Métiers d'été à Chelghoum Laïd (Mila)

De nombreux adolescents, qui pour se prendre en charge, qui pour subvenir aux besoins de parents séniles ou malades, se rabattent sur le marché de gros des fruits et légumes de Chelghoum Laïd.Jusque-là chasse-gardée des adultes, cette énorme enceinte commerciale est, à présent, sous l'emprise de nuées d'enfants en bas âge, mais entreprenants à merveille. Les petits garnements excellent surtout dans la vente d'une panoplie de sacheries, des sandwiches, de pizzas-maison, etc.Le commerce du thé, café, tabac et cigarettes, en passant par la revente des journaux à la criée, ne sont pas en reste. Une foultitude de gamins aux attributs physiques conséquents est versée dans le chargement et le déchargement de cargaisons de marchandises. Les enfants ayant des capacités physiques autrement plus avérées se tournent résolument vers le métier de portefaix.Dans les rues commerçantes de la ville, les petits revendeurs de fruits et légumes imposent leur «diktat» aux potentiels acheteurs. Leur influence est telle qu'ils sont partout dans la ville, squattant trottoirs et placettes publiques ayant pignon sur rue. Les traditionnels vendeurs de tabac et cigarettes, d'amuse-gueules et de bibelots, ne sont pratiquement rien comparés aux essaims d'adolescents qui font dans la débrouillardise, le temps des vacances d'été.Chaque jour, une cohorte de deux-roues, de dumpers et d'étals de fortune se déploient un peu partout. Les petits revendeurs sont omniprésents. Ils proposent à la criée leurs produits fraîchement acquis au niveau au marché de gros. La majorité des acheteurs affirment que «les prix pratiqués par les vendeurs ambulants sont largement abordables et à la portée de toutes les bourses».Une concurrence déloyale néanmoins que les gérants de magasins de fruits et légumes voient d'un mauvais ?il et la considèrent comme un marché parallèle qui ne profite qu'aux jeunes ambulants et petits marchands ne payant ni taxes ni impôts. Devenir marchand informel à partir d'un âge précoce est une perspective qui fait courir beaucoup de jeunes, de surcroît durant la période estivale. Ce petit job est non moins une opportunité sur laquelle on ne peut cracher.Quelques revendeurs informels interrogés certifient qu'«ils sont des centaines de gosses à la fleur de l'âge, issus de divers horizons, à l'exemple de Mila, Ferdjioua, Aïn Melouk, Ouled Khelouf, M'chira et Bouhatem, à rallier chaque jour cet imposant pôle de négoce pour s'adonner à quelques débrouilles et repartir, en fin de journée, avec un pactole relativement consistant».