Les cours des métaux au London Metal Exchange (LME) ont connu une semaine agitée, plongeant après des indicateurs manufacturiers décevants en Chine et aux Etats-Unis, avant de rebondir avec vigueur, aidés par la Banque centrale européenne (BCE) et des chiffres encourageants sur l'emploi américain.
Le marché des métaux industriel n'en finit plus de connaître des turbulences, balloté au gré des signaux contrastés en provenance des Etats-Unis, première économie mondiale, et de Chine, de très loin le plus gros pays consommateur de métaux et de minerai de fer de la planète. Après les fortes chutes enregistrées en avril, "le marché des métaux a commencé le mois de mai en très piteux état, ce qui donne raison à la mauvaise réputation de cette période", popularisée dans les salles de marché par le dicton "vendre en mai et s'enfuir", a commenté Edward Meir, analyste du courtier INTL FCStone.
Ainsi, "les prix ont fortement trébuché (mardi et mercredi) après des chiffres manufacturiers chinois très moroses et les statistiques américaines décevantes qui ont suivi", notait M. Meir: de quoi raviver les inquiétudes sur la demande, dans un marché par ailleurs sans grand volume en raison de jours fériés en Asie et en Europe.
L'indice PMI des directeurs d'achat publié par les autorités chinoises est descendu en avril à 50,6, plus bas qu'attendu et proche du niveau de 50 qui marque la limite entre contraction et progression de l'activité manufacturière. De même, l'activité des industries manufacturières a continué de ralentir aux Etats-Unis en avril, et l'annonce mercredi d'un net repli des embauches dans le secteur privé américain le mois dernier n'a pas aidé à rassurer les investisseurs.
"Encore un peu la même chose" que les semaines précédentes, "un marché suspendu aux statistiques économiques et à la politique monétaire des banques centrales" a observé dans une note Sudakshina Unnikrishnan, analyste de Barclays, notant que c'est finalement l'abaissement des taux de la BCE, jeudi, qui avait permis aux cours d'amorcer un rebond (sans toutefois parvenir à effacer toutes leurs pertes).
La Banque centrale européenne non seulement a abaissé son principal taux directeur, à 0,50%, un nouveau plus bas niveau historique, afin de stimuler l'économie au point mort de la zone euro, mais son président Mario Draghi s'est également dit prêt à des mesures d'assouplissement monétaire supplémentaires. La bouffée d'optimisme des opérateurs s'est ensuite confortée vendredi, après la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain, baromètre crucial, qui a fait état pour le mois d'avril d'un repli inattendu du chômage en avril tandis que les créations d'emploi s'avéraient bien supérieures aux attentes.
Le CUIVRE a enregistré un rebond particulièrement fulgurant. Tombé, jeudi matin, à 6 780 dollars la tonne (non loin de ses plus bas niveaux depuis 1 an et demi), il cotait au-dessus de 7 250 dollars, vendredi après-midi.
Pour les experts de Commerzbank, outre la BCE et les indicateurs américains, le cours "a profité de craintes sur un rétrécissement de l'offre" de métal rouge disponible.
En effet, les stocks pléthoriques des entrepôts du LME, qui ne cessaient de grimper ces dernières semaines, ont chuté de 1,2% en une seule séance, signal rassurant sur la demande des investisseurs et possible indicateur d'un renversement de tendance, estimaient ces analystes, tout en précisant qu'"une hirondelle ne fait pas le printemps". Ces stocks avaient bondi de 90% entre début janvier et fin avril.
Le Groupe international d'études sur le cuivre (ICSG) a d'ailleurs confirmé mercredi l'abondance de la production de cuivre, avec un excédent de 70 000 tonnes sur le marché mondial en janvier (contre un déficit de 60 000 tonnes un an plus tôt).
La demande chinoise de cuivre a par ailleurs chuté de 6,8% sur un an en janvier, même si l'ICSG suggère que ce repli s'explique en partie par le déstockage des entrepôts surchargés en métal du pays. Le NICKEL est tombé jeudi à 14 609 dollars, au plus bas depuis juillet 2009, et l'ALUMINIUM à 1 809 dollars, au plus bas depuis octobre 2009.
Le géant américain de l'aluminium Alcoa a annoncé mercredi qu'il envisageait de réduire à nouveau sa production jusqu'à 11%, pour rester compétitif face à une chute persistante des cours mondiaux depuis 2011.
Le PLOMB a glissé, jeudi, à 1 938 dollars et l'ETAIN à 20 050 dollars, des niveaux plus vus depuis huit mois.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait en fin de semaine à 7 267 dollars, contre 7 085 dollars sept jours auparavant.
L'aluminium valait 1 878 dollars la tonne contre 1 901 dollars.
Le plomb valait 2 023 dollars la tonne contre 2 034 dollars.
L'étain valait 20 170 dollars la tonne contre 20 850 dollars.
Le nickel valait 15 080 dollars la tonne contre 15 300 dollars.
Le zinc valait 1 882 dollars la tonne contre 1 900 dollars.
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Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ilyas A
Source : www.lemaghrebdz.com