Algérie - Matières premières

Métaux précieux: Les banques centrales font trébucher l'or



Le cours de l'or, traditionnelle valeur refuge, n'a pas profité cette semaine de la déception face à l'absence de nouvelles mesures des banques centrales américaine et européenne, les déboires de la zone euro continuant de miner le moral des investisseurs.
Or
Le prix du métal jaune a été porté en début de semaine par les espoirs des investisseurs de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, puis la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, prendre des mesures décisives pour stimuler une économie à la peine. Cependant, ni la Fed ni la BCE n'ont ouvert la voie à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire susceptibles de relancer l'économie et d'alimenter les investissements dans les matières premières, y compris dans les métaux précieux. "Après avoir évolué au-dessus du seuil de 1 600 dollars l'once pendant six séances consécutives (pour la première fois depuis début juillet), le cours de l'or est tombé sous ce niveau mercredi après la réunion de la Fed, et sous 1 590 dollars jeudi après une conférence de la BCE ne mentionnant pas d'achats (par l'institution) d'obligations" des pays de la zone euro en difficultés, a observé Austin Kiddle, analyste du courtier Sharps Pixley. "Les opérateurs, qui s'attendaient à des mesures immédiates, ont été clairement déçus, et le marché de l'or va rester suspendu dans les prochaines semaines et prochains mois à ce que va faire la BCE" pour enrayer l'aggravation de la crise dans la zone euro, a-t-il estimé. Si l'or est traditionnellement considéré comme une valeur refuge, il peine à profiter de la montée des incertitudes dans la zone euro, a relevé de son côté David Bloom, analyste chez HSBC. En effet, "lorsque les inquiétudes sur la zone euro s'accroissent, cela provoquent des mouvements de vente sur les marchés boursiers mais aussi sur le marché de l'or, les investisseurs préférant lever des liquidités" en se séparant de leurs métaux précieux, a-t-il expliqué. Un autre facteur tirait également à la baisse le marché de l'or: "les pluies de mousson très restreintes en Inde", qui devraient peser sur le niveau des récoltes, "augurent d'une réduction des revenus dans les régions rurales, et cela devrait limiter les traditionnels achats d'or et d'argent lors de la saison des fêtes d'août à novembre", indiquait Austin Kiddle. L'Inde était en 2011 le premier pays consommateur d'or dans le monde. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé la semaine à 1 602 dollars au fixing du soir contre 1 618,25 dollars la semaine précédente.
Argent
Souvent considéré comme une alternative moins onéreuse au métal jaune, l'argent a suivi l'or dans son repli. Le métal gris, dont l'usage est également industriel, a cependant rebondi vigoureusement en fin de semaine à la faveur de l'annonce d'une hausse des créations d'emplois aux Etats-Unis, signe rassurant sur la santé de l'économie du pays. L'once d'argent a terminé la semaine à 27 dollars contre 27,73 dollars sept jours auparavant.
Platine/Palladium
Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, se sont eux aussi repliés, minés par l'appréciation du dollar après les réunions jugées décevantes des banques centrales américaine mercredi et européenne jeudi, mais à l'instar de l'argent, ils se sont repris en fin de semaine, limitant leurs pertes après les chiffres de l'emploi américain. Le marché a été de surcroît conforté par l'annonce d'une hausse de 9% en juillet des ventes de voitures aux Etats-Unis. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé la semaine à 1 390 dollars contre 1 410 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 573 dollars contre 574 dollars la semaine précédente.
Le marché des métaux de base recule
Les cours des métaux industriels échangés sur le London Metal Exchange (LME) se sont repliés de concert cette semaine, dans un marché miné par des indicateurs manufacturiers mondiaux ternes et déçu par l'absence de nouvelles mesures des banques centrales américaine et européenne. Les métaux de base ont entamé la semaine sur une note positive, soutenus par les espoirs de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, puis la Banque centrale européenne (BCE) jeudi dévoiler de nouvelles mesures pour soutenir un environnement économique morose. Les investisseurs ont cependant déchanté, déçus aussi bien par les banques centrales que par une série d'indicateurs manufacturiers ternes. Ainsi, l'annonce, mercredi, d'une nouvelle contraction de l'activité manufacturière en juillet en Chine, premier consommateur de métaux de base, "a exacerbé les inquiétudes sur la croissance économique du pays, faisant fortement trébucher le cours du cuivre", baromètre du marché, a observé Brenda Kelly, analyste de CMC Markets. La publication, quelques heures plus tard, d'une baisse de l'activité manufacturière aux Etats-Unis pour le deuxième mois consécutif, a encore accentué la morosité du marché, que la Fed est venue alimenter en s'abstenant d'ouvrir la voie à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire susceptibles de stimuler l'économie. Jeudi, le président de la BCE Mario Draghi a à son tour trompé les attentes des investisseurs, en ne dévoilant aucune nouvelle mesure de l'institution pour aider à résoudre la crise de la dette dans la zone euro, alors qu'il avait suggéré une semaine auparavant que la BCE était prête à intervenir sur les marchés obligataires. "L'absence d'action immédiate de la BCE a déclenché un vaste mouvement de vente des actifs considérés comme risqués", parmi lesquels les matières premières, les Bourses mais aussi l'euro, a souligné James Moore, analyste de Fast Markets. Or, le net renchérissement du dollar face à un euro sous pression contribuait à rendre encore moins attractifs les métaux libellés dans la monnaie américaine pour les acquéreurs munis d'autres devises.
"Ce mouvement de liquidation a maintenu la pression sur les cours durant tout le reste de la journée de jeudi", avant que des achats à bon compte ne redonnent un peu de couleur au marché vendredi, a ajouté M. Moore. Par ailleurs, le rapport mensuel sur l'emploi américain, en faisant état d'une hausse bien plus forte qu'attendu des créations d'emplois en juillet, en apportant une lueur d'espoir sur la santé du marché du travail aux Etats-Unis a permis aux prix des métaux de se ressaisir avant le week-end. Toutefois, ces chiffres robustes "pourraient aussi réduire encore la probabilité de nouvelles mesures de stimulus aux Etats-Unis", a estimé M. Moore. Contrairement à l'ALUMINIUM, pénalisé par une surproduction à l'échelle mondiale, le CUIVRE devrait rester soutenu dans les prochains mois par "les énormes problèmes d'approvisionnement du marché, qui ont déjà entraîné une nette réduction des stocks mondiaux", a estimé Jochen Hitzfeld, analyste de UniCredit. Selon le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG), la demande mondiale de métal rouge sur les quatre premiers mois de 2012 a augmenté de 10% par rapport à la même période un an auparavant, à 6,95 millions de tonnes, tirés par une hausse de 33% de la demande chinoise, même si cette hausse s'explique aussi par une forte augmentation des stocks du pays. Selon l'ICSG, le déficit de production sur le marché du cuivre atteignait 384 000 tonnes sur les quatre premiers mois de l'année, 14 fois supérieure au déficit enregistré sur la même période en 2011. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 7 384 dollars cette fin de semaine vers la mi-séance contre 7 537 dollars une semaine plus tôt vers la même heure. L'aluminium valait 1 854 dollars la tonne contre 1 888 dollars. Le plomb valait 1 875 dollars la tonne contre 1 900 dollars. L'étain valait 17 750 dollars la tonne contre 18 035 dollars. Le nickel valait 15 528 dollars la tonne contre 15 930 dollars. Le zinc valait 1 827 dollars la tonne contre 1 840 dollars.
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