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Menace d'effondrement



Menace d'effondrement
Le séisme fait toujours peur, particulièrement aux habitants des maisons précaires. La problématique reste un casse-tête pour les autorités.A la cité bidonville «La caserne», sur les hauteurs de Bologhine, les habitants vivent avec la peur d'un nouveau séisme, après celui du 1er août dernier. «Nous refoulons notre colère et nous continuons à attendre que les autorités pensent à nous et qu'elles procèdent à notre relogement», nous dira un père de famille rencontré sur les lieux. Lors d'une virée dans ce bidonville, l'un des plus grands du centre d'Alger, un air de résignation se lisait sur les visages des habitants qui voient leurs baraques tomber en ruine, l'hiver approcher et la menace d'un nouveau séisme. «Nous ne comprenons pas pourquoi une partie des habitants, à savoir ceux occupant des habitations précaires, ont été relogées en urgence, alors que nous on continue à survivre sans aucun espoir ou promesse de la part des responsables», s'exclame notre interlocuteur.«Pourtant, ajoute-t-il, le risque est grand et le danger est réel». En fait, selon des habitants, un vieux mur de soutènement s'est fissuré suite au dernier tremblement de terre. «S'il cède, de nombreuses baraques s'écrouleront», prévient un autre résidant, qui précise que la Protection civile s'est déjà déplacée et a constaté la gravité de la situation. A cela il faut ajouter l'état de délabrement de la plupart de ces constructions de fortune «Certaines ont été endommagées lors de la dernière secousse. Les gens y habitent avec leur famille parce qu'ils n'ont pas où aller», explique-t-on.Les habitants de cette cité de plus de 1000 baraques, dont la plupart se trouvent au sein d'une caserne coloniale abandonnée et d'autres nichées aux alentours, ne comprennent pas l'attitude des responsables, qu'ils qualifient de «peu soucieux». «Nous avons déjà saisi la mairie et la wilaya déléguée, mais toujours la même réponse : ??il faut attendre'' . Pourtant, chaque hiver des glissements de terrains, parfois mortels, sont enregistrés». Beaucoup de familles de ce bidonville y ont élu refuge depuis les années 1990, certaines y étaient avant même cette date. «Seules quelques familles ont été relogées, mais on peut les compter sur les doigts d'une main», indique un habitant. Il reconnaît toutefois que ce site anarchique est doté d'eau potable et d'électricité, et la plupart des foyers sont raccordés au réseau d'assainissement.Des commodités qui ne pourront pas cependant prémunir les résidants des dangers qui planent au-dessus de leur tête auxquels ils sont continuellement exposés. «La wilaya a des priorités, mais tout donne à croire que nous n'en faisons pas partie. Les autorités concernées devraient venir faire leur constat. C'est la vie d'hommes, de femmes et d'enfants qui est menacée», s'indigne un autre père de famille. «Nous avons survécu à la ??hemla'' aux séismes, mais nous ne pouvons plus supporter davantage. Qu'ils nous informent au moins s'ils comptent nous reloger un jour, ou s'ils nous condamnent à survire dans cet interminable cauchemar.»




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