Algérie

Mesures annoncées par Boukerzaza dans le secteur de la communication



Interrogations et scepticisme dans les milieux de la presse Les choses sont en train de bouger dans la communication, un secteur resté jusque-là en marge de la dynamique des réformes, tous azimuts, qui sont à l’œuvre. C’est du moins l’impression que pourrait avoir l’observateur, à travers les toutes dernières annonces de Boukerzaza. Mercredi dernier, il convoque, presque au pied levé, les responsables des organes publics pour les entretenir de «la nécessité d’appliquer un calendrier de redressement des institutions du secteur de la Communication». L’application de ce calendrier, explique encore le ministre, est en fait un échéancier de «redressement des institutions du secteur qui doit s’adapter, dans ses aspects techniques et organisationnels, aux réformes économiques de nature à développer la productivité et à faire face à la concurrence avec un sens élevé de professionnalisme». A en croire Abderrachid Boukerzaza, la décision de mettre en branle ces décisions découlerait de «la maturation» d’un projet que des experts avaient élaboré après plusieurs mois de cogitations visant à évaluer en profondeur la situation de chaque institution et à réunir les conditions juridiques et matérielles pour la concrétisation de la nouvelle vision». La question est de savoir déjà qui compose ce groupe d’experts, par qui il a été mis en place et de quand à quand il a travaillé avant de produire son document. Des questions qui sont loin d’être sans importance, a moins qu’il ne s’agisse de la récupération du travail fait lors du fameux «brainstorming», à l’époque où Djiar était dans la communication. Toujours est-il, qu’après cette première réunion de mercredi, on assiste à un passage à l’acte dans une célérité pour le moins inattendue. En effet, jeudi, les cinq entreprises d’impression du secteur public ont signé «des contrats de performance dans le cadre du nouveau plan de redressement du secteur de la communication» en application de ce fameux «calendrier de redressement des entreprises du secteur». Les entités concernées sont les imprimeries du Centre, de l’Est et de l’Ouest, de l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG) et de l’Entreprise nationale de la presse (ENAP). Ce contrat de performance consacre, désormais, le primat de la commercialité, assorti aux impératifs de professionnalisme et de transparence». Et à en croire le communiqué qui a sanctionné la cérémonie, ces décisions découleraient de la mise en œuvre des directives du président et des recommandations du Conseil de participation de l’Etat. Ce brusque réveil des responsables qui se rendent subitement à l’évidence d’opérer une rupture épistémologique dans le secteur de la communication ne peut être que salué par les professionnels qui n’ont eu de cesse de parler de l’ouverture de l’audiovisuel et de la consécration des règles de commercialité et de la compétitivité. Mais une telle décision ne peut être exécutoire dans l’immédiat compte tenu de la gestion «politique» de la communication qui a prévalu jusque-là tant pour les organes de presse publique que pour certains autres organes privés qui, en échange d’une ligne éditoriale «politiquement correcte», bénéficient de la souplesse des imprimeries dans le paiement de leurs échéances. A en croire, encore, Boukerzaza, son département est prêt à remettre les compteurs à zéro en effaçant les dettes des journaux et des imprimeries. Cela veut-il dire qu’après l’effacement de ces dettes, les journaux, conformément à ce contrat de performance, paieront rubis sur ongle? Nombre de ces journaux qui n’ont pas de rentrées publicitaires conséquentes et dont les tirages sont réduits risquent tout simplement d’être les victimes de la commercialité. Et au-delà, c’est à se demander si, en toile de fond de ces décisions, il n’y a pas une volonté politique de réformer le paysage médiatique national dans la perspective des prochaines échéances politiques. H. Senouci
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