«Metzeouadj fi Otla», ce jeudi, au Sheraton d’Oran

Une gestion professionnelle d’un spectacle Si, lors de sa tournée il y a quelques mois à Alger, le spectacle de One man show «Metzeouadj fi Otla» a été accueilli comme le phénomène théâtral de l’année, il ne s’agissait certainement pas d’une sentence gratuite et sans fondement. Le succès de ce spectacle est bien établi et ne saurait être le fruit du hasard. Aujourd’hui, des chercheurs se penchent sur le sujet et tentent d’analyser les raisons d’un tel succès. Certes, le texte écrit par Mourad Senouci est très fluide et traite avec beaucoup d’humour d’un thème très accrocheur, celui du mariage. Certes, la mise en scène et l’interprétation sont portées par Samir Bouanani, un comédien de grand talent. Mais cela ne pourrait expliquer l’immense réussite d’un spectacle qui continue à drainer un nombreux public et de se jouer à guichets fermés là où il passe. En quelques mois de diffusion, le spectacle est déjà à sa 30e représentation et l’agenda doit être bouclé. Compte tenu de contraintes professionnelles, les gestionnaires de la Coopérative Hammou Boutlélis, qui produit le spectacle, ne peuvent répondre favorablement à toutes les demandes pour des représentations supplémentaires. La semaine dernière, en deux représentations données dans les cités universitaires 1500 lits et El Khawarizmi de Sidi Bel-Abbès, le One man show a rassemblé plus de 1800 étudiantes, dont certaines ont dû se serrer sur la scène même pour pouvoir assister au spectacle. Quelques jours auparavant, c’étaient la cité universitaire Mohamed Seddik Benyahia et le centre culturel Mohamed Yazid d’El Khroub qui devaient faire un accueil tout aussi chaleureux à la formation oranaise. Les 6 et 7 mai, le spectacle sera présenté à Hassi Messaoud. Le jeudi 10 mai, il sera à l’Hôtel Sheraton d’Oran, inaugurant ainsi une expérience tout à fait inédite en Algérie et le 27 mai, c’est la salle 19 mai de l’Université d’Oran qui accueillera le spectacle à l’occasion d’une Journée d’étude sur le théâtre. D’aucuns pensent que la clé de la réussite de «Metzeouadj fi Otla» réside dans la manière professionnelle de manager la diffusion du spectacle en ayant recours à des techniques agressives de communication, la recherche d’autres espaces non conventionnels pour gagner au théâtre un nouveau public et la vente de billets en dehors des circuits traditionnels. Pour la seule représentation qui sera donnée à guichets fermés, le jeudi 10 mai au Sheraton, en plus des affiches géantes qui annoncent le spectacle, la coopérative Hammou Boutlélis a informé au préalable son fidèle public par SMS ou par e-mail. L’organisation du spectacle a été sous-traitée avec une boîte locale spécialisée dans l’organisation d’événements qui a réussi, au terme d’un mois de négociations, à gagner l’assistance technique d’une société norvégienne, leader dans le son et lumière en Afrique. C’est ainsi que dans l’immense salle Mascara de l’Hôtel Sheraton, non adaptée à des spectacles de théâtre, le public pourra assister au One man show dans les meilleures conditions de confort et d’écoute qui n’ont rien à envier à ce qui se fait en Europe dans le monde du spectacle. Le comédien sera muni d’un micro HF de la dernière génération et des écrans latéraux géants diffuseront l’intégralité du spectacle. De nouveaux effets de lumière seront également introduits dans certains passages du spectacle. La Coopérative Hammou Boutlélis promet au public d’autres surprises pour l’été. Peut-être un mégaspectacle théâtral au stade Ahmed Zabana. Elle n’en est pas à son premier défi réussi.