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Miliana rend un vibrant hommage au premier martyr fondateur des SMA



Miliana rend un vibrant hommage au premier martyr fondateur des SMA
Cette année, la célébration de la journée du Souvenir de la mort du chahid, le 27 mai, fondateur du Mouvement des Scouts musulmans algériens, Mohammed Bouras, natif de Miliana, à la différence des années précédentes, a revêtu une ambiance particulière.Vendredi dernier au milieu de la matinée, la délégation officielle, avec à sa tête le wali accompagné du P/APW, avec tout ce que compte la wilaya comme autorités civiles et militaires, a été accueillie par la fanfare qui précédait un défilé quasi militaire d'un millier de jeunes scouts, garçons et filles, déployant un immense emblème national, le tout au milieu d'une foule, celle des grands événements.Après le dépôt de la gerbe de fleurs au pied de la stèle érigée à l'entrée de la ville en l'honneur de Mohammed Bouras, la délégation, s'est rendue à pied au précieux jardin public qui fait la fierté de Miliana où se tenait une grande exposition sur le thème relatif au Mouvement scout algérien qui a été le creuset des martyrs, héros de la Révolution de Novembre 1954. Dans la salle Mahfoudh-Touahri, où la délégation s'est rendue, arpentant les rues très animées en ce jour de vendredi, elle a assisté, entre autres activités culturelles, à une conférence donnée par Tounsi Abderrahamane. Une conférence qui a porté sur l'histoire du Mouvement scout en général, le contexte de sa naissance et de son développement.Lors de cette conférence, l'intervenant a mis l'accent sur le parcours de Mohammed Bouras au côté de son compagnon de combat pour l'Indépendance, Sadek el Foul.Le conférencier, après avoir retracé l'histoire du Mouvement mondial du scoutisme, a mis en exergue le parcours politique du chahid Mohammed Bouras, l'enfant du quartier des Annassers (Les Sources) de Miliana, tout comme le fut Ali Ammar, dit Ali La Pointe, un autre enfant de Miliana devenu un héros national.Mohammed Bouras est né le 25 février 1908 au sein d'une famille modeste, il fait ses études à l'école des «indigènes». Par ailleurs, pour apprendre l'arabe et les bases théologiques de l'islam il étudie à la médersa Al-Falah. Il continue ensuite ses études au collège français de Miliana.A partir de 1926, il quitte l'école et entre dans la vie active, il quitte aussi sa ville natale pour Alger. A Alger, il travaille à El-Harrach puis comme secrétaire dactylographe à l'inspection maritime. Il fréquente également le cercle El-Taraki, puis il devient proche politiquement de l'association des Oulémas, et de son chef, le cheikh Abdelhamid Ben Badis. Il participe à de nombreuses manifestations contre la fermeture par la France de mosquées et d'écoles arabes que contrèlait l'Association des Oulémas.En 1932, il suit des cours du soir au Cercle du Progrès, dont des cours d'arabe. A l'Université d'Alger, il suit des études en capacité en droit. En 1935, il pose les statuts des Scouts musulmans algériens aux autorités françaises, celles-ci valident les statuts en 1936. La première section est constituée à Alger, il lui donne le nom d'«Al-falah». En 1936, après avoir participé au Congrès musulman, il devient dirigeant de la jeunesse de ce congrès. En juillet 1939, toutes les sections scouts d'Algérie se constituent en fédération sous la présidence de Ben Badis.Avec le succès de la fédération des Scouts musulmans algériens, qui voyait le nombre de ses adhérents croître, il commençait à représenter un danger pour les autorités françaises. La France l'accuse d'espionnage au profit des Allemands et il est fusillé le 27 mai 1941 sur le terrain militaire de Hussein-Dey, après un procès expéditif.Mohammed Bouras n'a pas été exécuté seul ce jour-là . Il le fut en même temps qu'un autre compagnon de lutte dont le nom est resté longtemps méconnu. Selon certaines sources ce n'est que jusqu'à un jour dÂ'avril 2005 où un document important a été mis au jour. Il s'agit dÂ'une photocopie de jugement rendu par le Tribunal militaire dÂ'alger, érigé en Cour martiale. L'analyse de ce texte apporte des précisions dÂ'une extrême importance sur le procès. Présidé par le lieutenant-colonel Dumoncel, le tribunal se composait d'un autre lieutenant-colonel, dÂ'un capitaine, de deux lieutenants et dÂ'un adjudant-chef.Les condamnés, au nombre de quatre, sont nommément cités sur ce document : il s'agit de :1- Mohammed Bouras, né le 25 février 1908 à Miliana, dactylographe, père de quatre enfants, domicilié à Saint-Eugène, Alger ; il est condamné à mort.2- Mohamed Bouchareb, né le 20 janvier 1912 à Miliana, peintre, célibataire, domicilié au 52, chemin de Notre-Dame dÂ'afrique, Alger ; il est condamné à mort.3- Mohamed Mahmoudi, né le 7 février 1915 à Médéa, soudeur, célibataire, domicilié au 9, rue Rovigo, Alger ; il est condamné à 20 ans de travaux forcés.4- Ahmed Fekrache, né le 7 février 1899, au douar Irathen, Fort-National (Tizi-Ouzou), commerçant forain, célibataire, domicilié au 173, chemin Laperlier, Alger ; il est condamné aux travaux forcés à perpétuité.L'Etat algérien a décoré, à titre posthume, Mohammed Bouras, de la médaille El-Athir.
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