Algérie - Revue de Presse

Mesure pour les industriels : Une carte pour faciliter les importations d'inputs



C'est par la délivrance d'une carte d'opérateur au bénéfice exclusif des entreprises de production que les pouvoirs publics comptent contourner les difficultés d'importation de matières premières et pièces de rechange générées par l'imposition du crédit documentaire comme unique mode de paiement des importations. Cette carte, délivrée aux industriels et autres PME, préalablement identifiés comme producteurs dépendants d'inputs importés, permettra aux opérateurs concernés de passer rapidement les corridors douaniers en évitant les contrôles trop tatillons auxquels ils sont soumis. Ils auront ainsi la possibilité de sortir très vite leurs marchandises des ports et des entrepôts douaniers, pour les mettre rapidement au service de leurs unités de production. Les services des douanes se réservent, toutefois, le droit de contrôler, a posteriori, la véracité des déclarations douanières et, bien entendu, l'usage fait des marchandises, objets d'importation.Si elle est conduite de manière rationnelle, cette procédure de dédouanement et de mise à la consommation des matières premières destinées aux unités industrielles aura le double effet de dynamiser les chaînes de production soumises à de fréquentes ruptures d'approvisionnement et de participer au désengorgement de nos ports, aujourd'hui soumis aux aléas des formalités de dédouanement. Si les chefs d'entreprises industrielles, interrogés sur l'utilité de cette carte ont accueilli avec un certain soulagement cette mesure destinée à alléger les procédures de dédouanement, ils demeurent, toutefois, convaincus que les problèmes les plus graves dont ils souffrent se trouvent surtout au niveau de leurs banques que les autorités algériennes ont contraint à n'accepter que le crédit documentaire comme unique mode de paiement des marchandises importées, quelles que soient leur nature. Sans préparation aucune à la mise en 'uvre généralisée du Credoc qui requiert une grande technicité et le concours des banques des fournisseurs, les banques commerciales algériennes ont enregistré un énorme « bug » dont elles ont du mal à se remettre aujourd'hui.C'est pourquoi les industriels concernés considèrent que c'est beaucoup plus au niveau de la généralisation irréfléchie du Crédoc qu'il fallait agir, en la supprimant ou en l'allégeant, au profit des importateurs de matières premières. Ils s'interrogent également sur les modalités de recensement des entreprises éligibles à cette carte d'opérateur industriel. Qui effectuera ce recensement ' A qui échoira le pouvoir de décider qu'une entreprise est industrielle ou pas ' Qui veillera à éviter les dépassements, le copinage et autres passe-droits auxquels pourraient se livrer les agents chargés de dresser la liste des entreprises de production susceptibles de bénéficier du sésame ' En attendant que les autorités se penchent plus sérieusement sur tous ces problèmes, il est regrettable de constater l'indifférence des autorités concernées face à l'importance des dégâts causés au tissu industriel algérien par toutes ces mesures intempestives, dictées par la très controversée loi de fiances complémentaire pour l'année 2009.
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