Algérie - Revue de Presse



Des décisions de la plus haute importance sont annoncées ces derniers jours par les pouvoirs publics sans que cela suscite aussi bien au sein de l?opinion publique que de la classe politique et des médias l?intérêt que cela aurait dû provoquer. Il s?agit bien évidemment, la première, des réformes annoncées dans le fonctionnement des renseignements généraux pour introduire plus de professionnalisme dans le travail de la police et déconnecter ce service de la sphère d?influence du politique, et la deuxième, de l?ouverture d?une enquête judiciaire par le parquet pour l?ignoble trafic du foncier des terres fertiles du domaine de Bouchaoui dans lequel sont impliquées des personnalités bien en vue du sérail. Des dossiers aussi lourds auraient sans doute fait les choux gras des milieux politico-médiatiques dans des sociétés démocratiques où lorsqu?éclate un scandale, la machine judiciaire est tout de suite mise en branle et rien ni personne ne pourra arrêter ou orienter son cours. Avant cela, il y eut l?affaire Khalifa, laquelle paradoxalement fait l?actualité beaucoup plus en France qu?en Algérie où le dossier est géré avec des pincettes. Là aussi, on n?a pas beaucoup entendu la classe politique nationale s?exprimer sur ce scandale tout comme d?ailleurs la presse laquelle, à force d?occulter ce dossier par manque d?informations ou pour d?autres motivations, en a fait presque un fait divers. Dans l?esprit des citoyens sous informés ou mal informés, le dossier Khalifa se résume à une affaire d?escroquerie et de corruption qui mène à un seul responsable : Abdelmoumène Khalifa. L?activisme du Pouvoir observé depuis ces derniers mois où il s?est distingué par une série d?initiatives coup-de-poing présentées sous les traits d?une action continue et résolue dans la voie de l?instauration de l?Etat de droit ne semble susciter que moues dubitatives au sein de l?opinion et de la classe politique si l?on en juge par l?absence totale de débat public sur les dossiers noirs ouverts avec fracas par les pouvoirs publics. Le manque de confiance, pour ne pas dire la méfiance, vis-à-vis de tout ce qu?entreprend le Pouvoir explique dans une très large mesure l?attitude passive dans laquelle se réfugient les citoyens lesquels, à force de désenchantement, ont fini par ne plus croire aux effets d?annonce et entourer de suspicion tout ce qui vient du Pouvoir. La balle est donc dans le camp du Pouvoir qui est interpellé pour redonner dans tous les domaines de la vie publique force à la loi et rien qu?à la loi.
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