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Mettre de l'ordre dans les importations


Mettre de l'ordre dans les importations
Le constat est unanime. L'Algérie n'exporte pas grand-chose en dehors des hydrocarbures. Soit une modique somme de 4,25 milliards de dollars. A peine 25% de ce que nous importons en biens alimentaires. C'est le Premier ministre lui-même qui donne ces statistiques peu reluisantes pour un pays qui compte une inflation de sociétés d'import-export. Du coup, maintenant que la situation est connue de tous, l'attention est centrée sur le type et la nature des mesures préconisées pour assainir d'abord et rentabiliser ensuite ce vecteur de l'économie nationale. Sellal a pointé du doigt l'anarchie qui caractérise le secteur dont la fraude et la corruption ont rendu possibles des enrichissements illicites au détriment de l'intérêt général. C'est pour mettre un terme à cette situation ubuesque que Sellal a annoncé que des mesures seraient prises pour mettre de l'ordre dans cette activité. Une loi de finances complémentaire (LFC) sera élaborée dans les prochains mois, probablement en juin. Elle renfermera des mesures de nature à maîtriser le commerce extérieur et l'économie nationale en général. « La LFC 2015 comprendra des décisions et des mesures visant à assurer une meilleure maîtrise du commerce extérieur à travers, notamment, la lutte contre la corruption et la fraude dans le financement des importations pour mettre fin à l'anarchie qui caractérise cette activité », a-t-il notamment dit à l'ouverture, lundi dernier, de la conférence nationale sur le commerce extérieur. Les importateurs indélicats ou qui agissent sous le couvert du commerce extérieur pour s'adonner à une fraude à grande échelle ont des soucis à se faire avec le coup de balai qui se prépare. Le lifting attendu permettra de séparer les vrais professionnels des usurpateurs. « Il est temps de lutter énergiquement contre la corruption et la fraude, et ce, conformément aux lois de la République. Le gouvernement n'hésitera à utiliser la force de la loi pour réprimer de telles pratiques », s'est exclamé le Premier ministre. La fermeté du ton est à la mesure du défi à relever face à une adversité diffuse qui se nourrit du commerce informel. Un phénomène tentaculaire dont ne se plaignent jamais assez les entrepreneurs loyaux. Concomitamment à la batterie de mesures de lutte contre la fraude, l'effort de diversification de l'économie concourra à réduire la facture des importations. C'est même là l'objectif stratégique assigné aux réformes en cours. Le levier du crédit à la consommation qui sera rétabli prochainement, selon Sellal, contribuera aussi, par ricochet, à amoindrir le recours à l'import, car conçu à absorber la production nationale. Les banques sont également appelées, dans ce cadre général qui définit les mécanismes et fixe des objectifs à terme, à assumer leur rôle dans l'encadrement du commerce extérieur en privilégiant les investissements productifs et en opérant un contrôle rigoureux des opérations de financement des importations. Il y a aussi le rétablissement de la license d'importation dont le projet de loi sera soumis au Parlement lors de cette session de printemps qui donnera aux autorités publiques la possibilité de mieux maîtriser le flux des importations. Les mesures envisagées ne doivent pas, cependant, laisser à penser au retour du monopole de l'Etat sur le commerce extérieur.




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