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Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge



Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge
-Pourquoi la mobilisation virtuelle a-t-elle du mal à se transformer sur le terrain en une mobilisation réelle 'D'abord, il s'agit de préciser ce que les mots veulent dire. C'est quoi le «virtuel» et à quoi renvoie-t-il ' Avant, dans l'entendement général, le virtuel quand il ne s'opposait pas franchement au «réel», exprimait seulement «une potentialité». Il désignait ce qui est seulement en puissance, «sans effet actuel». Aujourd'hui, avec les technologies de l'information et de la communication (TIC) et la formidable révolution informationnelle qui leur est consubstantielle, le «virtuel» est loin de s'opposer au «réel». Il se confond avec lui. Mieux, il devient une composante de plus en plus importante de la réalité. Le virtuel s'oppose plutôt au «physique», à «l'actuel» au sens «d'existence tangible et concrète».En conséquence, l'expression «réalité virtuelle» ne peut plus être considérée comme un oxymore. Donc, la mobilisation dite virtuelle est une mobilisation réelle. Revenons à votre question : si l'on considère que la mobilisation virtuelle fait partie de la mobilisation réelle, la question serait alors : quel est l'impact des réseaux sociaux en tant qu'outil de communication jamais égalé sur la mobilisation des individus et des groupes sociaux ' Quelles seraient les interactions pertinentes à développer entre les TIC et le terrain ' Ce qui, à mon avis, est établi ? et les expériences dites «du printemps arabe» (Tunisie et Egypte en particulier) sont là pour le prouver ?, c'est que si des besoins se font sentir, que des changements «toquent à la porte», que des processus sociaux au début «invisibles» et «inaudibles» s'engagent et commencent à prendre forme, les réseaux sociaux deviennent de redoutables leviers de mobilisation et parfois même de révolutions.Mais ce ne sont pas eux qui sont déterminants. C'est, en dernière comme en première instance, le mouvement social qui l'est. C'est lui le moteur. Les réseaux sociaux par leur facilité d'utilisation (pour les «branchés» et les initiés), la rapidité sidérante de propagation des post, de l'information, les possibilités de réactivité inouïes qu'ils offrent, les grandes capacités à déjouer la censure et le «brouillage», assurent aux mobilisations sur le terrain ? outre visibilité et amplification ? un certain niveau de relatives protection et sécurisation. En un mot, les synergies produites par les liens qui unissent les réseaux sociaux et le terrain donnent corps à la «réalité augmentée».Maintenant, si votre question se réfère aux tentatives de mobilisation dans notre pays pour le changement démocratique, s'il faut saluer toutes les initiatives prises dans ce sens, il faut encore travailler pour rassembler davantage autour d'une assiette commune de valeurs qui permette un «vivre ensemble» entre algérien-ne-s, «ici et maintenant», ou du moins dans le plus proche avenir possible. Les acteurs du mouvement social et bien entendu les réseaux sociaux comme les autres médias ont encore beaucoup à faire. Vous savez, c'est Churchill qui disait à propos du changement : «Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge.»


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