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Mme Meslem invite les victimes à déposer plainte



Mme Meslem invite les victimes à déposer plainte
La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Mounia Meslem, a appelé les femmes victimes de violences à faire valoir leurs droits en déposant plainte contre leurs agresseurs.L'invitée, hier, de la rédaction de la Chaîne III a estimé que «les femmes sont obligées par moralité d'aller dénoncer les violences qu'elles subissent», d'autant que, a-t-elle souligné, «les instruments juridiques, les amendements du code pénal, qui vont arriver, et les associations existantes sont désormais là pour les protéger, les aider, les orienter et, éventuellement, leur trouver un emploi». La ministre de la Solidarité, interrogée sur le fait que dans le «code de famille» les agressions contre les femmes «ne sont pas considérées comme une violence», estime qu'il appartient à la femme seule de décider de déposer plainte ou non.Elle se dit «scandalisée» d'apprendre que des commissariats refusent, parfois, d'enregistrer des plaintes venant de victimes de violence conjugale, considérant que les services de police «sont obligés» de leur porter assistance en tout lieu. Tout en considérant, par ailleurs, que le phénomène est un problème de «santé publique», elle a rappelé que les politiques destinées à éradiquer tous les types de violences à l'égard des femmes, «et par contrecoup contre les enfants», ont été instituées, «à travers tout un arsenal juridique».Amendement du code pénalElle a cité dans ce cadre l'amendement du code pénal algérien «prévoyant des sanctions contre toutes les formes de violence», précisant que son article 341 bis fait désormais état du harcèlement sexuel. Mais cela suffit-il pour éradiquer les violences faites aux femmes ' «Elles sont suffisantes peut-être pour le moment, parce que la loi n'est pas un texte sacré, on peut la changer, mais pour le moment, on peut dire qu'on a mis en place une base juridique efficace par rapport à ce fléau», a-t-elle estimé. Elle citera dans ce cadre l'article 226 bis du code pénal, présenté devant l'APN, qui traite, selon elle, de la violence conjugale sous toutes ses formes, de la violence sexuelle «dans les lieux publics et privés», comme les intimidations «et autres attitudes méprisantes ou les injures».5163 victimesMounia Meslem précisera que cet article et le 270 bis A prévoient que l'auteur des violences ne peut bénéficier de circonstances atténuantes, «si la victime est enceinte ou handicapée ou si l'infraction a été commise en présence d'enfants mineurs».Tout en admettant, par ailleurs, que l'arsenal juridique à lui seul ne peut venir à bout des violences dont sont victimes les femmes, Mounia Meslem estime que la société civile, autant que les médias, les experts et autres sociologues, tout comme l'école, sont susceptibles d'aider «à éradiquer ce fléau». Près de 7000 cas de violences contre les femmes ont été enregistrés à travers le pays durant les 9 premiers mois de l'année 2014, a indiqué, hier, la commissaire principale Razem Kenza, de la direction de la police judiciaire.Alger vient en tête des wilayas ayant enregistré le plus grand nombre de cas de violences contre les femmes, avec plus de 1100 affaires, suivie d'Oran avec (plus de 500) et Constantine (plus de 300). Sur le total des femmes violentées (mariées en majorité), 5163 ont subi des violences corporelles, soit plus de 73%, 1508 ont souffert de maltraitance, 205 ont été victimes d'agressions sexuelles et 27 autres d'homicide volontaire. Il reste que ce chiffre serait encore plus important, si toutes les femmes violentées décidaient de déposer plainte contre leurs agresseurs.







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