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BLIDA, Mercuriale abordable

« Je ne me plains pas » déclare, contente, une mère de famille devant les étals des marchands du souk de Blida et les prix affichés. Même impression à Ouled Yaïche, tout près du souk improvisé dit « djouadjla ». Deux marchés et des prix semblalbes permettant aux familles blidéennes de s’approvisionner en toute quiétude. Pluviométrie acceptable et en son temps, stockage problématique : la clé était là. Pomme de terre proposée de 15 à 25 DA le kilo, haricots verts à 35 DA, tomate à 10 DA, aubergine à 25 DA : de quoi remplir le couffin de la ménagère mise à l’aise. « Vous êtes bien protégés des coûts de la vie alors que nous n’entendons que de mauvaises nouvelles » s’écria presque un émigré de retour au pays depuis dix années d’absence. Les rues du Bey et du 17 Juin donnaient cette impression que les chefs de famille faisaient leur marché en toute quiétude et que la crispation avait disparu. « Ne nous parlez pas du ramadan, vivons ce temps présent » lancera un quinquagénaire devant l’appréhension exprimée par d’autres au sujet du mois de ramadan. « Sachons apprécier la vie » était l’autre boutade. Même les sardines étaient abordables, de 50 à 90 DA. Les fruits se donnent presque avec la pomme à 30 DA et la pastèque à 20 DA le kilo. Les jeunes revendeurs invitaient à tue-tête les mères de famille qui n’en revenaient pas. « Quelque chose s’est passée ou les frigos sont pleins, débordant de ces légumes devenus rares » dira un sexagénaire à qui on ne la fait pas. Menthe, basilic, persil, verveine donnaient des senteurs agréables à un souk qui avait perdu jusqu’à sa mission de régulateur.
« La nature a beaucoup aidé cette année d’où un tonnage performant à l’hectare » explique calmement un agriculteur qui met cependant en garde contre l’absence de soutien de l’Etat pour ces mêmes agriculteurs aujourd’hui que la surabondance est présente. « L’Etat a bien importé de la pomme de terre lorsqu’elle était inexistante sur le marché, et de la mauvaise qualité reconnue par tous. » L’Etat prend des mesures actuellement pour le stockage du surplus mais les agriculteurs se déclarent perdants pour cette saison, laissant planer un doute sur le plan de production de la prochaine saison. L’exportation est la planche de salut et les associations d’agriculteurs doivent s’y mettre puisque le surplus de cette année ne peut passer la frontière du moment qu’il n’existe aucun contrat avec des importateurs étrangers et que nul cahier de charges n’est distribué aux agriculteurs algériens.

A. Mekfouldji, Bureau de Blida



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