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Merci pour le partage!



Merci pour le partage!
Terrible. Insoutenable. Sur la photo, un enfant de quatre ou cinq années, totalement dévêtu et couché sur le dos. Il avait le regard qui semblait demander ce qui lui arrivait. Pieds nus, un homme se tenait debout sur cet enfant, un pied sur le cou et l'autre sur le bas ventre. Ignoble trucage' Incroyable réalité' Difficile de dire par les temps qui courent, les temps de Photoshop, du mensonge, mais aussi les temps de l'insupportable haine des hommes vis-à-vis de leurs semblables. N'est-ce pas qu'on a vu une journaliste frapper des migrants en Hongrie' N'est-ce pas qu'on a vu des policiers traiter les migrants moins que des animaux' N'est-ce pas qu'on a vu des corps se prendre à la pelle' Mais d'un autre côté qui a oublié le célèbre scénario de Timisoara qui avait précédé le renversement puis l'exécution des Ceausescu' Qui a oublié les révolutions colorées dont les recettes ont été soigneusement élaborées dans des laboratoires à des milliers de kilomètres des endroits où elles eurent ou devaient avoir lieu. C'est dire combien la photo qui circulait hier sur Facebook avait autant de chances d'être fausse que d'être authentique.En bas de la photographie, deux phrases. La première commente l'évènement: «C'est ainsi que sont traités les musulmans à Burma sans que personne ne s'en soucie». En lisant ce commentaire, on revient vers la photo. On regarde à nouveau la photo et, sans trop savoir pourquoi, on fixe le regard du malheureux enfant. On est partagé entre l'envie de croire et celle de ne pas croire. On hésite.On ne veut pas être arnaqué par un vulgaire photomontage mais, en même temps, on n'a pas envie de passer à côté d'une aussi terrible situation sans prendre la peine de donner sa chance à la réalité. Aux musulmans de notre époque tout peut arriver, y compris le fait d'être piétiné de la sorte, d'être égorgés par de pseudos musulmans ou de finir dans le ventre de poissons.En regardant la photo, on se rappelle ces enfants de musulmans, ces enfants musulmans déchiquetés par des bombes, piétinés par des chars, morts abandonnés sur une plage, courant sur des milliers de kilomètres le long des frontières de pays dont certains se sont avérés peuplés d'inhumains.On se rappelle Mohamed Dhourra, le petit Palestinien fauché dans les bras de son père par un sniper monstrueux. On se souvient de ces visages sur lesquels larmes et morve semblent avoir creusé des sillons avant même l'adolescence. Puis des autres, tous ces petits êtres innocents tombés sous des balles, écrasés par des murs écroulés, noyés lors d'une tentative d'immigration clandestine de leurs parents, brûlés vifs dans des incendies criminels... tous ces enfants morts pour que la nation des musulmans se souvienne, se réveille, se rende compte enfin que dormir, pleurer, écrire des poèmes au moment de mourir, chanter l'impuissance, appeler le passé... tout cela ne rime à rien. Tout cela ne mène nulle part!Lorsqu'on poste une photo comme celle-ci, on est sûr qu'elle sera vue. Lorsqu'elle est accompagnée par un commentaire comme celui-ci, on est envahi par la frustration de l'impuissance. On essaie d'aller plus loin et c'est là qu'on découvre la deuxième phrase.Celui qui a posté la photo ne demande pas à ce qu'on signe une pétition à envoyer aux ONG pour venir en aide aux musulmans de ce pays. Il ne propose pas à quiconque verrait la photo d'envoyer un courrier aux chefs des Etats musulmans pour les réveiller de leur léthargie. Il ne pousse pas chacun à envoyer au SG des Nations unies une pétition, des lettres, ou toute autre chose pour lui rappeler ses responsabilités devant l'absence de celle des autres. Il n'exhorte pas les responsables de la nation musulmane à l'action, il ne leur reproche pas leur incapacité à défendre les leurs. Rien de tout cela. Il demande à ce qu'on la partage pour qu'il y ait un maximum de vues et de «j'aime». Une façon bien particulière des musulmans de régler leurs problèmes!!! C'est à peine s'il ne nous dit pas qu'en procédant au partage on aura des «hassanate».La colère succède à la peine. Le dégoût à la compassion. Vous êtes pris soudain par l'envie de fermer définitivement votre compte Facebook et de laisser les adeptes des «passe à l'autre» juste terriblement dégradants faire leur boulot par la grâce de l'incapacité de la Oumma ou, c'est la même chose, par la grâce de l'impotence de ceux qui la gouvernent.Au fond, peu importe si la photo est réelle ou s'il s'agit d'un trucage et, à bien réfléchir ce n'est ni le contenu de la photo ni ce qu'elle représente qui fait mal, mais le fait qu'encore aujourd'hui, nous levons la chemise et montrons notre nudité en éclatant de rire. Merci pour le partage!


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