Algérie

Medelci à propos de la repentance de la France «Laissons le temps faire»


A quelques semaines de la visite de Sarkozy en Algérie, le ministre des Affaires étrangères M. Medelci a estimé, mardi à Paris, que la France et l'Algérie devraient «pouvoir mettre de façon plus synchrone leurs objectifs commerciaux, d'investissements et d'échanges humains». Medelci qui s'exprimait devant la presse, à l'issue de son intervention devant la commission des affaires étrangères de l'assemblée nationale française, a indiqué qu'il y a, certes, des progrès dans les dossiers réels de la coopération algéro-française mais qu'il faut pouvoir mettre de façon plus synchrone. «Nous sommes en fin de préparation» de la visite d'Etat qu'effectuera, très prochainement en Algérie, le Président français, M. Nicolas Sarkozy, et «il est intéressant, dans ces circonstances, d'évaluer la situation de la coopération entre les deux pays et de situer les défis que l'on doit relever ensemble», a déclaré M. Medelci à la presse. Le chef de la diplomatie algérienne a souligné que l'Algérie et la France doivent pouvoir mettre de façon plus synchrone les objectifs commerciaux, les objectifs d'investissements et les objectifs d'échanges humains. «Ces trois ensembles sont réels et il y a des progrès dans chacun d'eux mais ils ne sont pas synchrones», poursuit Medelci. A titre d'exemple, le ministre des Affaires étrangères indiquera qu'il y a plus de commerce que d'investissements et il y a encore moins de degré de liberté pour les échanges humains. Concernant le projet d'Union méditerranéenne, Medelci a indiqué que l'Algérie n'a pas de réserves sur ce projet mais qu'il fallait lui donner un contenu plus concret. «Nous avons levé beaucoup d'ambiguïtés quant à son contenu mais il y a encore beaucoup de choses à clarifier», dira Medelci qui citera, notamment, les moyens à mettre en place, les ressources, son organisation, et la coordination entre les pays, et en particulier entre pays européens qui, aujourd'hui, sont en train de travailler pour se mettre d'accord sur les conditions pour que cette Union méditerranéenne voit le jour. «Il n'y a pas, aujourd'hui, de réserves, il y a simplement un délai à ce projet, un contenu plus concret, à préciser», a-t-il dit. Quant aux pays de la rive sud de la Méditerranée, «nous avons obtenu de l'espoir avec le processus de Barcelone», a-t-il dit, ajoutant «qu'en partie, cet espoir a pu se réaliser mais nous sommes loin d'avoir bouclé les énergies mobilisables pour faire davantage». Medelci a tenu à préciser que ce projet doit être déglobalisé et porté de manière ouverte et franche par l'ensemble des partenaires. Rappelant les objectifs qui singularisent ce projet par rapport au processus de Barcelone, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que «le concret est le maître mot» de ce projet. En réponse à une question sur la prochaine visite du président français en Algérie, Medelci a indiqué qu'il y aura probablement des contrats qui seront signés mais ce n'est pas cela le plus important. «Le plus important c'est préparer le futur, et pour préparer ce futur il faudrait se mettre, en tant qu'institution politique, au service d'une ambition qui est portée par nos sociétés et est accompagnée par les entreprises et non pas l'inverse», déclare Medelci. Interrogé sur les déclarations du candidat à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, contre toute «repentance» concernant son histoire coloniale, Medelci a souligné qu'il «faut laisser la porte ouverte à nos sociétés et à l'intelligence de nos peuples qui savent reconnaître lorsqu'ils sont dans le bon sens et lorsqu'ils doivent aller dans le bon sens». Rappelant que les Européens ont réussi à régler ce type de problèmes après la Seconde Guerre mondiale, Medelci a insisté sur la nécessité de laisser faire le temps. «Laissons le temps faire», a poursuivi le ministre, en estimant qu'il fallait «régler cette question qui fait que notre avenir est arrimé au passé» car «il faut que notre avenir soit davantage arrimé à nos ambitions pour le futur».
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