Algérie

Mme Mentouri revient sur la privatisation du CPA



« L?Etat ne pouvait pas se permettre un tel luxe » La décision de suspendre le processus de privatisation du Crédit populaire d?Algérie (CPA) est motivée par « une attitude de prudence » adoptée par l?Etat algérien suite au retrait de trois banques préqualifiées pour différentes raisons, a indiqué hier Mme Fatiha Mentouri, ministre déléguée à la Réforme financière lors d?un point de presse qu?elle a animé au ministère des Finances. Au 23 novembre, on avait que trois banques en lice. Cela pouvait d?une façon altérer le jeu souhaité de la concurrence. Cela aurait pu impacter le prix et l?Etat ne pouvait pas se permettre un tel luxe », a-t-elle révélé. En d?autres termes, l?Etat algérien se serait retrouvé en position de faiblesse face aux trois banques restantes, toutes françaises, et n?aurait pas pu dans ce cas de figure négocier un bon prix pour la cession d?une partie des participations du CPA. La ministre a souligné que le gouvernement « va rouvrir ce dossier quand le moment sera opportun ». La banque espagnole Santander, a-t-elle révélé, avait notifié son retrait en mai dernier en raison de son engagement stratégique pour la reprise d?une banque néerlandaise. Mme Mentouri a souligné que cette banque n?a pas totalement tourné le dos au secteur bancaire algérien et « se réserve le droit de revenir plus tard sur d?autres opérations ». La Citibank (Etats-Unis) et le Crédit Agricole (France), sévèrement touchées par la crise des crédits hypothécaires qui a ébranlé les marchés financiers mondiaux, ont quant à elles demandé dernièrement le report de la date limite de remise des offres, le temps de se relever de cette hécatombe financière. Mme Mentouri a expliqué que dans un tel contexte, ces deux banques n?étaient pas en mesure de « prendre une décision stratégique et engageante pour le long terme telle que celle liée à l?acquisition du CPA ». Cette conjoncture a poussé les pouvoirs publics algériens à surseoir à la poursuite du processus de privatisation en attendant une meilleure visibilité des marchés financiers. La conférencière a exclu un autre appel d?offres signalant que le processus de privatisation du CPA sera repris à la même phase avec les mêmes entreprises sélectionnées, « dont les investisseurs s?étant retirés, une fois qu?ils seront au top ». Elle a affirmé qu?aucune échéance n?a été fixée pour le moment. « Sincèrement, on avance dans le brouillard. On n?a pas d?échéance, car on est dans l?expectative. On est à l?écoute des marchés financiers internationaux », a-t-elle dit. Les banques concernées « ont parfaitement compris nos motivations », a-t-elle soutenu. Il y a lieu de rappeler que six banques ont été préqualifiées pour entrer dans le capital du CPA à hauteur de 51%. Il s?agit du Crédit Agricole, Société Générale, BNP Paribas, Banque Populaire (France), Citibank (Etats-Unis), Santander (Espagne).
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