Algérie - Revue de Presse

Mission pratiquement impossible pour Amr Moussa



La Ligue arabe doit dépêcher à Beyrouth une délégation conduite parson secrétaire général, Amr Moussa, pour tenter de ramener les partieslibanaises à la table de négociations.Mais elle-même divisée sur ce qui se passe au Liban, l'organisationinterarabe est-elle en mesure de proposer un plan de sortie de la crise que vitce pays, auquel adhéreraient les deux camps en conflit ? Rien n'est moinsévident, comme l'a démontré l'échec des précédentes tentatives engagées parelle.Cela d'autant qu'il est apparu à la réunion des ministresdes Affaires étrangères au Caire que le seul point de convergence entre lesEtats arabes a été leur appel à l'arrêt des affrontements armés. Pour le reste,chacun a sa propre vision des causes à l'origine de la crise libanaise et desresponsabilités de ses protagonistes.Il est clair que l'Egypte et l'Arabie Saoudite sont rangéesderrière le gouvernement de Siniora et des forceslibanaises qui le soutiennent, alors que la Syrie l'est derrière l'opposition emmenée par leHezbollah. L'on comprend que leurs ministres des Affaires étrangères soientabsents dans la délégation de la Ligue qui doit se rendre à Beyrouth. Il faut dans ces conditionsun miracle pour que Amr Moussa parvienne à être entendu par des belligérantsencouragés à camper sur leurs positions respectives par leurs alliés arabes etétrangers respectifs.Sur le terrain, les affrontements armés ont cessé àBeyrouth après que l'opposition eut retiré ses hommes armés des quartiers dontelle avait pris le contrôle, passé désormais à l'armée libanaise. D'autresopposent toujours opposition et partisans du gouvernement en d'autres régionset localités du pays. Signe que le conflit a tendance à se généraliser àl'ensemble du Liban.Officiellement, Washington et Paris déclarent appuyer lamédiation tentée par la Liguearabe. Dans les faits, ils jettent de l'huile sur le feu par des déclarationsrejetant la responsabilité de l'explosion de violence sur la seule opposition. Washingtonen fait plus encore en renvoyant des navires de guerre à proximité des côteslibanaises. Ce n'est pas ce geste, faisant profiler la menace d'uneintervention étrangère, qui convaincra le Hezbollah et ses allés à désarmer. Aucontraire, il les confirme dans la certitude que leurs armes sont l'ultimemoyen de dissuasion contre une ingérence étrangère programmée et acceptée parle gouvernement Siniora et ses partisans.Au lendemain du sommet de Damas qui avait consacré ladivision des Etats arabes autour de la crise libanaise, le Président Abdelaziz Bouteflika avait tenté de rapprocher les points de vue surla question de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite et de la Syrie, dont les influencesau pays du cèdre seraient à même d'aider à la solution pacifique de la crise. Iln'y est pas à l'évidence parvenu. Le Liban étant pour ces pays un théâtre où sejoue une partie de la guerre géostratégique à laquelle ils sont parties prenantes dans des camps opposés.
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