rire de tout, de la misère, de la pauvreté, de la mort et surtout de soi faisait déjà de lui, un précurseur de l'inconnu. Ses camarades appréciaient beaucoup sa compagnie. C'était comme mettre du baume au coeur. Il faisait oublier la tristesse par tous les moyens. Tantôt il improvisait une blague, tantôt une chanson. En fait, avec Moh Djillou, tout souriait, même la misère.Amoureux de l'art en général et de la chanson en particulier, il ne résista pas longtemps à la tentation. Il fit découvrir ses premières compositions à des amis à l'université. L'auteur se fit rapidement une notoriété avec une voix sublime faite de douceur et d'expression mélancolique. Djillou découvre également un trésor qu'il partagera avec toutes les âmes qui ont fait sa rencontre. Féru des chansons du grand Cherif Kheddam, il apprit vite à les interpréter avec brio. Beaucoup découvriront la grandeur de l'artiste par ses interprétations. A l'université ou dans son village, Djillou se faisait appeler Moh Cherif Kheddam.Son répertoire à lui, bien qu'avec un seul enregistrement, est d'une richesse inouïe. Vriroche était un personnage légendaire dans l'imaginaire populaire mais il était vivant dans les textes de Djillou. L'ombre du patrimoine immatériel de la Kabylie était toujours vivant dans ses textes, accompagnés souvent de guitare et de percussion discrets.En fait, Moh Djillou a vécu presque pour tout le monde sauf pour lui. Il était tellement disponible pour tout le monde qu'il s'oubliait lui-même. Peut-être, comme il aimait à le dire, une manière d'oublier son mal. Il était riche en idées, en conseils, en paroles pour soulager. Moh Sadallah était le frère, l'ami et le confident de tout le monde.Moh Djillou est parti en fin d'année 2015 sans avertir. Il a tiré sa révérence après une vie pleine pour lui et pour les autres. Ses amis comme les amoureux de ses chansons ne semblent pas l'oublier.D'ailleurs, un hommage lui sera rendu ce vendredi à son village natal Agouni Oufekous.





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