Algérie - A la une

Menaces
La situation au Sahel n'inspire guère confiance et les craintes des pays de la région, à commencer par l'Algérie, se sont avérées bien fondées.
La région concentre en son sein tous les ingrédients d'une dangereuse déstabilisation. Aux motifs d'inquiétude traditionnels que constituaient le trafic en tous genres (contrebande, drogue, armes légères et immigration clandestine) sont venus se greffer deux nouveaux dangers : l'implantation du réseau maghrébin d'Al-Qaïda qui y a trouvé un terrain propice pour opérer des rapts d'Occidentaux, synonyme d'entrées inespérées d'argent, mais aussi, et surtout, la crise libyenne qui a mis sur le marché de la contrebande un arsenal de guerre dont personne n'est en mesure aujourd'hui de quantifier, ni de qualifier.
Le Sahel risque sérieusement de devenir une poudrière. Ce n'est ni une vue de l'esprit, encore moins une évaluation exagérée des risques. Les experts africains, ceux des pays occidentaux engagés dans la lutte antiterroriste, l'attestent et tirent la sonnette d'alarme.
S'il est vrai que l'étendue de la région du Sahel et sa configuration en font un terrain propice pour tous genres de trafics, il est aussi vrai que des complicités locales, sans lesquelles rien de tout cela n'aurait pu avoir lieu, compliquent davantage la donne. Si l'on ajoute à ce tableau l'ingérence de l'ex-puissance coloniale, qui continue d'exploiter l'uranium de la région, et à encourager les groupes terroristes en payant des rançons, ou en montant des opérations militaires dans la région, ce sont tous les efforts des pays de la région, appuyés pourtant par la communauté internationale, qui s'en trouvent contrariés.
La récente Conférence internationale tenue à Alger avait mis le doigt sur la plaie : la région a, certes besoin, d'une plus grande attention de la part de la communauté internationale, notamment pour l'accompagner à assurer un développement durable et à stabiliser la population.
Ce n'est certainement pas en transformant la région en nouvel Afghanistan que l'on pourrait l'aider à faire face aux problèmes structurels dont elle souffre.
A. B.
ticouc 31-10-2011 13:26
ticouc 31-10-2011 13:25
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