Algérie

Médéa L'état civil «se porte» mal



« L'état civil, dans les communes de la wilaya de Médéa, se porte très mal». C'était le constat établi à l'issue de la «journée d'études», la première du genre a être consacrée à ce secteur très sensible, qui s'était tenue le 18 avril 2005. Trois années après, c'est le même diagnostic qui a été fait lors de cette deuxième rencontre qui s'est tenue durant toute la journée de mercredi dernier. Un constat bien «amer» qui laisse croire que tout ce qui avait été fait lors de cette première rencontre, à savoir la présentation de pas moins de quatre communications portant sur «le cadre juridique et organisationnel de l'état civil», «les réalités et les perspectives de ce secteur», «le contrôle juridique sur l'état civil» et «la tenue réglementaire des registres de l'état civil», suivies de débats et, surtout, d'une quinzaine de recommandations, n'a pratiquement... servi à rien. Sinon à une légère amélioration de cet état civil, constatée dans certaines communes. Ceci dans la mesure où les mêmes difficultés, problèmes et carences se retrouvent toujours au niveau de la grande majorité, pour ne pas dire toutes, des communes de la wilaya de Médéa qui en compte 64. Des problèmes auxquels sont toujours confrontés les secrétaires généraux des communes et leurs officiers de l'état civil ainsi que les carences qui en découlent et dont souffrent les citoyens en quête quotidienne de ces pièces d'état civil qui leur sont demandées pour n'importe quel dossier administratif. Ceci d'une part. D'autre part, toutes les recommandations qui ont été présentées et adoptées, tard dans l'après-midi de mercredi dernier, sont pratiquement les mêmes que celles formulées il y a plus de.... trois années. Ces recommandations portent notamment sur «la nécessité d'une reprise en main rigoureuse de tout l'état civil», «la formation des agents qui y sont affectés», «la création de postes spécifiques à ce secteur», «les visites de contrôle inopinées des magistrats au niveau des services de l'état civil des communes de la wilaya», «le renforcement en quantité et en qualité surtout du personnel chargé de ce secteur», «la lutte continue et soutenue contre les erreurs constatées quotidiennement dans les pièces d'état civil remises aux citoyens», «la rigueur dans le recrutement des agents affectés à l'état civil». Organisée, par la cour de justice de Médéa en coordination étroite avec la wilaya de Médéa et notamment sa direction de la Réglementation et des affaires générales (DRAG), cette journée était destinée à tous les secrétaires généraux et officiers de l'état civil des 64 communes de la wilaya de Médéa ainsi qu'au personnel chargé de cet état civil (casiers judiciaires et certificats de nationalité) au niveau des sept tribunaux et de la cour de Médéa. Une rencontre qu'a abritée la salle des réunions de l'APW de Médéa et à laquelle étaient également présents des magistrats dont les procureurs de la République, et des présidents de tribunaux. Une journée d'études rehaussée par la présence des autorités locales, civiles et militaires et ouverte par M. Hocine Aouadi, procureur général près la cour de Médéa qui, dans une brève intervention, en situa toute l'importance. Lui emboîtant le pas, M. Abdelkader Zoukh, wali de Médéa, insistera surtout sur «le meilleur accueil et les meilleurs services que sont en droit d'attendre les citoyens dans toutes les administrations et plus particulièrement au niveau des guichets de l'état civil qui restent les plus sensibles car les plus sollicités. Un secteur qui doit obligatoirement faire preuve de rapidité dans la délivrance, comme dans la qualité des pièces demandées par les citoyens.» Et de conclure son intervention sur un ton coléreux : «Nous sommes tous responsables, investis de missions que nous sommes tenus de bien assumer. Que celui, à quelque niveau qu'il soit, qui n'est pas en mesure de satisfaire à la sienne, dépose sa démission ! Ça suffit !». Intervenant à son tour, le président de la cour de justice de Médéa, M. Boudjemaâ Zadi, présentera un tableau, loin d'être satisfaisant, de la situation qui prévaut actuellement dans l'état civil qui se caractérise par «les erreurs, plus de 20.000 avaient été recensées et corrigées par nos services durant la seule année de 2005) dans la transcription des noms, prénoms et dates de naissance, des oublis... relatifs aux naissances, mariages, décès et divorces», «l'écriture presque illisible d'un grand nombre de documents... A cela s'ajoute la détérioration des registres de l'état civil du fait de la manipulation quotidienne, obligée certes, mais sans la prise des précautions nécessaires à leur bon entretien», dira-t-il. Suivront ensuite les quatre communications programmées : «les registres de l'état civil et les problèmes relatifs à leur renouvellement», présentées conjointement par MM. El Hadi Yettou et Abdelkader Sayah, respectivement procureur de la République et juge au niveau du tribunal de Berrouaghia, «le cadre juridique et organisationnel de l'état civil», de M. Mustapha Aghamir, DRAG de la wilaya de Médéa, et «missions et prérogatives de l'officier de l'état civil» présentée par M. Abdelkader Nebbah, chef du service déplacement des personnes au niveau de la DRAG de Médéa. Quatre interventions qui auront eu le mérite d'éclairer bien des zones d'ombre dont se plaignaient les S.G. et officiers d'état civil des communes. Sans pour autant que cela ait été suffisant dans la mesure où un grand nombre de ces derniers ont fait part, lors des débats qui suivirent, de certains «vides juridiques» qui caractérisent encore la prise en charge de ce secteur de l'état civil. Ce à quoi les magistrats présents ainsi que le DRAG ont essayé d'apporter des réponses et des explications. Parmi les autres propositions et recommandations présentées, il y a lieu de citer «le prolongement de la durée de validité de l'extrait d'acte de naissance» et «l'organisation d'un concours pour le recrutement d'agents ayant une belle écriture».
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