Algérie

Médéa Le chômage avance encore



Visiter la daïra de Sebt-Aziz c'est comprendre véritablement le sens de «l'Algérie profonde», cette expression qu'on utilise aujourd'hui pour désigner les contrées les plus reculées des wilayas de l'intérieur du pays, à l'image de celle de Médéa. Une daïra qui, malgré le dénuement actuel, garde cependant espoir et aspire à des jours meilleurs. Située à 97 kilomètres au sud-ouest de Médéa, le chef-lieu de wilaya, cette petite commune de Sebt-Aziz, qui est devenue chef-lieu de daïra en 1991, qui a sous sa coupe les deux autres communes de Derrag et d'Oum El-Djellil, compte actuellement une population qui approche les 15.000 habitants et les 30.000 pour les trois communes. Une daïra qui sort d'une longue nuit de terreur due à la proximité des montagnes de Derrag et qui, la paix et la sécurité retrouvées, se tourne résolument vers l'avenir malgré les insuffisances encore existantes. S'étalant sur une superficie de plus de 540 km², qui en fait la plus vaste de la wilaya, la daïra de Sebt-Aziz qui est une région agropastorale par excellence, souffre encore dans de nombreux domaines que ne peuvent occulter, malheureusement, les satisfactions enregistrées durant ces dernières années. Parmi ces satisfactions, l'on peut citer les grandes améliorations dans le transport rural, l'électrification, l'alimentation en eau potable, l'enseignement et, à un degré moindre, la santé. Pour ce qui est des insuffisances, la plus cruciale se trouve dans le domaine de l'emploi qui est aujourd'hui quasi inexistant de par l'absence totale de toute activité industrielle, entraînant de ce fait un taux très élevé du chômage. Un problème qui risque de durer encore, à moins que le démarrage des travaux de la nouvelle ville de Boughezoul, distante d'une cinquantaine de kilomètres, vienne à la rescousse. Au problème du manque d'emploi, s'ajoute l'état lamentable des rues et ruelles, dans les trois communes de cette daïra, ainsi que les chemins qui les relient aux villages, douars et fractions avoisinants. Des pistes en quelque sorte qui deviennent de véritables bourbiers par temps de pluie. Ce qui ajoute davantage de désagréments à ces populations déjà très éprouvées par la rudesse de l'hiver dans cette région. Une situation aggravée par l'absence du gaz de ville qui est cependant annoncé pour très bientôt. Des insuffisances qui n'ont pas pour autant entamé le moral des habitants de cette daïra dont certains nous diront : «Nous ne sommes plus isolés comme par le passé. Des ministres ont tout dernièrement visité notre daïra sans oublier les visites que nous rendent régulièrement les autorités locales de la wilaya de Médéa. Cela nous réconforte et nous gardons espoir». En effet, la toute dernière visite des autorités locales de la wilaya a eu lieu dimanche dernier et a vu le wali de Médéa, M. Abdelkader Zoukh, s'enquérir de plus près des projets inscrits au profit des trois communes. Accompagné de plusieurs directeurs parmi les plus importants de son exécutif, comme ceux de l'OPGI, de la santé, des travaux publics, de l'urbanisme et de la construction, de l'éducation, du logement et des équipements publics, des forêts, de l'agriculture, de l'A.D.E., de la jeunesse et des sports... sans oublier les autorités militaires, M. Abdelkader Zoukh commencera par la commune d'Oum El-Djellil où il inspectera le projet de réhabilitation du CW n° 19, sur une distance de plus de 11 kilomètres, ainsi que celui du renforcement du CW n° 2 sur une distance de plus de 21 kilomètres. Leur objectif étant le désenclavement des populations habitant les douars. Il prendra connaissance également des travaux de traitement des zones inondables qui se trouvent à proximité de l'oued Boukmouri qui traverse la région. Ce sera ensuite la visite de la zone d'activités où plus de 58 lots ont été dégagés, avec une première installation qui est celle d'une briqueterie dont le démarrage de la production est prévu pour la fin du mois de septembre prochain, les travaux de réalisation ayant été entamés en mars 2006. Un projet qui a déjà généré plus de 50 emplois entre permanents et vacataires. Dans la même commune, il a été procédé au choix du terrain qui accueillera différents projets, dont ceux de 30 logements sociaux, d'une école primaire, d'un centre de santé, de locaux commerciaux et du siège de la brigade de la Gendarmerie nationale. Dans le chef-lieu de daïra, la délégation officielle inspectera le projet du petit barrage de Fatsen, d'une capacité de stockage totale de 2 millions de m3, qui alimentera très prochainement le quartier populeux de Adjlana, dans la ville de Ksar El-Boukhari, la briqueterie d'Oum El-Djellil, le camp Morand ainsi que les douars avoisinants. Ce seront ainsi plus de 16.200 habitants qui seront alimentés en eau potable. Suivra la visite du nouveau lycée 800/300, dont les travaux sont en voie d'achèvement, qui ouvrira ses portes dès la prochaine rentrée scolaire. La dernière étape de cette visite dans la commune de Sebt-Aziz sera le site du futur pôle urbain où plusieurs structures ont vu leurs travaux démarrer, comme les 50 logements sociaux locatifs, le centre de santé, le nouveau siège de la daïra... Dans la commune de Derrag, qui se situe à une altitude dépassant les 1.250 mètres, la délégation visitera le site du barrage de Oued Bouslisset qui aura une capacité de stockage qui dépassera les 900.000 m3. Un projet qui entre dans le programme des Hauts-Plateaux et qui vient s'ajouter aux 24 autres petits barrages que compte la wilaya de Médéa, d'une capacité de stockage totale de plus de 22.642.000 m3. Après avoir visité le chantier du futur complexe sportif de proximité (CSP), dont la réception est prévue au mois de mars 2009, le wali procédera à l'inauguration et la mise en service de la station de traitement physico-technique des eaux provenant des ressources naturelles de la région. Une station qui permettra l'alimentation en eau potable de plus de 6.000 habitants qui seront dotés de compteurs afin d'éviter le gaspillage d'eau constaté aujourd'hui dans certaines communes de la wilaya. Toujours dans le domaine de l'eau, à noter que les deux barrages inspectés durant cette visite permettront également l'irrigation des terres agricoles avoisinantes.
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