Algérie

Médéa La santé à la loupe



Est-il normal qu'un dossier aussi crucial et aussi sensible que celui de la santé soit suivi, lors de sa présentation par le directeur concerné, par une... dizaine de membres sur les 43 que compte une assemblée populaire de wilaya (APW)? C'est, malheureusement, ce qui a été constaté lors de cette troisième session ordinaire de l'APW de Médéa pour cette année 2007 et la dernière du mandat quinquennal qui vient de s'achever. Une situation qui a été assez souvent vécue lors des précédentes sessions et qui mériterait d'être méditée par les membres de la future APW de Médéa qui sortira des urnes le jeudi 29 novembre. Pour une plus grande efficacité et une meilleure prise en charge des doléances des citoyens. Pour en revenir à l'étude de ce dossier de la santé dans la wilaya de Médéa, et aux... débats qui ont suivi en présence du wali, M. Abdelkader Zoukh, du P/APW, M. Rachid Salmi, de plusieurs directeurs de l'exécutif et chefs de daïras, il s'est caractérisé par la présentation de plusieurs recommandations faites par la commission de l'APW chargée des affaires sociales et dont les plus importantes appellent à «une meilleure qualité de l'encadrement médical, ainsi que sa prise en charge en ce qui concerne l'hébergement, dans les zones rurales, celles enclavées plus particulièrement», à «une plus grande coordination entre les responsables du secteur et ceux des collectivités locales pour une meilleure prise en charge médicale des citoyens» ainsi que «la prise en charge sérieuse des malades mentaux de la wilaya de Médéa à travers l'ouverture d'un centre spécialisé dans ce sens». Des recommandations qui faisaient suite à certaines propositions contenues dans ce dossier présenté par M. Choukri Hamoume, directeur de la santé et de la population de la wilaya de Médéa, et dont nous pouvons citer «l'urgence d'un quota de logements de fonction au niveau des différents secteurs sanitaires au profit des médecins spécialistes et généralistes qui émettent le voeu d'exercer dans les zones rurales», «l'entretien, par les communes, des salles de soins et autres centres de santé», «la multiplication des opérations de contrôle de la propreté de l'environnement dont sont chargés les bureaux communaux d'hygiène (BCH)»... La lecture des statistiques contenues dans le dossier-rapport en question fait ressortir une amélioration sensible dans le nombre des lits, aujourd'hui disponibles dans les infrastructures hospitalières de la wilaya de Médéa, qui est de 1.294 contre 1.152 en 2004, soit une moyenne de 1 lit pour 704 habitants contre 1/772 en 2004, la moyenne nationale étant de 1/500. Une prise en charge médicale qui s'améliorera davantage avec la prochaine réception du nouvel hôpital de Tablat d'une capacité de 60 lits, l'extension du service de chirurgie générale de l'hôpital de Aïn Boucif, qui bénéficiera de 36 lits supplémentaires, et de celui similaire de l'hôpital de Chellalet El-Adhaoura qui bénéficiera de 20 autres lits. Ce qui nous donnera une moyenne de 1 lit pour 646 habitants, pour une population totale qui dépasse aujourd'hui les 923.030 habitants. Des infrastructures médicales de base qui sont passées de 168 en 2004 à 181 en 2006 pour atteindre, au début de l'année 2008, plus de 248 avec les 67 nouvelles unités dont 5 polycliniques, 15 centres de santé et 47 salles de soins. Et M. Choukri Hamoume de préciser: «Avec la dernière décision qui a été prise dans le cadre de la réforme du système de la santé, avec la transformation des centres de santé en polycliniques, nous aurons les capacités d'une couverture médicale satisfaisante qui se traduira sur le terrain par 1 polyclinique pour 15.733 habitants, une moyenne supérieure à celle nationale qui est aujourd'hui de 1/17.050. Malheureusement, il reste à signaler que 27 salles de soins restent encore fermées, à ce jour, dans les zones rurales de six daïras: Berrouaghia, Aïn Boucif, Médéa, Ksar El-Boukhari, Béni Slimane et Tablat. Cette situation étant la conséquence des événements douloureux de la décennie noire». L'encadrement médical, quant à lui, est aujourd'hui assuré par 107 spécialistes, 295 généralistes, 109 chirurgiens-dentistes, 154 sages-femmes et 1.396 agents paramédicaux dont 390 qualifiés. Comme autre bonne nouvelle concernant les insuffisants rénaux, il y a lieu de citer les deux nouvelles unités d'hémodialyse, qui seront opérationnelles avant la fin de l'année en cours, à Aïn Boucif et Chellalet El-Adhaoura et qui viendront s'ajouter aux quatre autres existantes à Béni Slimane, Berrouaghia, Ksar El-Boukhari et Médéa, sans oublier la septième unité avec la prochaine réception du nouvel hôpital de Tablat. Concernant la maladie qui a fait l'actualité durant ces quatre dernières années, la leishmaniose en l'occurrence, le rapport présenté par le DSP fait ressortir une nette amélioration avec seulement 114 cas enregistrés officiellement durant le premier semestre 2007 alors que ce nombre était de 44 en 2004 avant de remonter à 1.390 en 2005 pour retomber à 584 en 2006. Le dernier point, et non des moindres, qui a été soulevé durant la présentation de ce dossier de la santé dans la wilaya de Médéa, par un des membres de l'APW, aura été «ces interventions chirurgicales diverses qui se font au sein des infrastructures hospitalières (publiques), avec les moyens de l'Etat (instruments, appareils, médicaments...), et pour lesquelles certains chirurgiens se font payer par les opérés», toujours selon les affirmations de ce membre de l'APW et auxquelles M. Choukri Hamoume répondra: «Jusqu'à ce jour, nous n'avons reçu aucune plainte, ni verbale ni officielle, de qui que ce soit, à ce sujet. Aussi, sur quelles bases pourrions-nous engager une quelconque enquête ?». Et de conclure: «A ces citoyens-malades qui se disent avoir été victimes de tels agissements de se manifester officiellement, en apportant les preuves irréfutables qui nous permettraient de prendre en charge, immédiatement, leurs doléances». Et M. Abdelkader Zoukh d'appeler «citoyens-malades, médecins et responsables administratifs à prendre leurs responsabilités pleines et entières pour mettre un terme à cette situation où la rumeur et la vérité s'entremêlent».
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